Ordinations

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Monseigneur Centène : «  Les ordinations : une grande joie ! »

Dimanche 18 juin à 15 h30 à la Cathédrale, Monseigneur Centène ordonnera trois diacres en vue du sacerdoce : David Chenet, Antoine Le Garo et Gabriel de Lépinau.

Interview de Monseigneur Centène parue dans Chrétiens en Morbihan du 5 juin.

Quelle est la signification du diaconat en vue du sacerdoce ?

C’est une étape très importante. Le diaconat est surtout un temps de préparation pour devenir prêtre. L’ordination diaconale est moins solennisée que l’ordination sacerdotale, mais les grandes décisions sont prises : le diacre s’engage au célibat et à  la lecture quotidienne de l’Office divin (bréviaire).

Diacre vient du mot grec  « diakonos » qui signifie serviteur. Le diacre entre dans le sacerdoce par le service. Une fois ordonné prêtre, il restera diacre, il devra rester serviteur. Pour vivre concrètement cette dimension, le diacre se met au service d’une paroisse du diocèse, tout en poursuivant un complément de formation, une semaine par mois, au séminaire de Rennes. Pour les diacres qui poursuivent une licence en théologie et restent au séminaire, le service sera intégré de façon plus spirituelle.

Comment les séminaristes peuvent-ils acquérir une culture diocésaine alors qu’ils suivent leur formation dans différents séminaires, en France et à  Rome ?

Pour donner aux séminaristes cette culture du diocèse, l’idéal serait, bien sûr, d’avoir un séminaire diocésain, mais nous n’avons pas cette possibilité ! La première année de leur formation, la propédeutique, se déroule à  Sainte-Anne-d’Auray. Là, ils suivent un cours sur l’histoire du diocèse, donné par le père Gwenaël Maurey, curé de Saint-Louis à Lorient et bon connaisseur du diocèse, ainsi qu’un cours de culture bretonne, assuré par le père Cadouëllan, de Langonnet. Les séminaristes passent ensuite toutes leurs vacances en paroisse ou dans des activités diocésaines, ce qui leur permet de bien s’enraciner. Les quatre sessions qui les réunissent chaque année, à  Noël, à  Pâques, l’été et à  la rentrée, les ouvrent aussi aux différentes réalités du diocèse.

Pour vous, Monseigneur, quels sont les points importants dans la formation des séminaristes ?

L’essentiel, c’est qu’ils deviennent de bons pasteurs ! Au séminaire, l’accent est mis sur les études, sur la formation, les études théologiques. Et j’insiste beaucoup pour que les séminaristes approfondissent leurs études en passant une licence de théologie morale et spirituelle, s’ils en ont les capacités et le goût. Ils pourront à  leur tour former les futurs prêtres et les laïcs du diocèse. Tout le monde fait des études aujourd’hui, et il ne s’agit pas que le prêtre soit moins cultivé, moins formé que les laïcs qui l’entourent. Il doit pouvoir revendiquer un niveau de compétence élevé dans son domaine.

Mais il ne faut pas oublier que toute la science théologique n’a qu’un but : la pastorale. Dans l’église, il y a des institutions, il y a des lois, il y a des codes. Pourtant, le code de droit canonique, qui comprend 1752 canons, conclut par ces mots : « La loi suprême est le salut des âmes ».

Deux autres éléments me paraissent essentiels : on ne peut être prêtre que si on est enraciné dans la prière et que si on est bon. Un bon prêtre est nécessairement un prêtre bon.

Que représente l’ordination des trois diacres dans votre ministère d’évêque ?

C’est une grande joie ! L’ordination est une transmission, c’est-à-dire une des dimensions les plus fortes de la vie humaine. Si on ne transmet pas, il y a vraiment un manque dans notre vie. Pour un évêque, l’ordination touche à  la paternité.

Portraits

Antoine :

« Si je pouvais vous partager mon expérience de Dieu, je vous parlerais d’un jour de l’automne 2001, où j’ai fait l’expérience de l’amour de Dieu. J’avais 20 ans, et je venais d’entrer en école de commerce à Rennes après deux années de classe prépa. La foi de mes amis étudiants et la bonté du prêtre avec qui je m’entretenais souvent m’ont mis en chemin. Puis, il y a eu cette seconde précise où le Seigneur m’a transpercé le coeur. J’ai compris que j’étais son fils bien aimé, cela a été le virage de ma vie.

Je vous parlerais aussi d’un jour du printemps 2011, où j’ai compris que le Seigneur m’appelait. Je travaillais dans une entreprise de construction, à Paris puis à  Toulon, où j’ai partagé d’excellents moments avec mes collègues. Ils m’ont souvent donné l’occasion de témoigner, comme cette fin de journée dans un bureau  avec quatre ou cinq d’entre eux. Je suis rentré chez moi avec une joie immense qui ne me quittait pas. Au petit matin, j’ai compris que cette joie m’indiquait le chemin du sacerdoce… et je l’ai pris !

Si je pouvais vous parler de mon ordination diaconale, je vous parlerais du voeu de célibat pour le royaume des cieux. C’est un voeu pour dire que l’amitié du Seigneur me comble, c’est une offrande pour manifester la bonté du corps et de la création, c’est aussi un témoignage pour vous dire la puissance de la grâce de Dieu.

Et s’il fallait encore compléter cette présentation, je vous dirais que j’ai 36 ans. Je suis né à  Bénodet et je suis l’aîné d’une famille de trois enfants. J’aime la mer, partir à l’aventure, jouer au Rugby Club Terre-Promise, méditer la bible et fouler la Terre Sainte.

Après six années au séminaire de la Castille à Toulon, je rentre enfin dans le diocèse du Morbihan, heureux de vous retrouver et de servir notre Eglise ! »

David :

« Je suis né le 29 juin 1993 à Rennes. Ressentant l’appel pressant du Christ à  le suivre dans cette voie du sacerdoce dès l’âge de 7 ans, je m’évertue alors à chercher un endroit susceptible de m’accueillir et de faire grandir ma Foi pour être capable de répondre à son appel.

Je descends même dans le Sud (Cotignac) pour trouver ce qui en réalité est bien plus proche : le foyer Jean-Paul II à  Sainte-Anne-d’Auray. J’ai alors 12 ans.

J’y passe tout mon lycée et, après le bac, je rentre en propédeutique. Au terme de cette année, j’écris une lettre à Monseigneur Centène pour lui exprimer mon désir de poursuivre mon parcours et d’être formé au sein d’un séminaire (si possible pas trop loin…).

Fin août 2011, j’atterris à Rome et je demeure pendant six ans au Collège Ecclésiastique International Sedes Sapientiae. J’y suis le cycle de philosophie, celui de théologie et la première année de licence en Théologie morale. Celle-ci s’achèvera l’an prochain.

Ainsi, l’appel de Dieu se fait pressant et l’appel à  servir le Christ dans mes frères, impérieux : « Caritas Christi urget nos » (2Co 5,14). C’est en réponse à cet amour de Dieu, et confiant en son dessein bienveillant pour moi (Dieu désire le bonheur de tous ses enfants), que je veux dire ce grand « oui ».

Je remercie tout particulièrement les fidèles de Josselin (ma paroisse d’insertion) pour leurs prières et pour leur grande bonté envers moi. Qu’ils ne cessent de prier pour les ministres que Dieu offre à leur service, nous en avons tant besoin !

Je me confie à Notre Dame du Roncier, car Marie n’a pas eu peur de s’abandonner et, bien que sa vie n’aie pas été exempte de souffrances, elle demeure toujours fidèle et joyeuse à la douce volonté de son divin Fils et ne revendique nul autre titre que celui de « Servante du Seigneur ». Marie, Notre Dame du Roncier, aide-moi à devenir un vrai serviteur de ton Fils. » »

Interview à venir

Gabriel

Qui aurait pu imaginer, le 10 juin 1985, que le petit Gabriel de Lépinau tout juste sorti du ventre de sa mère, puisse un jour être ordonné diacre. Qu’il est bon, grand et sublime l’appel de Dieu qui nous saisit mystérieusement pour nous emmener sur le chemin de la vie. « Seigneur, tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! A ta droite, éternité de délices ! » Ps 16,11.

Après cinq années passées à l’école d’ingénieur en agriculture Lasalle-Beauvais, j’ai travaillé deux ans en entreprise, puis j’ai voyagé un an autour du globe avec un ami pour découvrir le visage de l’Eglise dans des contrées reculées. Progressivement, je suis tombé de plus en plus amoureux de l’Eglise catholique et de Jésus Christ.

Plusieurs déménagements ont déplacé ma famille à Orléans, Lille, Quimper, Courbevoie, Tokyo, Paris, Téhéran, Pau… Comme je souhaitais enraciner ma vocation de missionnaire sur du granit, j’ai demandé au diocèse de Vannes de m’accueillir. J’y ai passé la plupart de mes vacances et en 2010/ 2011 une année de discernement à  Sainte Anne d’Auray. Ensuite, le séminaire de l’Institut Notre-Dame-de-Vie (institut séculier carmélitain), situé en Provence, m’a accueilli et accompagné pour cinq années de formation sous le souffle de l’Esprit Saint. J’ai eu la chance, en milieu de parcours, de passer une année en Terre Sainte pour goûter la Parole de Dieu sur le terrain.

L’année diaconale que je passerai parmi vous préparera mon coeur à partir, une fois ordonné prêtre, pour les Missions Etrangères de Paris (MEP), dans un pays lointain dont j’apprendrai le beau nom avec vous, à  la fin de la messe d’ordination, ce dimanche 18 juin. Je vous laisse traduire la devise des MEP pour en savoir plus : « Ad vitam, ad gentes, ad extra, cum Ecclesia ».

Je rends grâce à Dieu pour la force de son Amour, et je me laisse porter par vos prières pour être un diacre puis un prêtre missionnaire fidèle au Christ. Merci, merci et merci ! »