Ordonné prêtre en Haïti le 18 août

Joël Bernard, 34 ans, incardiné dans la société des Pères de Saint-Jacques, a été ordonné prêtre le 18 août à Port-au-Prince (Haïti). Il sera vicaire à la paroisse d’Auray où il a déjà effectué son année diaconale. Rencontre.

Extrait du CeM n° 1479

Joël Bernard, missionnaire et futur prêtre

Comment a grandi votre vocation ?

Né dans une famille protestante, j’ai découvert l’Église catholique à l’école où j’ai été scolarisé. J’ai appris à connaître ses particularités et, au fil des années a grandi en moi le désir d’en devenir membre. Lors d’un rassemblement avec les jeunes de mon école, j’ai senti un appel à recevoir le baptême. Après un bon accompagnement catéchuménal, j’ai eu la joie d’être baptisé ; j’avais 22 ans.

Je me suis ensuite engagé dans un groupe de paroisse où j’ai appris à approfondir ma foi et à aimer l’Église dans sa diversité. J’ai découvert le sens du service qui a fait naître en moi ce désir de donner ma vie au Seigneur dans l’annonce de son Évangile. La simplicité et le dévouement d’un prêtre de Saint-Jacques que j’ai connu n’ont fait que renforcer ma vocation. Cet appel du Seigneur m’a été confirmé lors d’un rassemblement paroissial où j’ai entendu cette parole : « Mon fils, va travailler aujourd’hui à ma vigne » (Mt 21, 28). En 2010, j’ai demandé à entrer chez les pères de Saint-Jacques.

Quels ont été les points marquants de votre formation ?

Après une année à la maison propédeutique des pères de Saint-Jacques, en Haïti, j’ai effectué mon premier cycle au grand séminaire Notre-Dame d’Haïti. Puis, après une année de stage en paroisse, en Haïti et en France, j’ai été envoyé au séminaire Saint-Yves de Rennes pour mon second cycle et en insertion pastorale à Elven. Durant mon cheminement avec le Seigneur dans son Église, l’appel reçu de Lui a été nourri, non seulement par la prière, mais aussi par un temps d’approfondissement, dans la confiance, avec d’autres. Le Seigneur a mis sur ma route des prêtres et des laïcs qui m’ont aidé et qui me guident encore pour répondre à son appel. À Elven et, actuellement à Auray, des personnes de bonne volonté m’accompagnent, m’aident à m’intégrer à la culture française et à grandir dans la foi. Elles sont pour moi un cadeau, une grâce dont je remercie le Seigneur.

Pourquoi avez-vous décidé de devenir prêtre de Saint-Jacques ?

La proximité de certains prêtres missionnaires de Saint-Jacques, en Haïti, a été le point de départ de ma vocation. Ils continuent l’héritage des anciens missionnaires bretons : appelés, ils sont disponibles pour être envoyés, pour faire connaître le Christ et le faire aimer dans la joie de la rencontre. J’ai compris, à leur contact, que la seule motivation, pour être missionnaire, est l’amour passionné de Dieu et des hommes. Le « oui » au Seigneur des premiers missionnaires bretons qui ont évangélisé Haïti, mon pays d’origine, me renvoie à ma propre vocation, illustrée par cette phrase de saint Paul : « Annoncer l’Évangile n’est pas pour moi un titre de gloire ; c’est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » (1Co 9, 16). Ce qui fait ma joie aujourd’hui, comme missionnaire, c’est la dimension de la rencontre avec l’autre pour partager ce qui fait l’annonce de la Bonne nouvelle du salut et vivre particulièrement la catholicité de notre Église.

Comment vous sentez-vous, à quelques semaines de votre ordination presbytérale ?

Je suis heureux de répondre à l’appel du Seigneur et c’est une grande grâce, pour moi, de pouvoir lui dire un « oui » définitif. Je ne peux que dire, avec Marie : « Le Seigneur fait pour moi des merveilles… » Il n’y a rien de plus beau que de donner sa vie au service du Christ et de son peuple.

Lire l’article sur l’ordination diaconale de Joël Bernard

 

La Société des prêtres de Saint-Jacques est une Société de vie apostolique de droit pontifical, Fondée en 1966, elle est issue d’un groupe de missionnaires bretons partis évangéliser Haïti vers 1864. Les missionnaires de Saint-Jacques sont appelés et envoyés à vie, au service d’un diocèse étranger, pour partager les richesses de l’universalité de la Bonne nouvelle.  Ils sont actuellement présents en France, au Brésil et en Haïti. Depuis 1864, plus de 2 000 prêtres français, majoritairement bretons, ont été en envoyés en Haïti. Les premiers évêques de l’île étaient tous des Bretons. On a appelé Haïti la Bretagne noire : dans chaque paroisse, on trouvait un prêtre breton.