Fraternités paroissiales missionnaires : les pousses grandissent !

Depuis leur lancement il y a trois ans, des « fraternités paroissiales missionnaires » ne cessent de voir le jour en divers lieux du diocèse. Sous l’impulsion donnée en 2019 par Monseigneur Centène avec le projet missionnaire « Christus vivit », la dynamique avance et produit de beaux fruits au sein des communautés paroissiales. Mi-mai, une quinzaine de responsables de fraternités paroissiales missionnaires se sont retrouvés pour échanger sur leur expérience de mise en œuvre sur le diocèse.

Voici une synthèse de leurs échanges :

Sr Agnès-Marie, responsable du projet missionnaire diocésain Christus Vivit, a rappelé l’origine du lancement des fraternités paroissiales missionnaires (FPM) sur le diocèse de Vannes. Cette proposition a mûri au fil de rencontres organisées dans différentes paroisses au cours desquelles est apparu le besoin de se retrouver en petits groupes, notamment après un parcours Alpha ou catéchuménal, pour vivre des temps conviviaux autour d’un enseignement de l’Eglise ou d’un texte d’Evangile.

La réunion s’est poursuivie par un tour de table de présentation des expériences de chaque responsable : la genèse des fraternités dans sa paroisse, leur nombre, la fréquence des rencontres, le déroulement des réunions…

Des expériences variées

Les expériences sont riches et variées. A partir de tous les témoignages, il en ressort des grandes lignes.

Ainsi, en règle générale le groupe est composé de 6 à 9 membres, et au-delà de 10 il est bon de le scinder. La fréquence des rencontres est variée : parfois tous les 15 jours, toutes les 3 semaines ou tous les mois. Il faut bien évidemment trouver un équilibre en sachant que plus les rencontres sont fréquentes, plus les liens se tissent. Il existe également des formules mixtes. Ainsi, à Elven les fraternités Abba se retrouvent deux fois par mois : une fois dans une salle paroissiale pour écouter un enseignement, et 15 jours plus tard à domicile en petit groupe de partage. La durée de la rencontre oscille entre 1h30 et 2h.

Les modalités de création des fraternités sont également variées. Souvent les fraternités paroissiales se mettent en place après un parcours Alpha ou une préparation à un sacrement, c’est le cas à Pontivy, Elven, Plescop. D’autres fois, elles se créent à l’initiative du Prêtre et de son conseil pastoral qui organisent des rencontres de présentation et de lancement, comme à Auray. Elles peuvent aussi se mettre en place à partir des propositions contenues dans les numéros hors-séries de Chrétiens en Morbihan prévus pour les temps de l’Avent et du Carême, comme à Carnac où elles sont en cours de pérennisation. 

La formule est souple afin d’être adaptable aux différentes caractéristiques des paroisses tant en milieu urbain, que péri-urbain ou rural… La création d’une fraternité paroissiale missionnaire doit toujours être validée par le prêtre de la paroisse.

Fraternité à Pontivy

Vivre la convivialité

En ce qui concerne le contenu des rencontres tous se sont accordés pour dire qu’il est important de vivre la convivialité. D’ailleurs, plusieurs paroisses ont prévu une journée de rencontre annuelle d’ici l’été de l’ensemble des groupes de leur secteur, avec un repas partagé (ST Pie X-Notre-Dame de Lourdes à Vannes, Elven).

TÉMOIGNAGE

A la suite du parcours Alpha proposé sur la paroisse de Bubry-Quistinic, une question se posait : comment continuer d’aider les personnes ayant suivi le parcours dans leur vie de croyant, vie pratique et vie chrétienne ? Le groupe de quinze s’est déjà retrouvé trois fois ; deux ou trois fraternités pourraient en découler. Xavier témoigne.  

Pour évoquer ces fraternités, me vient l’image du mycelium : ça ne se voit pas forcément dans les assemblées dominicales mais c’est quelque chose qui existe en arrière-plan et qui fait que la fraternité se diffuse entre les membres de la paroisse.
On essaie de mettre la fraternité au premier plan, en créant déjà les conditions pour passer un bon moment. Après, le reste suit ! Lorsque les personnes se sentent à l’aise, elles partagent plus facilement sur la Parole. On essaie de ne pas tomber dans un formalisme trop fort, qui gênerait la spontanéité. Et en même temps, nous voulons rester centrés sur la parole de Dieu. Pour manifester l’ecclésialité du groupe, nous avons même souhaité compléter et mettre en perspective notre partage d’Evangile par la lecture d’un commentaire d’un Père de l’Eglise.

Les contenus des enseignements des rencontres s’appuient en règle générale sur une lectio divina autour de la Parole de Dieu. Souvent, l’Evangile du dimanche suivant est choisi, comme à Bubry ou à Crac’h.

D’autres groupes qui avaient l’habitude d’utiliser des vidéos, notamment pendant les parcours Alpha, continuent avec ce support. A ce titre, le parcours New Pastoral semble particulièrement adapté aux fraternités qui se sont mises en place après un parcours Alpha, comme cela est expérimenté à Plescop.

De plus, le site diocésain : fraternitésparoissialesmissionnaires56.fr donne également beaucoup d’outils et d’informations à ce sujet.

Le temps de prière au début ou à la fin de la rencontre est aussi important et peut se décliner sous différentes formes (louange, prière vocale…) en fonction du profil des membres de la fraternité. Il peut évoluer au fil des mois.

Des défis à relever

Bien sûr, il y a de nombreux défis à relever, notamment celui d’aller vers l’autre, d’être missionnaire et de ne pas rester dans « l’entre-soi ».

Ces petits groupes peuvent permettre à des personnes qui sont loin de la Foi de rejoindre nos communautés pour vivre ensemble l’Evangile.

TÉMOIGNAGE

Sur la paroisse de Crac’h, deux fraternités ont démarré en février 2023 : la fraternité Saint Mathurin et la fraternité Sainte Appoline se réunissent toutes les 3 semaines. Marc témoigne :

Les fraternités sont un bon moyen pour ouvrir la paroisse à sortir de ses bancs et à aller à la rencontre d’autres paroissiens, une façon de se connaître, de vivre quelque chose ensemble, en petits comités pour être appelés à la mission. Le but n’est pas de rester entre paroissiens mais aussi d’aller vers ceux qui sont à la périphérie.
Ce qui est important c’est de respecter les rythmes et les chemins spirituels de chacun, de s’accueillir mutuellement avec bienveillance.

En conclusion, le Père Philippe LE BIGOT, Vicaire Général, a rappelé que ces FPM s’intègrent dans un mouvement de fond au niveau spirituel qui apparait à l’heure actuelle dans l’Eglise.

« Cette rencontre a permis de voir la grande richesse des expériences locales, s’enthousiasme Véronique, de la paroisse de Crac’h, à l’issue de la rencontre. « Nous avons entendu beaucoup de témoignages passionnants qui nous donnent envie de continuer et d’innover ! ».