Clôture ce 8 décembre 2021 de l’année Saint Joseph décrétée par le pape François

L’année spéciale saint Joseph, décrétée à l’occasion du 150ème anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme Patron de l’Église universelle, et ouverte le 8 décembre 2020 par le pape François, se clôture ce mercredi 8 décembre 2021. (Voir notre article ici).

Guide précieux pour notre temps, père protecteur, « maître de l’essentiel » dit le pape François dans sa lettre apostolique Patris Cordes, saint Joseph a pu nous accompagner tout au long de cette année.

Nous vous présentons ici, toutes les méditations sur les qualités de Joseph, publiées mois après mois dans la revue Chrétiens en Morbihan, une rubrique élaborée par le père Georges-Henri Pérès, directeur de publication.

Saint Joseph protecteur

Joseph est chargé de veiller, de garder, de protéger cet enfant qu’il reçoit dans la foi, de la même façon que Marie a reçu cet enfant dans la foi. Ainsi, de ce rôle de protecteur de la Sainte Famille que nous reconnaissons à travers cette position particulière de père adoptif, la dévotion chrétienne a reconnu en Joseph, celui qui est préposé à la protection non seulement de Marie et de Jésus dans le cadre de leur vie familiale à Nazareth, mais encore de la nouvelle famille que Jésus va inaugurer à mesure qu’il va constituer son Église. Ses disciples et ceux qui les suivent, Jésus les désignera très vite comme ses frères, comme sa famille : qui est ma mère et qui sont mes frères ? « Ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique. » (Lc 8, 21)

De même que le rôle confié à Joseph débordait la simple hérédité sanguine de la naissance pour inaugurer une responsabilité spirituelle de l’ordre de la foi, de même cette famille qui se constitue autour de Jésus n’est plus simplement la famille du sang, c’est la famille de l’espérance et de la foi en la parole de Dieu.

Ainsi, Joseph se trouve instauré protecteur non seulement de la Sainte Famille, mais aussi de la famille ecclésiale […]

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Chapelle St-Michel
Questembert

Il est en même temps aussi protecteur de toutes les familles. Dans la douleur, dans le chagrin, nous savons combien cette expérience de la vie familiale peut être fragilisée et rendue difficile […] Joseph […] a veillé sur la Sainte Famille de Nazareth, il a veillé sur la nouvelle famille créée par Jésus, il continue de veiller sur l’Église du Christ […] Il faut reconnaître que notre Église est plus souvent un peuple fragile, exposé à beaucoup d’agressions, de faiblesses et d’erreurs ! Nous avons donc besoin d’un protecteur spécialement chargé de la vie de l’Église. Nous avons besoin que notre Église soit protégée, non pas pour lui éviter les coups, mais pour lui permettre de vivre les difficultés habituelles ou exceptionnelles, en nous appuyant sur la force de Dieu et non pas sur nos propres forces.

■Cardinal André Vingt-Trois
Homélie aux Petites Soeurs des Pauvres,
19 mars 2016
Chrétiens en Morbihan n° 1506 – fév 2021


Joseph le silencieux

Cherchez dans l’Évangile, vous ne trouverez pas une seule parole prononcée par saint Joseph. Pourtant sa place n’est pas des moindres dans l’histoire du Salut puisque c’est à lui que le Père a confié la charge de veiller sur le rédempteur et sur sa Mère.

Mais Joseph n’est pas le spectateur impuissant et extérieur au mystère du salut. Son silence dans l’Évangile signifie bien plus. Son silence est d’abord celui de la contemplation. Jean-Paul II écrivait dans Redemptoris custos (1989) : « Les Évangiles parlent exclusivement de ce que « fit » Joseph ; mais ils permettent de découvrir dans ses « actions », enveloppées de silence, un climat de profonde contemplation. Joseph était quotidiennement en contact avec le mystère « caché depuis les siècles », qui « établit sa demeure » sous son toit. »

La contemplation du mystère de Dieu ne peut se faire que dans le silence, c’est la première leçon de saint Joseph.

La deuxième leçon, c’est que le silence n’est pas une passivité : il prend les décisions nécessaires au déploiement du dessein de Dieu : il prend Marie chez lui, il cherche l’endroit où Jésus peut naître, il fuit en Égypte pour préserver la vie du Sauveur, il s’installe à Nazareth pour l’élever et y travaille pour subvenir aux besoins de sa famille.

Simplement son action, si nécessaire soit-elle, n’est pas clinquante, au contraire elle est discrète. Il ne se met pas en valeur, mais il agit dans l’humilité silencieuse du serviteur. Il nous apprend donc à agir de même.

Eglise St-Joseph
La Trinité-sur-mer

Enfin, son silence est celui du respect : respect face au dessein du Père, respect vis-à-vis du mystère inouï de ce qui se déroule dans le sein de son épouse, respect silencieux même lorsqu’il a la douleur d’entendre la prophétie de Syméon ou de perdre Jésus au Temple. Ce respect permet l’écoute de l’autre, rend disponible.

Apprenons-donc de saint Joseph à nous tenir, silencieusement, dans la contemplation du mystère de Dieu, dans l’humilité de nos actions quotidiennes et dans la disponibilité respectueuse vis-à-vis de Dieu et de nos frères.

■Père GHP
Chrétiens en Morbihan n°1507 – mars 2021


Joseph travailleur

C’est Pie XII qui institua la fête de saint Joseph artisan « pour qu’il donne son exemple et sa protection à toutes les unions de travail » (1er mai 1955).

Ainsi le pape l’a-t-il donné comme modèle des travailleurs qui « doivent apprendre selon quel plan et quel esprit ils doivent accomplir leur charge afin qu’en obéissant tout d’abord à l’ordre de Dieu, ils soumettent la terre et contribuent à la prospérité économique, tout en gagnant en même temps les récompenses de la vie éternelle.

Et le gardien prévoyant de la Famille de Nazareth n’abandonnera pas ceux qui sont ses compagnons de métier et de travail : il les couvrira de sa protection et il enrichira leurs maisons par les richesses célestes.
» Pie XII poursuit en donnant les caractéristiques du saint charpentier de Nazareth : « Artisan avec Dieu créateur, frère de travail de Jésus-Ouvrier, associé avec Lui au rachat du monde, saint Joseph n’attirera jamais trop les regards et la prière de notre siècle […]

Ouvrier toute sa vie, qui mieux que lui rendit grâce à Dieu le Père en son labeur de chaque jour ? C’est ce modeste artisan que Dieu choisit pour veiller sur l’enfance du Verbe incarné venu sauver le monde par l’humilité de la croix. Apprenons du Saint charpentier de Nazareth à envisager le travail, non comme un esclavage, mais comme un privilège de grandeur et de noblesse. »

Chapelle St Joseph
Callac

Prolongeant la méditation de son prédécesseur, Benoît XVI, le 18 mars 2009, étendait le patronage de saint Joseph à toutes nos actions : « Saint Joseph, nous invite à prendre la mesure de toute la richesse de sa vocation et du modèle qu’il demeure pour tous ceux et toutes celles qui ont voulu vouer leur existence au Christ, dans le sacerdoce comme dans la vie consacrée ou dans divers engagements du laïcat. […]. Chez lui, il n’y a pas de séparation entre la foi et l’action. Sa foi oriente de façon décisive ses actions.

Paradoxalement, c’est en agissant, en prenant donc ses responsabilités, qu’il s’efface le mieux pour laisser à Dieu la liberté de réaliser son oeuvre, sans y faire obstacle. Joseph est un « homme juste » (Mt 1, 19) parce que son existence est ajustée à la Parole de Dieu. »

■Père GHP.
Chrétiens en Morbihan n°1508 – avril 2021


Joseph, époux de la Vierge Marie

Le mariage de Joseph et Marie est un véritable mariage, et le titre de Joseph « époux » est bien réel puisqu’il est explicite dans les évangiles (Mt 1, 16-24 ; Lc 1, 27 ; 2, 5). Rien ne manqua à Joseph et Marie pour constituer leur union matrimoniale.

Citant saint Augustin, saint Jean-Paul II dans l’exhortation apostolique Redemptoris custos (n°7) l’explique ainsi : « En raison de ce mariage fidèle, ils méritèrent tous les deux d’être appelés les parents du Christ, non seulement elle, d’être appelée sa mère, mais lui aussi, d’être appelé son père, de même qu’époux de sa mère, car il était l’un et l’autre par l’esprit et non par la chair. Dans ce mariage, il ne manqua rien de ce qui était nécessaire pour le constituer ; en ces père et mère du Christ se sont réalisés tous les biens du mariage : la progéniture, la fidélité, le sacrement. Nous connaissons la progéniture, qui est le Seigneur Jésus lui-même ; la fidélité, car il n’y a aucun adultère ; le sacrement, car il n’y a aucun
divorce. […]

Au point culminant de l’histoire du Salut, quand Dieu révèle son amour pour l’humanité par le don du Verbe, c’est précisément le mariage de Marie et de Joseph qui réalise en pleine « liberté » le « don sponsal de soi » en accueillant et en exprimant un tel amour.
Dans cette grande entreprise du renouvellement de toutes choses dans le Christ, le mariage, lui aussi purifié et renouvelé, devient une réalité nouvelle, un sacrement de la Nouvelle Alliance.

Et voici qu’au seuil du Nouveau Testament comme à l’entrée de l’Ancien se dresse un couple.

Mais, tandis que celui d’Adam et Ève fut la source du mal qui a déferlé sur le monde, celui de Joseph et de Marie est le sommet d’où la sainteté se répand sur toute la terre. Le Sauveur a commencé l’oeuvre du salut par cette union virginale et sainte où se manifeste sa toute-puissante volonté de purifier et sanctifier la famille, ce sanctuaire de l’amour et ce berceau de vie.

Eglise ND du Tertre
Mohon


Que d’enseignements en découlent aujourd’hui pour la famille ! Puisque, en définitive, l’essence de la famille et ses devoirs sont définis par l’amour, et que la famille reçoit la mission de garder, de révéler et de communiquer l’amour, reflet vivant et participation réelle de l’amour de
Dieu pour l’humanité et de l’amour du Christ Seigneur pour l’Église son Épouse, c’est dans la sainte Famille, cette « Église en miniature » par excellence, que toutes les familles chrétiennes doivent trouver leur reflet. En elle, en effet, par un mystérieux dessein de Dieu, le Fils de Dieu a vécu caché durant de longues années. Elle est donc le prototype et l’exemple de toutes les familles
chrétiennes. »

■ Père GHP.
Chrétiens en Morbihan n°1509 – mai 2021


Joseph, modèle des pères

« Nommer, faire vivre, initier, la mission du Père est également de bénir. On trouve dans l’Écriture et l’histoire des patriarches (qui sont, au sens étymologique, des pères dans la foi) tant de traces de ces bénédictions :
Abraham, Jacob, Moïse… Ces bénédictions sont des envois en mission. À un certain moment, le père s’efface lorsque son enfant parvient à sa propre hauteur. La liberté de l’enfant fait face à celle de son père pour assumer son destin propre : « Il faut qu’il grandisse et que moi, je diminue », dira Jean le Baptiste. L’enfant, devenu adulte, se découvre alors, pour le père, comme un frère.

Ainsi le père se retire peu à peu pour que son fils (sa fille) devienne sujet de son histoire. Joseph s’est ainsi retiré sobrement, délicatement, humblement de la scène
évangélique. Il laisse toute la place au Christ, comme un jour le Christ laissera toute la place à l’Église, tout en habitant en elle […] Chaque paternité est un passage de témoin. Elle renvoie au-delà d’elle-même, elle renvoie à la paternité divine.

La tradition spirituelle invoque saint Joseph comme « l’ombre du Père céleste ». Il en est la trace, certes limitée, imparfaite, mais néanmoins exemplaire. Dieu a choisi pour son Fils un père, Joseph, qui soit son empreinte, qui parle de Lui ; qui en soit l’écho, figure d’un Dieu Père sur la route des hommes. La paternité est ainsi à la fois héritage (elle vient de Dieu le Père) et promesse (elle nous prépare à le rencontrer dans l’éternité).

Chapelle Ste-Hélène
Auray

Mémoire et prophétie.
Être père n’est pas seulement un fait biologique ou culturel, mais une vocation spirituelle qui se développe au fur et à mesure qu’on la pratique. Pour accéder à la paternité éternelle de Dieu par qui tout a été fait, pour y entrer de plain-pied par son Fils Jésus, il nous faut faire appel à Joseph, l’humble charpentier de Nazareth, il nous faut pénétrer dans le mystère de son acquiescement à la volonté de Dieu, entrer dans sa fidélité, sa prudence, son courage, sa foi, son silence […] Pour aller au Christ, il nous faut consentir de passer par ceux qu’il s’est choisi et qui portent encore pour nous la mémoire, l’haleine de la présence divine. »

■ Extrait de l’homélie de Mgr Dominique Rey à Cotignac, le 21 mars 2015
Chrétiens en Morbihan n°1510 – juin 2021


Joseph, père dans l’accueil

Dans le quatrième paragraphe de sa lettre apostolique Patris Corde, le pape François insiste sur cette qualité de l’accueil dont saint Joseph a su faire preuve : « Joseph accueille Marie sans fixer de conditions préalables. Il se fie aux paroles de l’ange. La noblesse de son coeur lui fait subordonner à la charité ce qu’il a appris de la loi. Et aujourd’hui, en ce monde où la violence psychologique, verbale et physique envers la femme est patente, Joseph se présente comme une figure d’homme respectueux, délicat qui, sans même avoir l’information complète, opte pour la renommée, la dignité et la vie de Marie. Et, dans son doute sur la meilleure façon de procéder, Dieu l’aide à choisir en éclairant son jugement. »

Cette qualité de l’accueil permet à saint Joseph de réagir face aux imprévus de la vie. Mgr Pascal Dennoy, évêque de Saint-Denis en France disait dans son homélie du
19 mars 2020 :
« Saint Joseph a rencontré l’inattendu et l’imprévu. Souvenez-vous du projet de Joseph : épouser Marie à laquelle il est promis en mariage. Survient alors l’imprévu : Marie est enceinte « avant qu’ils aient habité ensemble » (Matthieu 1, 18). Cet « imprévu » anéantit le projet de Joseph qui décide de répudier Marie en secret car… il est un homme juste !

Giotto, la fuite en Egypte
Assise, XIVe.

Bientôt, à cet « imprévu » répond un autre « imprévu » : le songe de Joseph où celui-ci entend l’appel de Dieu à accompagner l’enfant qui va naitre en prenant, chez lui, Marie son épouse.

Avec le Covid-19, l’imprévu survient dans nos vies ! Cet imprévu permettra-t-il d’autres imprévus ? Nous permettra-t-il, à la suite de Joseph, d’écouter ce que Dieu attend de nous ? Qu’attend-il de nous au coeur de cette crise sanitaire mais aussi, et plus largement, de nos vies ? Nous ne sommes pas sur la terre par hasard. Dieu
compte sur nous comme il compte sur tout homme. »

■ Père GHP.
Chrétiens en Morbihan n°1511 – juil/aout 2021


Joseph, serviteur fidèle

La préface de la fête de saint Joseph nous dit qu’il « fut le serviteur fidèle est prudent à qui [Dieu confia] la Sainte Famille. » Cela nous invite à faire du père nourricier du Seigneur le modèle de ceux qui se mettent au service. L’attitude de serviteur est un véritable témoignage qui peut être rendu, « témoignage » étant l’autre mot pour désigner le martyre.

Dans une conférence donnée le 2 juin dernier, Monseigneur Vincent Dollmann,
archevêque de Cambrai, développe ce point : « Saint Joseph nous enseigne à vivre le service avec fidélité et audace, il est le modèle du martyre vert. À côté du martyre rouge, le témoignage jusqu’au don de sa vie et du martyre blanc, l’engagement dans la vie consacrée, il y a le martyre « vert », celui du temps ordinaire.
Il s’agit de la fidélité à nos devoirs d’état et à nos missions dans l’esprit de charité du Christ.

Or pour beaucoup aujourd’hui, l’ordinaire signifie routine voire ennui. Pourtant, c’est bien là que le Christ nous rejoint, comme il l’a fait il y a deux mille ans. C’est dans cette capacité à vivre l’instant présent que nous pourrons accueillir les signes de la présence du Christ et en témoigner : ce sont souvent des personnes malades ou âgées qui ont été pour nous des modèles de foi et de charité et qui nous encouragent à suivre humblement et concrètement le Christ. […]

La mort de saint Joseph,
Eglise Saint-Ouen, Plouay



Le service pour les chrétiens passe certes par des actes concrets, mais il s’agit de le vivre comme un don de soi. Saint Joseph n’a rien fait de spectaculaire, mais il était tout donné à sa mission d’époux de la Vierge Marie et de père nourricier de Jésus le Fils de Dieu.

La discrétion avec laquelle l’évoquent les Saintes Écritures est tout à son honneur. À l’exemple de la Vierge Marie, sa fierté était d’avoir été choisi pour être le serviteur du projet de Dieu, le
serviteur de Dieu, tout donné à Dieu et aux autres. »



■ Père GHP.
Chrétiens en Morbihan n°1512 – sept 2021


Joseph, très chaste

Dans une conférence donnée le 20 mars 2021, Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire de Paris, expliquait avec clarté le sens de la chasteté chrétienne au regard de la chasteté de saint Joseph. Extraits :
« La chasteté est l’un des plus beaux mots pour définir notre vocation humaine, pour tous : […] C’est une « juste pudeur », c’est une « saine distance » dans son mode de paroles, de gestes et de regards sur ceux qui
me sont le plus cher, à commencer par son conjoint […]

La chasteté n’est pas réductible à l’abstinence […] La chasteté de saint Joseph n’a pas commencé avec la rencontre de Marie, elle datait d’avant. Elle existait dans
sa vie sociale et professionnelle : on dirait aujourd’hui qu’il avait « une bonne posture ». Recevoir saint Joseph comme référent spirituel, c’est choisir de tenir une place
ajustée et permettre aux autres de tenir la leur : dans le monde du travail, ses amitiés, dans votre rapport au monde numérique […]

Joseph n’a pas vécu la fécondité charnelle, il a accepté sans le contester d’être l’heureux instrument et signe d’une autre paternité : celle de Dieu. […] Ceci peut nous faire comprendre que la fécondité charnelle n’est
pas suffisante pour faire un père : être père ce n’est pas seulement faire un enfant ! C’est faire grandir l’enfant. Et le faire grandir sous le regard de Dieu […]

Joseph a aussi un « master en chasteté » dans sa manière de gérer son trouble. Dieu
est venu dans sa vie quand Lui, Dieu, l’a désiré mais pas du tout comme lui, Joseph
s’y attendait.

Guidel
Chapelle de Locmaria

Sa chasteté est dans cette manière dont il va choisir de prendre du recul par rapport à ce qu’il apprend : si les réseaux sociaux avaient existé, il n’aurait pas posté la nouvelle : sa chasteté lui a permis de préserver la renommée et la dignité de sa femme […]



Se consacrer à saint Joseph, le juste, c’est aussi lui demander de ne pas vivre de manière pulsionnelle ni sa vie numérique,
ni sa vie relationnelle […] La chasteté n’est pas réservée à un état de vie, c’est une
tâche à accomplir quel que soit son état de vie, c’est une mission, un choix à faire, une décision cohérente à prendre. »


■ Source : www.pelerinsdesaintjoseph.com
Chrétiens en Morbihan n°1513 – oct 2021


Saint Joseph, patron de la bonne mort

« Dans les litanies qui lui sont dédiées, saint Joseph est invoqué comme le patron de la bonne mort, le patron des mourants.
L’Écriture et la Tradition ne disent rien du
terme de la vie terrestre du père nourricier de Jésus. Tout laisse supposer que Joseph a disparu avant le départ de Jésus pour le désert, au début de la vie publique. À Cana, Marie semble bien être veuve ; elle dépensera sa vie à accompagner Jésus dans son ministère.

Joseph s’est éteint comme il a vécu : humble, discret, obéissant sans restriction à la volonté de Dieu, lui qui sonne comme il l’entend l’heure de notre départ, comme il décrète, comme il le veut, l’heure de notre arrivée sur terre. Joseph ayant accompli à Nazareth sa mission de père nourricier, se retire « sur la pointe des pieds », il s’efface sans bruit, sans plainte, entouré sans doute de la présence consolante de Jésus et de
son épouse Marie, à son chevet […]

Saint Joseph, patron de la bonne mort, nous invite à sa suite à nous approcher de notre fin avec confiance. La confiance du juste qui toute sa vie, à l’école de l’humanité
de Jésus à Nazareth, s’est préparé à le rencontrer au terme de son existence. « Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue », dira Jean-le-Baptiste à propos de son cousin.
Telle pourrait être également la devise de Joseph.

« L’arbre tombe du côté où il a toujours penché. » Joseph a pleinement honoré ce dicton populaire. Car la mort se prépare chaque jour par des abandons successifs et par des deuils consentis. D’ailleurs, le rythme du soleil qui nous fait passer quotidiennement de la clarté du matin
vers l’obscurité de la nuit, exprime dans l’ordre du cosmos ce que nous avons à assumer existentiellement, en restant toujours orienté vers cet astre sans déclin qu’est le Christ, « lumière d’en haut, venue nous visiter ». Nous marchons vers le Seigneur avec le Seigneur.

En évoquant la mort, il ne s’agit donc pas de sombrer dans le morbide ou l’angoisse nécrologique face à la limite chronologique qu’elle impose, mais de comprendre la vie comme une assomption dans la durée de notre vie terrestre, vers une vie en Dieu. Une vie en Dieu déjà assumée ici-bas, mais qui trouve sa plénitude et son accomplissement dans la gloire du ciel.


■ Homélie de Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, le 18 mars 2018
Chrétiens en Morbihan n°1514 – nov 2021


Saint Joseph, fils de David

Le titre de « Saint Joseph, fils de David » nous renvoie habituellement à la généalogie de Jésus et au fait que Joseph lui permet d’entrer dans cette lignée du plus grand roi d’Israël. Bossuet, dans le deuxième panégyrique de saint Joseph, en fait une autre lecture, mettant Joseph dans la lignée spirituelle de son ancêtre :
« Le Seigneur s’est cherché un homme selon son coeur. (1R 13, 13) Cet homme selon le coeur de Dieu ne se montre pas au dehors, et Dieu ne le choisit pas sur les apparences, ni sur le témoignage de la voie publique. Lorsqu’il envoya Samuel dans la maison de Jessé pour y trouver David, le premier de tous qui a mérité cet éloge, ce grand homme, que Dieu destinait à la plus auguste couronne du monde, n’était pas même
connu dans sa famille. On présente sans songer à lui tous ses aînés au prophète ; mais Dieu, qui ne juge pas à la manière des hommes, l’avertissait en secret de ne regarder pas à leur riche taille, ni à leur contenance hardie : si bien que rejetant ceux que l’on produisait dans le monde, il fit approcher celui que l’on envoyait paître les troupeaux ; et versant sur sa tête l’onction royale, il laissa ses parents étonnés d’avoir si peu jusqu’alors connu ce fils, que Dieu choisissait avec un avantage si extraordinaire.

Une semblable conduite de la Providence divine me fait appliquer aujourd’hui à Joseph, le fils de David, ce qui a été dit de David lui-même. Le temps était arrivé que
Dieu cherchât un homme selon son coeur, pour déposer en ses mains ce qu’il avait de plus cher ; je veux dire la personne de son Fils unique, l’intégrité de sa sainte Mère, le salut du genre humain, le secret le plus sacré de son conseil, le trésor du ciel et de la terre.

Il laisse Jérusalem et les autres villes renommées ; il s’arrête sur Nazareth ; et dans cette bourgade inconnue il va choisir
encore un homme inconnu, un pauvre artisan, Joseph en un mot, pour lui confier un emploi dont les anges du premier ordre se seraient sentis honorés, afin, que nous
entendions que l’homme selon le coeur de Dieu doit être lui-même cherché dans le coeur, et que ce sont les vertus cachées qui le rendent digne de cette louange. »

■ Chrétiens en Morbihan n°1515 – dec 2021