Spectacle itinérant avec les dominicaines du Saint-Esprit

Le passeur d’éternité

Jeudi 4 avril de 20h à 22h, départ place des Lices à Vannes, jusqu’à la cathédrale…

Jeudi 7 mars, 15h30 : c’est l’effervescence à l’Institut des Dominicaines du Saint-Esprit, à Berné. Les 110 élèves répètent pour la première représentation qu’elles donneront ce soir. Figurantes ou actrices, toutes participent au spectacle imaginé par les sœurs de l’école de Pontcalec sur la vie de Saint Vincent Ferrier.

L’établissement Saint- Thomas d’Aquin appartenant à l’Institut des Dominicaines du Saint-Esprit, à Pontcalec en Berné (56), fondé en 1974, est un pensionnat de jeunes filles hors contrat, proposant une scolarité de la 5ème à la terminale. Il compte aujourd’hui 110 élèves et 13 sœurs.

« L’Institut des Dominicaines du Saint-Esprit est une Société de Vie Apostolique de droit pontifical de vierges consacrées, vivant en commun, au sein de l’Ordre de saint Dominique. Il doit sa formation et son agrégation à l’Ordre à l’abbé Victor-Alain Berto, prêtre du diocèse de Vannes, lui-même tertiaire dominicain, zélé serviteur de l’Église. »

En savoir plus : www.dominicaines-du-saint-esprit.fr/institutions?page=st_thomas

Car les soeurs ont entièrement composé le scénario, à partir de biographies du XIX et XXème siècle, et de recherches sur internet dans les archives du procès de canonisation et des témoignages directs de miracles.

« Lorsque le diocèse est venu nous proposer le projet, nous avons accepté car, en tant que dominicaines, nous sommes particulièrement touchées par cette figure », explique soeur Marie-Magdeleine, directrice de l’école depuis 3 ans. « Saint Vincent était un homme au milieu des hommes, alors nous avons imaginé faire un spectacle itinérant pour mettre les gens en mouvement vers saint Vincent, les mettre en pèlerinage vers ses reliques, et toucher le plus de monde possible. »

« Aucune pièce de théâtre n’a jamais été écrite sur saint Vincent Ferrier » continue sœur Marie-Magdeleine. A Valence, une commémoration a bien lieu chaque année avec de petites pièces de théâtre de rue « les mystères de Valence ». Mais écrites en catalan, ces pièces étaient difficilement adaptables. « Nous avons dû écrire avec l’esprit du XXIème et le langage du XVème siècle adapté à notre auditoire, « à la manière de ». Nous voulions mettre en valeur la simplicité et la joie médiévale. Mélanger les tonalités n’était pas évident ! »

Chaque sœur de l’école (elles sont 13) a eu son rôle : costumes, décors, matériel, avec l’aide de bénévoles… et des parents d’élèves pour les costumes !

Trois jeunes filles racontent :

Albane, en classe de première, est arrivée l’année dernière. Elle joue le rôle de Mouillard, un boulanger qui raconte la vie de Saint Vincent aux enfants et à la foule, au début du spectacle. Pour cela elle a passé un casting ! 

« C’était très stressant de passer devant les mères réunies en jury, mais c’était sympa, ça faisait partie du jeu ». Après 5 ans de théâtre à Nantes, Albane n’est pas trop stressée par la représentation : « nos voix ont été enregistrées pour être sûr que tout le monde entende,alors on n’a plus qu’à faire le mouvement des lèvres ». « Mais il faut quand même connaître notre texte par cœur ! ».

« Toute l’école a joué le jeu, j’ai senti une grande unité, ça a été une super expérience » continue Albane. « Et ça nous rend Saint Vincent plus humain, de jouer sa vie, et de se mettre dans l’univers du Moyen-Age ».

Lui qui était surnommé« l’ange du jugement » et est souvent représenté le doigt en l’air, a impressionné les élèves par l’austérité de son message au premier abord. « Mais en fait il était très proche des gens, très aimé. » explique encore sœur Marie-Magdeleine.

Albane ajoute : « Il a aimé sa vie d’enfant, puis sa vie de moine, puis son parcours itinérant, obéissant à Dieu en tout, cela nous montre aussi qu’il faut faire confiance à Dieu et le laisser nous conduire où Il veut. »

Colombe est de Larmor-Plage. Elle a 12 ans, c’est sa première année. Elle joue Yvon, un enfant annonçant aux autres l’arrivée du saint. 
Elles étaient deux à postuler pour le rôle lors du casting. (Il y a 24 rôles, les autres étant figurantes).

  « C’était impressionnant car les mères regardaient le moindre geste, la moindre parole »nous dit-elle. « Mais ça nous a entraînées pour le spectacle ! ».

« Saint Vincent était très humble devant tous les gens, on voit que c’est Dieu qui l’inspirait » ajoute Colombe. Ce qui l’a encore marquée chez le grand saint, c’est « la simplicité de ses réponses, quand on lui posait des questions, tout le monde le comprenait ».

Hermine

Hermine est en terminale, elle est arrivée à Pontcalec à l’âge de 11 ans. Elle a choisi d’être figurante : costumée en paysan anonyme, elle participera à la procession aux flambeaux. Elle est heureuse d’avoir pu mieux connaître saint Vincent Ferrier.

Hermine nous livre quelques secrets du spectacle : « Pendant la procession,on verra des personnages avec des capuches blanches et pointues tenant des flambeaux » : « ce sont les membres de la confrérie des pénitents blancs que Saint Vincent Ferrier a fondée », explique sœur Marie-Magdeleine. « Leur mission est de prier et offrir pour la conversion des pécheurs et l’unité de l’Eglise, et pour cela ils réalisent 4 grandes œuvres, l’aumône, les actions de charité, le jeûne et la prière. A ne pas confondre avec le Klux Klux Klan ou toute autre secte ! »ajoute la sœur. « La Confrérie des pénitents blancs existe encore en pays basque et autour d’Avignon. »

« Pendant la procession, des scénettes de théâtre de rue seront jouées », reprend Hermine, « avec des orateurs racontant les miracles. Puis, il y aura des homélies de saint Vincent, une fête médiévale avec des jongleurs, une scène où Saint Vincent guérit un enfant, il y aura même des animaux vivants …! » Mais tout ne sera pas dévoilé ici…

« Nous avons beaucoup prié pour que ce projet soit source de grâces », conclue sœur Marie-Magdeleine. « Les élèves le vivent comme un service rendu, heureuses de le faire mais dans une démarche de don. Elles le vivent aussi comme une prière. »

« Saint Vincent Ferrier était un homme de paix et d’unité. Il nous fait beaucoup de bien aujourd’hui. »« C’est une grande joie de pouvoir ainsi transmettre un peu son message à nos contemporains ! ».

Rendez-vous jeudi 4 avril place des lices à Vannes, à 20h00 précises !