De très nombreuses personnes ont assisté ce dimanche matin à la messe présidée par Monseigneur Centène en mémoire des agriculteurs suicidés.
L’esplanade du sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray accueillait pour l’occasion 600 croix blanches posées là en mémoire de ceux qui se seraient donné la mort en une année (d’après une estimation des organisateurs).
- Lire l’Homélie de Monseigneur Raymond Centène, évêque de Vannes
- Bénédiction apostolique du Pape François
- Lire l’article paru dans La Croix
Ces croix blanches balayées par le vent d’automne illustraient bien l’homélie de Monseigneur Centène :
« Derrière chacune de ces croix, une vie brisée, parfois dans la pleine floraison de la jeunesse. Derrière chacune de ces croix, la souffrance d’une famille désemparée qui se croit coupable de n’avoir pas su détecter les signes avant-coureurs, de n’avoir pas su être suffisamment à l’écoute, de n’avoir su trouver les bonnes réponses, les bonnes solutions. Derrière chacune de ces croix, le sentiment de culpabilité d’un entourage, d’une communauté humaine, qui n’a pas su trouver à temps les chemins d’une solidarité authentique et efficace.
Si un suicide, et toute mort quelle qu’en soit la cause, est toujours un drame parce qu’avec elle, c’est un univers qui disparaît, le suicide d’un paysan revêt un caractère particulier parce qu’il touche à une lourde symbolique. Celui qui a la charge de la vie des plantes et des bêtes, celui qui par vocation contribue à la vie de ses frères en humanité en leur fournissant la nourriture nécessaire au maintien et à la croissance de la vie, celui-là, en est venu à détester sa propre vie jusqu’à décider d’y mettre lui-même un terme en se donnant la mort.»
A l’issue de l’eucharistie, les participants se sont dirigés vers la statue de Sainte Anne située à gauche du Mémorial ; face à elle, vient d’être érigée une stèle représentant Yvon Nicolazic (œuvre de Bob Vaillant, sculpteur à Plogoff). Le «voyant de Sainte Anne», paysan lui-même, tient un chapelet à la main. Une gerbe de blé à ses pieds, il se tourne vers Sainte Anne. C’est dans ce même élan que Monseigneur Centène a invité chacun à la prière : « Le drame de l’agriculture, même s’il est économique, a des racines spirituelles profondes. C’est donc aussi par des moyens spirituels qu’il nous faut y répondre.»
Soulignant que l’événement avait reçu la bénédiction apostolique du Pape, il a conclu : « Il faut redécouvrir la beauté de la création et la bonté du créateur comme le pape nous y invite dans sa dernière encyclique.»