Billet spi : 2e dimanche de Carême

A l’occasion de l’appel décisif des catéchumènes, Monseigneur Centène a commencé à nous introduire au sens de notre marche vers Pâques. Acte II dimanche dernier, avec le récit de la Transfiguration : Dieu se manifeste dans sa gloire à travers le corps de Jésus.

Relire l’homélie du 1er dimanche de Carême

Mes amis, nous terminons cette visite pastorale en écoutant le récit de la transfiguration.
Dimanche dernier avec les catéchumènes, nous sommes entrés sur le chemin du Carême, et nous avons alors contemplé Jésus dans son humanité, soumis à la tentation comme chacun d’entre nous mais, en tout, victorieux du tentateur. Jésus est un homme véritable, c’était la première leçon de ce Carême, le premier enseignement donné aux catéchumènes dans leur formation au baptême.

Aujourd’hui c’est une autre vérité qui nous est révélée et qui est proposée à notre foi, comme elle fut proposée à la foi des apôtres.
Ce Jésus, que nous avons contemplé dans son humanité – une humanité en tout point semblable à la nôtre, à l’exception du péché – voilà qu’il se revêt de gloire et de splendeur, voilà qu’il est accompagné par la présence céleste des grands témoins de l’Ancien Testament, Moïse et Elie, voilà qu’il est environné de cette nuée qui dans la Bible indique la présence de Dieu, et voilà que, du sein même de cette nuée, une voix se fait entendre : « celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ».

C’est une véritable théophanie comme la Bible en rapporte parfois. Dieu se manifeste dans sa gloire à travers le corps de Jésus, un corps qui apparait déjà comme irradié de la lumière de la résurrection. 

« Il n’y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ceux que l’on aime »

Dans quelques jours, Dieu se manifestera dans son amour à travers ce même corps, bafoué, humilié, torturé, crucifié de Jésus nous montrant ainsi qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime. Et dans quelques jours encore, Dieu se manifestera de nouveau à travers le corps ressuscité de Jésus pour nous dire enfin que l’amour est plus fort que la mort et, à travers cet enchaînement de fêtes, une question se précise, à laquelle les catéchumènes doivent répondre et qui nous interpelle nous aussi : qui donc est Jésus ?
La réponse ne peut venir ni de nos raisonnements ni de nos recherches intellectuelles mais seulement de la révélation qui nous est faite, à la mesure de notre prière lorsque, comme Jésus et les apôtres, nous gravissons la montagne.
Sachons entendre, frères et sœurs, l’identité profonde de Jésus qui nous est donnée par la révélation de la voix du Père : « celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ».

Tout cela est hors des prises de l’homme ; il faut seulement le recevoir et le croire. Jésus n’est pas seulement un homme comme nous, il a laissé transparaître un instant, ce jour-là, cette lumière de Pâques que les témoins Pierre et Jean vont garder secrète jusqu’à ce qu’elle éclate aux yeux de tous le jour de la résurrection et qu’apparaisse alors, comme une évidence, que Jésus est le fils de Dieu, qu’il n’y en a pas d’autres par qui le salut puisse nous être donné. Il est le chemin, la vérité et la vie. Il est le seul rempart contre le ré-ensauvagement qui menace notre monde ; il est à la fois la source et le but de tout ce qui existe.

Voilà frères et sœurs la bonne nouvelle que nos communautés doivent être en mesure d’annoncer au monde. Nos communautés ne sont pas là pour une simple pastorale d’entretien de réalités de plus en plus ténues. Elles doivent s’organiser pour l’évangélisation, pour l’annonce de l’unique nouvelle ; Christ est le fils de Dieu, Christ est ressuscité, Christ règne.

Mais cette bonne nouvelle a un second volet et non moins important. Le destin de gloire de Jésus est aussi le nôtre. Notre chemin à nous aussi va plus loin que la mort, qui n’est plus désormais qu’un passage, une Pâque. Ce qui est arrivé à Jésus nous est aussi promis et c’est à cette lumière que tous les évènements de notre vie prennent un sens définitif. C’est en ce sens que l’apôtre Paul nous disait dans la 2e lecture : « nous avons notre citoyenneté dans les cieux ; nous, nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux ».

Telle est notre foi, telle est la foi de l’Eglise que nous avons reçu mission d’annoncer.

Au terme de cette visite pastorale et à la lumière de ce récit de la transfiguration qui vient la conclure, prenons la résolution de faire grandir en nous cette foi, de lui donner corps, de l’incarner dans toute notre vie et prenons les moyens concrets de l’annoncer explicitement à nos frères pour leur bonheur et pour le nôtre.