Etats généraux de la voie professionnelle dans l’Enseignement catholique

Le 13 décembre dernier au Lycée La Mennais à Ploërmel, plus de 460 dirigeants d’entreprise, chefs d’établissements en collèges et lycées,  responsables de l’apprentissage et de la formation continue, formateurs, et parents d’élèves de toute la Bretagne se sont réunis pour un grand « Remue-Méninges » autour de la formation professionnelle, à l’initiative du CAEC – Comité Académique de l’Enseignement Catholique de Bretagne.

Plus de 460 personnes dans l’amphithéâtre du Lycée La Mennais, Ploërmel

Le monde du travail subit de profondes mutations avec des évolutions économiques et sociétales à l’échelle internationale. Robotisation, digitalisation, internationalisation, nouveaux modes de travail mais aussi réformes de l’enseignement professionnel : les entreprises et le système éducatif doivent intégrer ces nouvelles données pour adapter leur offre aux futurs salariés et aux emplois à venir. C’est pourquoi l’enseignement catholique se lance dans une grande dynamique, au niveau national, autour de la formation professionnelle de demain. Plusieurs régions répondent, et se mobilisent, dont la Bretagne à Ploërmel. Un grand évènement national aura lieu en avril 2019. 


Ronan Petton, directeur du Lycée La Mennais, accueille les participants

Enjeux de la voie professionnelle

Voie d’excellence

Avec 40% des lycéens de Bretagne, plus de 100 lycées en milieu rural et urbain, 700 formations professionnelles initiales, un réseau de Formation Continue, l’AREP, qui forme près de 9000 actifs par an, un centre de formation par apprentissage « hors les murs », qui propose 37 formations qualifiantes pour 820 apprentis :  l’Enseignement Catholique breton a montré qu’il était conscient de la voie d’excellence que l’enseignement professionnel représente pour de nombreux jeunes, et l’accompagne de manière probante. 
Retrouvez les formations professionnelles de l’EC ici 

Spécificité de l’enseignement catholique

« […] l’Enseignement Catholique a une mission d’église de diffuser le sens de son projet éducatif au- delà de l’enseignement. La réforme de la formation professionnelle constitue une formidable opportunité d’incarner notre responsabilité sociétale (RSE) dans le cadre d’une économie sociale et solidaire (ESE) : en  ne  partant  pas  de l’enseignement  mais du repérage des besoins exprimés par les acteurs des territoires, le projet de l’Enseignement Catholique pour la formation professionnelle constitue donc bien une «incarnation» qui par la «plus-value» qu’il dégage constitue une contribution forte au bien commun. »

Pascal Balmand, Secrétaire général de l’Enseignement Catholique, au Comité National de l’Enseignement Catholique le 29 juin 2018

Enjeux écologique et digital

Françoise Gautier, secrétaire générale du CAEC, ouvre les Etats Généraux, suivie de Patrick Lamour, DDEC 29 et délégué CAEC pour la Formation Professionnel, puis Yves Ruellan, président de Renasup, Réseau national d’enseignement supérieur privé de l’Enseignement Catholique :
« Je vois deux grands enjeux de la voie professionnelle« , dit ce dernier. « Des enjeux écologique et digital. Dans la droite ligne de Laudato Si, l’écologie intégrale prend en compte toutes les dimensions de l’humain : sociale, culturelle, éducative. » Les formations professionnelles, dans l’enseignement catholique, ne peuvent donc pas faire l’impasse sur ces dimensions.  Quand à l’enjeu digital, de taille, il s’agit de s’approprier les mutations liées aux nouvelles technologies. « Les enjeux transforment les métiers et donc les formations qui les préparent » ajoute le président.

« On vit cette mission éducative avec le message de l’Evangile qui nous porte, dans la pluralité des jeunes accueillis. Ce qui colore nos formations, c’est la manière de vivre l’Evangile. Cela nous donne un « style éducatif ».

Patrick Lamour, DDEC29, référent CAEC Formations Professionnelles

Des réformes nombreuses

Portant sur la réorganisation et le développement  de l’apprentissage,  la refonte des programmes du lycée professionnel et du lycée général, l’évolution du Compte Personnel de Formation et le renforcement de l’investissement des entreprises dans les compétences de leurs salariés par une simplification institutionnelle et réglementaire, le renforcement du rôle des OPCA*, la labellisation et la certification des centres de formations qui devront apporter la preuve de l’efficience des formations qu’ils proposent, les réformes viennent bouleverser en profondeur le paysage de la formation professionnelle.  

*OPCA : "Organisme Paritaire Collecteur Agréé" en charge de collecter les obligations financières des entreprises en matière de formation professionnelle. Il constitue également un interlocuteur privilégié pour les salariés qui souhaitent se former.

Penser, Se Rencontrer et Agir Ensemble 

Toutes ces évolutions ont donné lieu à un grand « remue-méninges ». L’ambition était de réfléchir ensemble sur les liens écoles/entreprises et leur bien-fondé, ce que la réforme va changer, quelles compétences développer pour quelles opportunités, quelles attentes (ingénierie pédagogique, compétences sociales des apprenants, …)

Trois temps ont rythmé la journée : le matin a été consacré à une table ronde avec les regards croisés d’experts régionaux et nationaux du monde de l’entreprise et de l’éducation, et les chefs d’établissements. « En confrontant les attentes des entrepreneurs et acteurs économiques bretons avec les projets des établissements de l’EC, nous souhaitons faire émerger ce qui fonctionne déjà dans cette dynamique indispensable, ainsi que les forces sur lesquelles nous pouvons nous appuyer tous ensemble pour aller encore plus loin en vue d’inventer les formations de demain. »  Retrouvez ici les experts qui sont intervenus.

Des rencontres entre professionnels ont été organisées pour la pause déjeuner, puis l’après-midi, 9 ateliers au choix étaient proposés dans les domaines de l’industrie, la restauration, l’hôtellerie, l’ouverture internationale, la relation école/entreprise et le goût d’entreprendre, le sens du travail. Retrouvez ici les thématiques et intervenants des ateliers

« Les ateliers ont donné lieu à des engagements pris de façon concrète par les entreprises, les lycées et l’APEL, engagements tripartites, atelier par atelier. Ils seront dévoilés fin janvier sur notre site : www.voiepro.enseignement-catholique.bzh » précise Sylvie Le Loup, déléguée Générale du Comité Académique de l’Enseignement Catholique de Bretagne.

Une convention de partenariat a pu être signé avec le Conseil Régional de l’Ordre des Experts Comptables. « Nous souhaitons mieux faire connaître nos métiers de la gestion aux jeunes et nouer des contacts durables avec eux, avec leurs enseignants, proposer des formations. Ce sont peut-être eux nos futurs salariés… ou partenaires !  » nous dit Stéphane Kerdat, président du Conseil Régional de l’Ordre des Experts-Comptables.

« Cette journée a permis de densifier les collaborations, de renforcer les partenariats entre l’Enseignement Catholique et l’univers professionnel. » continue Sylvie Le Loup. « Nous avons entendu cette volonté que les établissements scolaires et les entreprises soient des lieux de joie et d’épanouissement en milieu professionnel« .

« L’ancrage territorial des établissements de formation est un atout qui permet de renforcer le lien avec les entreprises et de mieux s’adapter à leurs besoins« , complète Stéphane Gouraud, directeur diocésain de l’enseignement catholique du Morbihan. « Nous avons le souci de développer les compétences psycho-sociales de nos jeunes, en donnant, par exemple, une approche positive du handicap, une réponse spécifique et des opportunités professionnelles aux personnes différentes. Le projet éducatif de l’EC intègre les valeurs chrétiennes, qui se traduisent avec cohérence dans les formations proposées. Il prend en compte la personne dans sa totalité. Il s’agit de donner la place à l’éducation de l’intelligence mais aussi des capacités sociales, relationnelles, etc. « 

Un élève du Lycée hôtellier de La Guerche de Bretagne et son professeur réalisent une sculpture sur glace

Cette journée est le lancement d’une dynamique qui se poursuivra par des rencontres  territoriales  et sectorielles  pendant  trois ans,  de  nouvelles actions   de valorisation des métiers, le lancement de LAB’EC pour contribuer à la professionnalisation des enseignants et développer de  nouvelles formations  avec les entreprises, pour les entreprises, qui tiennent compte des aspirations des jeunes.

En savoir plus sur le site de l’EC national : des Etats Généraux pour jouer collectif