Bénédiction de la statue de Jean-Paul II et du nouvel espace cultuel

Samedi 16 juin, 18h30, près de 800 personnes sont venues assister à la messe de bénédiction, place Jean-Paul II à Ploërmel, à côté du nouvel emplacement de la statue : chorale de pays, choeur polonais, prêtres venus en nombre fêter Jean-Paul II, enfants de choeur, officialités, paroissiens, délégation polonaise… et curieux venus voir l’évènement.

On aperçoit, parmi les officialités, le maire Patrick le Diffon, l’ancien maire Paul Anselin, secrétaire de l’association « Touche pas à mon pape » ainsi que les membres du bureau de l’association : Hervé de Charette, président, Stéphane Jan trésorier. Alexandre Adler (historien et journaliste) est venu soutenir son vieil ami Paul Anselin. Le directeur de l’enseignement Catholique, Stéphane Gouraud, est également présent, ainsi que le directeur du collège Sacré-Coeur, Laurent Bouëdo. Côté polonais, son Excellence l’ambassadeur de Pologne est venu de Paris, et une large délégation polonaise (près de 70 personnes) a fait le déplacement de toute la Bretagne (Voir les interview vidéos plus bas).

Une vision positive et apaisée de la laïcité

 » Avec cette célébration nous venons conclure un épisode polémique, un épisode de plusieurs années.[…], dit le vicaire général le père Le Bigot en guise d’introduction. « Je salue les autorités civiles et politiques qui viennent, par leur présence aujourd’hui, manifester et démontrer ce que peut être une vision positive et apaisée  de la laïcité, respectueuse des libertés de chacun, spécialement de ceux qui croient. »

Rendre hommage et fêter un homme de paix

L’ambassadeur de Pologne à son tour prononce quelques mots : « c’est avec joie que j’ai accepté l’invitation de Mgr Centène […] . Nous avons tous en tête la polémique qui n’a que trop duré et qui fort heureusement fait partie désormais des mauvais souvenirs. Le roman médiatique et judiciaire est, je l’espère, derrière nous. […]Je me réjouis de la solution qui a été trouvée, et je tiens à remercier tous les acteurs qui ont unis leurs forces et grâce à qui nous pouvons aujourd’hui, à Ploërmel, rendre hommage et fêter un homme de paix, qui a marqué l’histoire non seulement de la Pologne mais aussi de l’Europe… »Retrouvez l’intégralité du discours ici

Fallait- il accepter, au nom de la loi ou au nom de la liberté, de séparer Jean-Paul II de la croix ?

Monseigneur Centène pose la question dans son homélie.[…] »Dans la pensée de Jean-Paul II, la croix ne peut pas être dissociée de son combat pour l’homme, pour sa dignité, pour la grandeur de sa conscience. »

« Il y a dans la vie de Jean-Paul II un épisode qui illustre bien ce lien indissociable entre la croix et la liberté » : c’est l’histoire d’une ville de Pologne, Nowa Huta, près de Cracovie, qui fut construite dans les années 60 pour être une ville-modèle socialiste autonome. La population connut des représailles sanglantes pour avoir empêché la destruction de la croix qu’elle avait érigée malgré l’interdiction par le gouvernement communiste.  La croix ne fut pas détruite, et Jean-Paul II, alors évêque de Cracovie, soutiendra les catholiques en venant fréquemment célébrer la messe au pied de la croix.

Lire l’intégralité de l’homélie 

Désolidariser le pape de la croix serait un contre-sens terrible

« Enlever la croix qui surmonte la statue de saint Jean-Paul II à Ploërmel », nous dit encore Monseigneur Centène, « … ne serait pas seulement bafouer le droit de propriété artistique du sculpteur, ce ne serait pas seulement renoncer à notre propre histoire marquée du signe de la croix, ce ne serait pas seulement renier nos propres racines. Désolidariser le pape de la croix serait un contre-sens terrible sur Jean-Paul II, sur sa personne, sur sa pensée et sur son œuvre. »

Le début d’une nouvelle évangélisation

Monseigneur Centène souhaite : « Que la croix de Ploërmel, comme celle de Nowa Huta, marque pour nous le début d’une nouvelle évangélisation, et qu’elle galvanise notre courage pour bâtir avec le Christ, et à la suite de Jean-Paul II qui nous en a montré le chemin, la civilisation de l’amour. »

« Pierre tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise »

« Tu es Petrus ! » : C’est sur les paroles de ce chant que se sont déroulés  la bénédiction de la statue et son encensement par notre évêque, précédant la dépose de gerbes de fleurs au pied du saint pape par Son Excellence l’ambassadeur de Pologne. Wotjyla, petite fille portant le même nom que « son pape chéri »,  est venue elle aussi avec sa maman porter un bouquet de fleurs, suivie de louvettes représentant les paroisses du pays de Ploërmel.

La croix, signe de paix et non de discorde

Ponctuée de chants polonais et de chants en breton, la célébration a vu également une délégation de Pologne conduire la procession des offrandes, avec à sa tête des enfants en costume traditionnel.

Enfin le père Guégan, archiprêtre du pays de Ploërmel, concluera par ces mots :  » Merci à toutes les personnes et associations qui ont défendu la croix, signe de paix et non de discorde. Le plus important maintenant est d’en vivre au quotidien comme vous nous l’avez rappelé Monseigneur. Soyons fiers de notre Foi en Jésus-Christ, unique sauveur qui a donné sa vie pour chacun d’entre nous.

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« Nous aiderons l’évêché en négociant avec le sculpteur de façon à ce que celui-ci abandonne à l’évêché tous ses droits de reproduction » nous dit Paul Anselin

Pour Hervé de Charette, ancien ministre, « C’est un évènement considérable. On s’est rendu compte au cours de cette cérémonie avec l’allocution formidable de Mgr Centène, que nous avons vécu un évènement historique. Cette statue restera dans l’Histoire, elle est au début de son histoire. Elle sera disponible pour ceux qui croient que Jean-Paul II est un personnage qui pèse encore dans l’Histoire de l’Europe. Il a été une personnalité très importante et un personnage majeur […] »

« Ce n’était pas seulement une cérémonie religieuse, c’était un moment de recueillement exceptionnel, de prise de conscience de ce que Saint Jean-Paul II apporte à l’Histoire des hommes. »

Michel, paroissien de longue date, confie : « je suis bien content, et je ne suis pas le seul parmi les paroissiens, que la polémique s’arrête et que le dénouement soit enfin arrivé, et soit bien clôturé par cette cérémonie magnifique. »

Patrick Le Diffon, maire de Ploërmel, confirme : « Près de 90% des ploërmelais étaient largement favorables à laisser la statue à son emplacement. On ne pouvait mutiler cette œuvre d’art. Je tiens à saluer le partenariat de l’évêché qui a proposé de se charger de son acquisition et de son déplacement. C’est un soulagement pour moi et pour les ploërmelais, car aujourd’hui on garde notre magnifique statue à Ploërmel. »

« Je suis venue pour fêter saint Jean-Paul II » dit Barbara en riant, polonaise venue avec ses enfants.

« Maintenant on pourra venir prier, mettre des bougies, des fleurs » ajoute Ludovic, paroissien de Ploërmel, ravi.

 

PRIERE 

O Sainte Trinité,
Nous Te rendons grâce pour avoir fait don
à Ton Eglise du Pape Jean-Paul II
et magnifié en lui la tendresse de Ta paternité,
la gloire de la croix du Christ
et la splendeur de l’Esprit d’Amour.

Par son abandon sans condition
à Ta miséricorde infinie
et à l’intercession maternelle de Marie,
il nous a donné une image vivante
de Jésus Bon Pasteur
et nous a indiqué la sainteté,
dimension sublime
de la vie chrétienne ordinaire,
voie unique pour rejoindre
la communion éternelle avec Toi.

Par son intercession, accorde-nous,
selon Ta volonté,
la grâce que nous implorons,
animés du vif espoir qu’il soit élevé au plus tôt
aux honneurs des autels.

Avec approbation ecclésiastique,
Cardinal CAMILLO RUINI,
Vicaire Général de Sa Sainteté pour le Diocèse de Rome.