François-Régis, séminariste pour le diocèse aux armées

Père Louis de Bronac, François-Régis Dugenet, Mgr Antoine de Romanet, père Christophe Guégan

Ce dimanche 23 octobre 2022, François-Régis Dugenet a été institué acolyte par Monseigneur de Romanet, évêque du diocèse aux armées françaises, venu pour l’occasion à Ploërmel, paroisse d’insertion du jeune séminariste. Accompagné par le recteur du séminaire Saint-Yves, le père Louis de Bronac, et par le curé de Ploërmel, le père Christophe Guégan, François-Régis a franchi la dernière étape avant le diaconat en vue du sacerdoce. L’ordination sacerdotale, envisagée dans deux ans, en sera le couronnement. A partir de là, il sera nommé aumônier militaire et connaîtra son armée et son lieu d’affectation.

L’acolytat

Mais qu’est-ce que l’acolytat ? C’est un ministère institué pour s’occuper du service de l’autel, aider le prêtre dans les fonctions liturgiques et principalement dans la célébration de la messe, notamment la distribution de la sainte communion, en tant que ministre extraordinaire.

 » La formation vers le sacerdoce comporte un certain nombre d’étapes qui permettent de marquer une progression et d’assimiler peu à peu ce qui est invité à vivre en plénitude dans le sacerdoce« , explique Monseigneur de Romanet : « d’abord l’admission aux ordres, […] puis le lectorat, cette mission de proclamer la Parole de Dieu et l’incarner par sa propre vie ; puis l’acolytat, cette mission du service de la table eucharistique, […] de distribuer le Corps glorieux du Christ Ressuscité aux fidèles. C’est aussi et avant tout une invitation spirituelle à s’offrir soi-même et à être offrande vivante au Seigneur. Ce modeste pain que nous déposons sur la patène, ce modeste vin que nous mettons au fond du calice, sont l’expression de ce que nous sommes invités à nous offrir nous-même pour que le Seigneur puisse nous transformer et faire de nous ce qui est notre vocation la plus fondamentale :  vivre avec Lui, de Son Esprit, aujourd’hui et pour l’éternité. » « L’offrande spirituelle est le sens ultime de chacune de nos existences« , dit Monseigneur de Romanet.

« L’acolytat m’est apparue comme une grande grâce donnée aujourd’hui, » raconte François-Régis, « une joie particulière d’être au service de la communauté. »  » J’ai versé ma petite larme « , confie-t-il.

Lors de l’institution : l’évêque remet entre les mains de l’acolyte une patène et un calice en disant :
« Recevez ce pain et cette coupe de vin pour la célébration de l’eucharistie, et montrez-vous digne de servir la table du Seigneur et de l’Église » ©Diocèse de Vannes 2022

Ces étapes du lectorat et de l’acolytat mènent vers l’ordination diaconale, puis sacerdotale, lorsque le discernement continue de se déployer de manière positive. Elles peuvent aussi être données d’une manière permanente à des laïcs, pour le service de la communauté. C’est ainsi que l’aumônier peut être un homme ou une femme, marié(e), père/mère de famille.

Aumônier militaire ?

« On est prêtre pour tous et en toute circonstance avant d’être spécifiquement aux armées », explique Monseigneur de Romanet. « L’aspect militaire est second. Ma mission d’évêque aux armées françaises ne consiste pas à mettre un badge prêtre sur des militaires, elle consiste à former des prêtres au service de l’armée. C’est la raison pour laquelle François-Régis a été envoyé au séminaire Saint-Yves de Rennes, dans une communauté de formation et d’apprentissage. Il est essentiel que celle-ci ne soit pas dans une bulle ! De même, tous les séminaristes ont une période d’insertion en paroisse.« 

Le diocèse aux armées n’a pas de séminaire, il envoie ses candidats dans le séminaire de son choix, en l’occurrence Paris ou Rennes, selon des critères comme la proximité géographique avec un corps d’armée, la facilité d’accès à la capitale, la classe d’âge… La décision revient à l’évêque. Actuellement quatre futurs aumôniers militaires sont en formation à Rennes.

« Initialement je pensais me former pour le diocèse de Vannes« , raconte François-Régis. « Mais au fur et à mesure de l’année de propédeutique, j’ai discerné avec mon père spirituel qu’il me fallait une mission autre que diocésaine. Je voulais me donner entièrement, en étant au milieu des hommes, sur le terrain. Je suis allé voir l’aumônier de St Cyr-Coëtquidan, il m’a donné les contacts du diocèse aux armées, et c’est comme cela que je suis rentré au séminaire pour le diocèse aux armées françaises. »

Prière de l’acolytat ©Diocèse de Vannes 2022
Baiser fraternel ©Diocèse de Vannes 2022

Mission : servir la force d’âme

L’aumônier militaire, laïc ou consacré, a trois missions majeures : le soutien cultuel, le soutien moral et spirituel, et le conseil au commandement.
Le soutien cultuel : c’est la célébration des sacrements, particulièrement ceux de l’Eucharistie et de la Réconciliation. Pour l’aumônier laïc, il s’agit de veiller à la mise en place et l’organisation des célébrations, et faire le lien avec les ministres ordonnés.
Le soutien moral et spirituel : c’est une mission d’écoute, d’accompagnement, de soutien et si besoin d’éclairage, dans la bienveillance, envers tous ceux que l’aumônier peut rencontrer.
Le conseil au commandement : n’ayant pas de grade et étant considéré comme l’égal de celui à qui il s’adresse, l’aumônier a une grande liberté pour partager avec le commandement des inquiétudes, des questions, et faire remonter des informations.

« L’aumônier militaire porte témoignage de la grâce du Christ là où elle n’est pas attendue mais avec une proximité et une intensité à nulle autre pareil, parce que le fait de partager l’uniforme, la vie, les missions, les expéditions au quotidien permet de rentrer dans une familiarité, pour échanger avec simplicité, et toucher les cœurs« , explique l’aumônier en chef du culte catholique des armées françaises, nommé par le pape François en juin 2017.

Les critères pour rentrer au diocèse aux armées sont, d’une part, communs à tous les militaires : une santé compatible avec les exigences militaires, et un niveau minimum d’études, le baccalauréat. D’autre part, la connaissance initiale du milieu militaire n’est pas requise chez le futur aumônier, elle peut faire l’objet d’un stage immersif qui relève du discernement de l’évêque. Cependant, une Formation Initiale d’Aumônier Militaire (FIAM) est ensuite proposée à tous les candidats, consacrés ou laïcs. Il est à savoir que la solde d’aumônier correspond à une solde d’officier, et peut faire vivre une famille ! Même si l’aumônier n’a pas de grade : « il est « miroir », c’est-à-dire qu’il est considéré du même grade que la personne avec qui il parle, soldat du rang avec le soldat, général avec le général,… » explique François-Régis. « Ce qui lui confère une grande liberté » ajoute Monseigneur de Romanet.

Le diocèse aux armées françaises compte aujourd’hui 210 aumôniers, prêtres, diacres, laïcs, hommes et femmes, dans l’armée de terre, l’armée de l’air, la marine, la gendarmerie, les pompiers de Paris et de Marseille, les services de renseignement, les services de protection civile, en France, en Outre-Mer, en zones d’opération.

Un appel

François-Régis, 28 ans, a grandi dans une famille catholique pratiquante, entouré de quatre frères et soeurs. Il a eu très tôt l’appel à la prêtrise :  » un jour où je servais la messe, j’ai vu une intense lumière blanche au cours de l’élévation des offrandes, et là je me suis dit que je serai prêtre. Je devais avoir 9 ou 10 ans. Je suis rentré au foyer Jean-Paul II à Sainte –Anne d’Auray, qui m’a aidé à cheminer dans cette idée. Aujourd’hui je remets tout en Dieu et je suis très heureux.« 

« J’aimerais la marine ou l’armée de Terre, mais c’est l’évêque et l’Etat qui décideront en fonction des places. J’irai là où l’on m’enverra. » Pour François-Régis, l’idée est d’être avec les hommes sur le terrain, en « Opex » (opérations extérieures). « Mais ce qui est premier c’est la vocation, l’appel du Seigneur, qui se concrétise ensuite sur le terrain. »

F.R.Dugenet ©O.Ropars
Service de l’autel ©O.Ropars