Existe-t-il un marché de la procréation artificielle en France ? La révision du projet de loi bioéthique se poursuit, le texte va bientôt arriver en deuxième lecture au Sénat. « L’avenir est humain 56 » organise le jeudi 8 octobre une conférence sur le sujet. L’intervenante, Olivia Sarton, est l’auteure de « PMA : ce qu’on ne vous dit pas ». Elle est également la directrice adjointe de Juriste pour l’enfance.
JEUDI 8 OCTOBRE à 20 h 30
auditorium du Cercle Saint Louis de Lorient
11, place Anatole-Le-Braz 56100 Lorient
Libre participation aux frais
Contact : ah56lorient@gmail.com / 06 07 56 86 71
Pour Olivia Sarton, il ne fait aucun doute que la loi en cours d’examen a pour but d’ouvrir le sol français aux acteurs du marché de la procréation. Extrait de l’entretien téléphonique réalisé par Émilie Denizet, sur RCF-Sud Bretagne.
Où en est aujourd’hui le débat parlementaire ?
Avant le confinement, le texte a été lu une première fois par chacune des deux chambres. La version du projet de loi, entre la 1ère lecture à l’Assemblée nationale et la 1ère lecture au Sénat, n’étant pas identique, le texte repasse en seconde lecture par chacune des deux chambres.
Cette seconde lecture par l’Assemblée nationale a eu lieu au mois de juillet dans des conditions qui ont été dénoncées par beaucoup puisque c’était dans un moment de reprise très temporaire des activités parlementaires et que pour le vote final de l’intégralité du projet de loi, il y avait 90 députés dans l’hémicycle, même pas 1/5e du nombre ! Donc cela pose question sur le débat parlementaire.
Le projet de loi doit repasser en seconde lecture devant le Sénat. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore de dates * (…). Le collectif Marchons Enfants dont fait partie l’association des juristes pour l’Enfance demande à ce que le calendrier soit repoussé si les conditions d’exercice de la démocratie ne sont pas remplies (…) Beaucoup de voix dissidentes s’élèvent pour dénoncer le projet de loi : sur la mesure emblématique qu’est l’extension de la PMA mais aussi sur d’autres mesures qui choquent un grand nombre de français, comme par exemple les chimères animales/hommes ou encore l’ajout d’une nouvelle possibilité de recourir à l’interruption médicale de grossesse pour détresse psychosociale de la femme jusqu’au dernier jour de la grossesse…
Quel serait votre invitation ?
Il faut continuer de s’informer et de se former, et en parler largement autour de soi. Ne pensons pas que le projet de loi est adopté ! Beaucoup de choses peuvent encore bouger et le combat est loin d’être terminé. Il ne faut pas céder à la fascination des techniques, comme nous y appelle la Conférence des Évêques de France. Il faut largement informer autour de soi, continuer d’écrire aux députés et là maintenant aux sénateurs de sa région et rejoindre les manifestations qui se tiendront dans les villes où c’est possible contre le projet de loi le 10 octobre.
* Le texte a été transmis au Sénat le 3 août, après son adoption avec modifications par l’Assemblée nationale. Le renouvellement des instances sénatoriales est en cours suite aux élections du 27 septembre. Concernant le projet de loi relatif à la bioéthique, le calendrier des travaux de commission et séance publique n’a pas encore été défini.