Le pari bénédictin

Ou « Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus ? »

Le pari bénédictin, c’est la solution proposée aux chrétiens pour faire face aux multiples défis de la société actuelle,  par Rod Dreher, journaliste et écrivain américain, dans son livre paru en septembre 2017.  Frère Irénée, de l’abbaye de Timadeuc, s’empare de la question, convaincu du bien-fondé de la réponse bénédictine aux enjeux de la modernité. Il nous en propose une présentation  :

Samedi 2 février 2019 à 15h à l’abbaye de Timadeuc (salle Tibhirine)

« Je suis stupéfait de voir l’intérêt que portent les visiteurs à ce livre. Nous en avons épuisé le stock à plusieurs reprises dans notre magasin de l’abbaye. C’est frère Yann qui m’a alerté sur ce phénomène, et c’est ce qui m’a convaincu d’en faire une présentation« , explique frère Irénée.

Ce livre a un profond retentissement sur les gens, d’après lui, car « il interpelle et dénonce les nuisances et les abus du numérique particulièrement. Il donne une réponse, un processus pour contrefaire cette volonté de destruction. » « Aujourd’hui il y a deux phénomènes puissants qui déstabilisent l’Eglise », continue le frère : « la sexualité et les nouvelles technologies. Leurs dérives éradiquent l’humanité de la créature« . Alors pour lui il y a urgence à agir. Et parler pour informer et former, et donner des pistes d’espérance.

« Pour moi les vertus bénédictines sont une réponse à la non-culture de la société actuelle. L’ordre, qui est la relation à la vérité des choses ; la prière, à travers tout : « orate et labora »qui mène au vrai, au beau et au bon ; l’ascèse, qui est l’exercice de la maîtrise de ses passions, du manger, du boire, du dormir ; l’esprit communautaire, la stabilité, l’hospitalité, font partie de la règle de saint Benoît, et forment l’équilibre de vie. Rod Dreher pense que la survie du christianisme passe par l’intégration de ces valeurs dans nos vies, à petite échelle, là où nous sommes. Il prône le retour à un christianisme vécu profondément, au coeur des familles, elles-même insérées dans les paroisses, dans l’Eglise. Car attention à ne pas verser dans le sectarisme ! « 

Frère Irénée est responsable des novices, et a également pour missions particulières l’accompagnement spirituel et les prières de délivrance des personnes qui en font la demande.

Une critique du livre publiée sur le site de la Conférence des Evêques de France ( lire ici) – Fiche de l’Observatoire Foi et Culture (OFC) du mercredi 14 mars 2018 – par Monseigneur Jean-Pierre BATUT, évêque de Blois, met en garde sur certaines assertions, contradictions et raccourcis de l’auteur. Il concluera son analyse par ces mots :  « Une question toute simple pour conclure, et peut-être pour mettre un peu plus de clarté dans le débat : plutôt que d’être la réponse à une situation historique particulière, le « pari bénédictin » ne serait-il pas simplement un rappel des exigences qui découlent de l’être baptismal […] Et en particulier de cette exigence à la fois évidente et méconnue : ne rien préférer à l’amour du Christ ? »


« Bien appliquée, la Règle [bénédictine] offre une véritable discipline sociale en abattant les barrières qui empêchent l’amour de Dieu d’être partagé, et une capacité de résistance aux difficultés » (p. 90)