L’histoire d’Yvon Nicolazic, paysan breton, du 7 au 13 août

 1625… Le mystère de Sainte Anne

(article paru dans Chrétiens en Morbihan N°1463 du 13 juillet)

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Dans les coulisses du spectacle

Derrière la reconstitution historique qui retrace, chaque année, l’histoire d’Yvon Nicolazic, une équipe de bénévoles déploie un formidable élan de générosité et de disponibilité pour que vive, aujourd’hui, le message de sainte Anne.

La répétition générale n’est pas encore commencée mais chacun est déjà à son poste, embusqué, qui derrière un arbre, qui derrière une petite maison du XVIIe, décor de théâtre permanent sur ce terrain champêtre. Près du moulin à eau, factice lui aussi, des bénévoles débroussaillent, arrachent les ronces et les herbes folles qui ont poussé depuis l’année dernière.
Le père Frédéric Fagot, casquette de metteur en scène vissée sur le crâne, lance la bande son. Bruit de moteur puissant sur fond musical de circonstance : saint Jean-Paul II semble atterrir en hélicoptère ; la saison 2017 est lancée ! Les acteurs et les figurants connaissent déjà bien leur rôle qu’ils récitent à voix basse en s’appliquant à gestuer, se placer avec précision, se retirer discrètement. Voilà Yvon Nicolazic, sa femme Guillemette, des paysans qui vont et viennent avec sérieux ; une bande d’enfants entre en scène, fait une ronde et retourne dans les coulisses d’un gros chêne, planté au bord du terrain. Sainte Anne apparaît, les yeux levés au ciel, concentrée et guidée par le père Fagot qui lui indique la bonne attitude. L’abbé joue les chefs d’orchestre ; il est partout, connaît tous les rôles, remplace les absents, conseille un laboureur, encourage une vieille paysanne à lever sa canne vers le ciel, se déplace à grandes enjambées d’un bout à l’autre de la scène. Sagement assis, des figurants suivent avec attention la bande son pour entrer en scène au bon moment et jouer tour à tour un villageois, un garnement, un paysan ou un chevalier.
300 costumes
Plus de 200 bénévoles, de 18 mois à 90 ans, participent au spectacle. Ils viennent de partout, certains sont des vacanciers et jouent en famille. Monseigneur Centène aime venir participer : il joue le rôle de l’évêque. Ronan, 15 ans, vient chaque année avec parents et grands-parents : « C’est ma première véritable expérience théâtrale. Ici, c’est comme une grande famille. Tout le monde se connaît, on se côtoie et on rigole ensemble, quels que soient nos âges  !  » Cette année, il a entraîné son ami Yoann, ravi de l’aventure  : « J’ai découvert Sainte-Anne et en plus, mon prof de physique joue aussi ! » Marie-Jo a un rôle de paysanne. Comme 70 % des bénévoles, elle est fidèle au rendez-vous tous les ans : « Je suis contente de retrouver toute l’équipe. Une vraie fraternité s’est créée entre nous. Ici, chacun a sa place, selon son talent, avec ses différences. Nous avons fait de belles choses ensemble. L’an dernier, j’ai participé à la fabrication des gradins ; on les peignait encore la veille de la Première. » Alain a la charge de l’âne. Vaches, moutons, volailles, chevaux : les animaux sont nombreux et tiennent leur rôle dans la reconstitution.
Pendant le déroulement de la répétition, d’autres bénévoles s’affairent. Anne Bédier, responsable des costumes, pointe les figurants et veille à habiller chaque acteur. Dans ses placards, 300 costumes qui pourront aussi  servir à d’autres spectacles. Un gros travail de documentation est effectué pour que chaque costume ressemble, jusque dans les détails, aux vêtements du XVIIe siècle. Pendant l’année scolaire, un atelier est ouvert le mercredi après-midi avec des enfants qui désirent apprendre à coudre. « Nous fabriquons de nouveaux costumes tous les ans, précise Anne Bédier. Nous récupérons et transformons de vieux vêtements hors d’usage pour les mettre à la mode de l’époque. » Certains figurants ont plusieurs rôles et doivent se changer rapidement. Les habilleuses sont là pour les aider à ajuster leur capuchon, enfiler et fermer une robe.
Comme une famille
À son poste derrière les gradins, le responsable de plateau, Hugues de Bodard. « J’assure le côté technique, la pelleteuse, l’élagage, le débroussaillage. Je gère tout le matériel, en dehors du son et de la lumière. » Hugues est là depuis la préparation du premier spectacle, interpellé par l’appel aux bénévoles du père Guillevic, un dimanche à la messe. Il ne compte pas le temps passé à préparer le chantier, le terrain, les décors, à trouver des accessoires, à résoudre les problèmes. Il fait appel aux gens qui vident de vieilles fermes pour récupérer charrettes et outils agricoles d’antan, il retape les sabots. « Je suis à l’affût de tout. » Sa motivation ? « Je ne serai pas là si je n’étais pas chrétien. Je suis au service de la transmission du message de l’Église. Et j’ai une deuxième mission : sauvegarder ce lieu exceptionnel, construit par les moines, que Monseigneur Centène nous confie. » Des écoles de Lorient sont venues défricher en juin. Les ateliers étaient bien préparés.

Hugues de Bodard a également géré l’étude et la réalisation technique des 1000 places de gradins, entièrement construits par des bénévoles. Patrick Geindre, chargé de la communication de l’ASYN souligne : « Nous avons l’ambition de devenir le Puy-du-Fou morbihannais. Nous avons un gros atout : un plateau scénique de plus de 2500 m2 qui en fait un lieu unique dans le Morbihan pour des reconstitutions en plein air. » Un centre d’art théâtral à Sainte-Anne pour l’évangélisation des générations futures ? Un beau défi !

Gwenaël Le Yondre ne joue pas  seulement le rôle d’Yvon Nicolazic dans la reconstitution des apparitions de sainte Anne au laboureur (sa femme est Guillemette). Il est aussi président de l’association ASYN (Association du spectacle Yvon Nicolazic). Créée pour monter le spectacle historique, la mission de l’association est triple :
● Entretenir le terrain et le garder propre, avec l’aide de nombreux bénévoles ;
● Donner une assise financière à l’organisation du son et lumière ;
● Créer un théâtre de verdure de 1200 places en 2018-2019 et créer des tours de régie. Dès 2020,  la capacité passera à 1500 places et le site classé sera ouvert à d’autres évènements historiques, culturels ou musicaux. Une couverture velum pour protéger les gradins est aussi en projet.

 Le « Théâtre de plein air  » ASYN a été inauguré et béni le 25 juillet 2016 , le soir du grand pardon de Sainte-Anne, par Monseigneur Jean Bart , archevêque d’Alep ( Syrie), entouré de Monseigneur Centène, du père Fagot, metteur en scène, et de tous les bénévoles  ASYN  au final  de la représentation du spectacle (photo ci-dessus).