Chemin de croix de Callac 2017

Ce dimanche 9 avril, plus d’un millier de personnes étaient présentes au chemin de croix de Callac. Guidée par le père Eugène le Métayer, curé de Callac, ainsi que par les prêtres du pays,  la foule a suivi le chemin de croix avec Monseigneur Centène, présent chaque année, et qui était accompagné des deux vicaires généraux, le père Gildas Kerhuel et le père Gaëtan Lucas.

Sous un grand soleil, ils ont pérégriné de station en station,  jusqu’à la 15ème station, commémorant et méditant la passion du Christ, mort par amour pour nous dans de grandes souffrances. Ils ont pu ainsi mieux approcher le mystère du don de Dieu qui nous sauve, en nous faisant le don de la vie de Son Fils bien-aimé.

Le chemin de croix a été aussi l’occasion de se reconnaître pécheur, et de demander le pardon de Dieu. Les prêtres présents ont ainsi proposé le sacrement de réconciliation aux personnes qui le souhaitaient.

Le chemin de croix de Callac, dès le début et encore aujourd’hui,  attire une foule nombreuse de chrétiens, de bretons, de touristes, d’écoles et lycées, d’artistes, … en témoigne la vente des cierges et veilleuses qui augmente chaque année. Que ce soit pour prier, pour vivre mieux le carême, ou un temps de purification, ou simplement parce que le lieu est « reposant »…

L’association du chemin de croix de Callac (crée en 1979 par suite d’actes importants de vandalisme où beaucoup de statues ont été cassées – elle est composée actuellement de 11 personnes et de nombreux bénévoles) a préparé cette journée en nettoyant, et réaménageant le chemin, les stations, la grotte, la chapelle saint Joseph, la fontaine.

 

Un peu d’histoire :

En 1947, l’abbé Ernest Binard est nommé recteur de la paroisse de Callac (il y restera jusqu’en 1974). En se promenant un jour il découvre un rocher au bord de la route, à la place d’une vieille carrière, qui lui fait étrangement penser à la grotte de Lourdes. Il a alors une idée très nette et forte : en faire une grotte semblable à celle de Lourdes. L’idée acquise auprès des paroissiens, commencent alors les travaux d’aménagement du rocher, entièrement à la main, à coup de burins. Edouard Etienne, président de l’association du chemin de croix, témoigne : « mon grand’père Aristide Etienne était parmi les paroissiens. Ils ont creusé à la main l’emplacement de la statue de la Vierge. Il leur aura fallu 15 jours pour la terminer. Elle a été fini le 1er mai 1949. » En voyant les rochers épars aux alentours de la grotte, le père Binard a une autre idée : faire de ce lieu un chemin de croix, parmi les rochers. Qu’à cela ne tienne ! Aidé du diocèse, ils achètent le terrain à 3 propriétaires différents, et tracent le chemin à coup de pioche. Des croix en bois seront placées à chaque emplacement de station. Mais le bois, ça pourrit. Alors l’abbé Binard a l’idée de faire appel à des sculpteurs : le granit aura raison des intempéries ! 3 sculpteurs de Callac et un de Louvigné-du-Désert en Ille-et-Vilaine. C’est de ce dernier que vient la station N°12, seule du chemin de croix en granit bleu de Louvigné. Débutées en 1954, les sculptures seront terminées et bénies en 1958 par Monseigneur Bellec.

L’abbé Binard ne  s’arrête pas là : il faut une chapelle. En 1960 il obtient l’autorisation de « récupérer » une des deux chapelles de Guéhenno, à 15 km de là, en très mauvais état : la chapelle Saint Marc, à côté  de la chapelle Notre-Dame du Mont. Elle est démontée pierre par pierre… et remontée près du chemin de croix. Bénie le 15 août 1962, elle est consacrée à Saint Joseph.

Enfin, il fait venir une fontaine du XVIème siècle sur le site du chemin de croix. Classée monument historique, il obtient l’autorisation de la déplacer de Saint Malo des 3 Fontaines en 1959. Elle a été donnée par une famille malestroyenne. L’abbé Binard est décédé le 11 juillet 1987, à l’âge de 87 ans, et est enterré dans la chapelle Saint Joseph.

En septembre 1996, le père Henri Samson est nommé à Callac. Avec Monsieur ETIENNE, actuel président de l’association depuis 20 ans, ils créent une commission Sécurité et font des travaux de mise aux normes en 1997 : remblais, marches, cordes de protection sont mis en place ou renouvelés . La grotte est entièrement refaite, le site est modernisé avec l’électricité pour la sonorisation et l’éclairage, et l’eau. Enfin une 15ème station est crée en 2008 : le tombeau vide, signe d’Espérance !