Statue Jean-Paul II : Bénédiction et lancement des travaux

Ce mardi 22 mai, les pelleteuses et camions investissent la place Jean-Paul II à Ploërmel pour le démarrage des travaux de déplacement de la statue. 13 tonnes à déplacer, il faudra faire venir une grue. « A l’heure actuelle nous ne savons pas encore s’il est possible de déplacer la statue en un seul bloc. Nous pensons qu’elle se compose de plusieurs blocs, comme un jeu de légo, que l’on peut démonter« , nous dit le père Christophe Guégan, curé de Poërmel. L’entreprise mandatée pour les travaux commence par des tests, pour savoir si une armature en métal retiendrait la statue au socle…

Dans tous les cas, l’inauguration est prévue le samedi 16 juin à 18h30, avec une messe sur place présidée par Monseigneur Centène, en présence d’une délégation polonaise, et des autorités civiles.

« Nous souhaitons que ce lieu devienne un lieu de culte, où chacun pourra venir déposer ses intentions de prière à saint Jean-Paul II. L’espace sera aménagé de telle sorte que l’on puisse faire le tour de la statue. », continue le père Christophe.

« La statue n’avait jamais été bénie. Elle pourra prendre toute son ampleur dans un lieu dévotionnel où les fidèles pourront venir faire appel à la médiation de saint Jean Paul II« , explique le vicaire général, le père Philippe Le Bigot.

La bénédiction s’est faite sur le futur emplacement de la statue, en présence du directeur du collège Le sacré-Coeur, Laurent Bouëdo, et d’une quarantaine de personnes venues pour l’occasion.

Laurent Bouëdo explique : « A la demande de l’évêque j’ai répondu présent, avec l’équipe de direction. Le but était d’apaiser la situation, nous nous devions d’accueillir la statue. je n’ai pas ressenti de difficultés à l’accepter du côté des équipes administratives et pédagogiques. La statue de Jean-Paul II a bien sa place à Ploërmel à proximité du collège. Saint Jean Paul II fait partie de notre culture commune, et si nous pouvons en faire profiter nos élèves et leurs familles nous le ferons bien volontiers. »

Pendant la bénédiction, le père Philippe Le Bigot évoque le concept de « laïcité apaisée », reprenant les paroles du pape « n’ayons pas peur » :

« Il est important de rappeler que la laïcité est un concept qui vient du Christ et est propre à la foi chrétienne, que de distinguer la relation harmonieuse entre l’Eglise et l’Etat. Il y a cinq positions possibles dans le rapport de l’Eglise et l’Etat. Nier totalement l’Etat et survaloriser la place de Dieu dans les théocraties, ou l’inverse, les régimes complètement athées qui ont nié Dieu pour ne valoriser que la dimension étatique, ce sont les positions conflictuelles […]

[…] et puis trois autres positions : comme celles du rapport dans un couple : une relation apaisée qui fait que chacun donne le meilleur de lui-même, ce que Benoît XV appelait la laïcité apaisée, l’Eglise et l’Etat donnant le meilleur d’eux-mêmes, ou la position de divorce à l’amiable, où l’on arrive à un certain accord[…]et puis maintenant une tendance à une laicité agressive et libertaire : je préfère tout détruire plutôt que tu aies quelque chose, qui aboutit à la destruction des deux parties, d’abord de l’Eglise et finalement de l’Etat. […]

Ce que nous avons cherché à faire à travers le règlement de cette difficulté, c’est d’arriver à une situation à la fois apaisée mais respectueuse du signe du chrétien qu’est la croix pour nous dans l’espace de notre société…. »

« C’est un lieu où on nous invite à ne pas avoir peur. N’ayons pas peur a dit Jean-Paul II plusieurs fois dans ses visites, spécialement en France. N’ayons pas peur d’affirmer notre foi, même si elle est un signe de contradiction, mais aussi un signe prophétique pour notre époque, » conclut le père Philippe.