Dimanche 10 mai – Messe à la Cathédrale

Monseigneur Centène célèbrera la messe en direct de la Cathédrale, depuis le tombeau du Bienheureux Père Pierre-René Rogue, martyr de l’Eucharistie, béatifié le 10 mai 1934 et fêté ce même jour.

Nous reproduisons ici l’éditorial du Père Patrice Marivin, curé de la Cathédrale : Conjuguer le verbe « DÉCONFINER »… Avec le Bienheureux Pierre-René ROGUE

Tout le monde parle de ce 11 mai… Les français vont devoir apprendre à « déconfiner » de manière peut-être plus délicate et subtile qu’ils n’ont tenté de se « confiner » !
La veille, le 10 mai… Ce sera un dimanche !
Dans le diocèse de Vannes, et spécialement à la cathédrale, chaque 10 mai, nous faisons mémoire du Bienheureux Pierre-René ROGUE !
Et si nous mettions sous son patronage et à son intercession les jours et les semaines d’après confinement !
Toute la vie du Père Rogue (1758 – 1796) s’est déroulée à Vannes : né à l’ombre de la cathédrale, étudiant au collège Saint-Yves puis au séminaire, ordonné prêtre en 1782.
Aumônier de la Retraite des femmes et, après son admission dans la Congrégation de la Mission, professeur de dogme au séminaire, avec en plus, en 1789, la charge de la paroisse du Mené.
La constitution civile du clergé trouve en lui un opposant paisible mais décidé.
Il refuse de s’expatrier pour pouvoir continuer son ministère à Vannes même, dans la clandestinité.
Arrêté la veille de Noël 1795, alors qu’il portait le viatique à un malade non loin de la cathédrale, il est jugé par le tribunal révolutionnaire siégeant dans l’église du Mené.
Il est condamné à mort comme « prêtre réfractaire », en présence de sa mère, le 1er mars 1796.
Incarcéré à la Porte-prison, il redonne courage à ses compagnons, et deux jours après il monte à l’échafaud, sur la place actuelle de l’Hôtel de Ville, en chantant le cantique qu’il a composé en prison. Des linges trempés dans son sang deviennent aussitôt des reliques, et sa tombe, un lieu de pèlerinage et de grâces.
Le 10 mai 1934, Pierre-René ROGUE était béatifié. Depuis son corps repose en notre cathédrale !
C’est cette belle figure de pasteur que nous allons honorer ce dimanche ! Notre évêque présidera la messe à son tombeau !
Il nous interpelle à bien des égards en ces temps qui sont les nôtres. « L’Eucharistie c’est ma vie » disait Le Père Rogue.
Prions pour les prêtres, ministres de l’Eucharistie. Spécialement pour ceux qui célèbrent « seuls » en ces temps de confinement. Cela peut être rude et difficile spirituellement.
Ce grand sacrement n’est pas simple souvenir du dernier repas de Jésus, il est rencontre du Christ vivant et réellement présent. Là est le coeur de notre foi et de notre vie !
Ce temps de confinement nous fait redécouvrir combien l’Eucharistie célébrée chaque jour est une école du don de soi. En effet, on ne peut recevoir et partager le Corps du Christ qui si on accepte à notre tour de nous donner, à partir à la rencontre des plus fragiles, des plus blessés de nos frères en humanité. On n’est pas prêtre pour soi. Être ordonné, c’est servir. Servir jusqu’à la perte de soi, jusqu’à la croix, jusqu’à ces paroles du Christ que le prêtre fait sienne : « Ceci est mon corps livré pour vous ».
MERCI au Père Rogue pour son exemple et sa sainteté ! Modèle pour les prêtres diocésains que nous sommes !
Le Bienheureux doit aussi interpeller sur notre lien à l’Eucharistie, non pas comme un « dû » mais comme un don, une grâce de Dieu.
Depuis l’annonce du report à début juin de l’autorisation de célébrer dans les églises, la « cathosphère » s’enflamme. Certains ont exprimé leur colère avec un sens parfois mitigé de la nuance !
Je connais la « faim » eucharistique légitime des membres de notre paroisse et elle respectable. Je sais la joie que certains entretiennent déjà à l’idée de retrouver notre communauté priante, joyeuse et fraternelle. Tous, nous avons hâte et c’est compréhensible.
Nous avons encore à traverser le mois de mai ainsi ! Acte de communion spirituelle.
Mais, n’oublions pas ceux qui, en temps ordinaire, sont privés de messe : paroisses rurales dans certains diocèses (même en France), communautés implantées dans des lieux reculés, chrétiens persécutés dans des pays où la messe constitue un risque mortel.
Songeons aussi à celles et ceux, couples divorcés remariés, qui sont « invités » à s’abstenir de communier. Tant d’hommes et de femmes qui essaient de vivre leur foi sans messe régulièrement et trou-vent, malgré tout, des chemins spirituels féconds.
Ce « jeûne » est rude mais donne l’occasion de revisiter pratiques et priorités.
Alors, comme dit si bien Bertrand REVILLION : « Cessons ces exigences immodérées. Modérons nos colères. Refusons de crier à l’injustice et au complot. Obéissons au réel, comme nous y invite le Pape, même si ce réel nous blesse. N’attisons pas les polémiques à coups de revendications incompréhensibles pour ceux qui, loin de l’Église, nous regardent, déçus que nous n’ayons rien de plus essentiel à leur dire. Ouvrons plutôt dans la fragilité actuelle un chemin d’espérance à ceux qui souffrent et pleurent ».
Avec le Bienheureux Pierre-René ROGUE, martyr de la foi en Jésus-Eucharistie ! En faisant mémoire de Lui qui a donné sa vie par amour pour un tel mystère, préparons nos coeurs à Le recevoir réellement… À la Pentecôte… Ce sera une vraie action de l’Esprit Esprit… Sourire.