Mère Yvonne-Aimée-de-Jésus de Malestroit. Portrait en ce jour anniversaire de sa mort.

Une vie donnée aux pauvres et aux malades

Yvonne Beauvais nait le 16 juillet 1901, à Cossé-en-Champagne.

Orpheline de père à trois ans, elle est confiée à ses grands-parents, sa grand-mère l’éduque religieusement, par la lecture de la vie des saints. Ainsi, très tôt, « Vonnette » exprime une véritable dévotion envers la Vierge Marie et son ange gardien.

Le 1er janvier 1911, à neuf ans, elle signe de son sang, un pacte d’amour avec Jésus :

« Ô mon petit Jésus,
Je me donne à toi entièrement et pour toujours.
Je voudrai toujours ce que tu voudras.
 […] Je veux sauver beaucoup d’âmes […] »

Voir l’intégralité de la prière au bas de l’article

Dès lors, elle vit d’un amour ardent pour le Christ, et comme ses grands-parents, elle voue « un très grand amour pour les pauvres. »[1]

Elle est précurseur, en s’aventurant, à 18 ans, seule, au secours des pauvres, autour de Paris, dans une zone de désolation, plantée de taudis, la « zone rouge ».

Hiver 1921, sa santé se dégrade. En mars, elle part en convalescence à la clinique des Augustines hospitalières de Malestroit. C’est ici qu’elle vit une intimité avec le Christ. Désormais, son quotidien se consume entre les souffrances de la maladie, les expériences mystiques et les joies spirituelles. En août 1922, elle reçoit la prière, qui inspirera profondément la communauté : « Ô Jésus, Roi d’Amour, j’ai confiance en votre miséricordieuse bonté. »

Pour échapper aux prétendants présentés par sa mère, Yvonne s’est secrètement fiancée à son ami d’enfance, Robert ; mais absorbée d’amour pour le Christ, c’est à cette période qu’elle renonce, avec déchirement, à l’amour humain.

Vie religieuse

En mars 1927, après maints obstacles, Yvonne entre enfin au noviciat. La vie cloîtrée est une contrainte pour sa nature libre mais n’altère en rien sa joie et sa disponibilité. « Hôtes et malades louent ses omelettes baveuses, ses blanquettes et ses pâtisseries maison ».[2]

 Elle est cheville ouvrière de la nouvelle clinique, elle en élabore les plans, participe à la révision des constitutions de la communauté, et, par dérogation, elle est élue supérieure à 34 ans.

Mère Yvonne-Aimée, maîtresse des novices à Malestroit en 1933

La guerre

En septembre 1939, elle est au Québec lorsque la seconde guerre mondiale éclate. Elle exhorte les sœurs infirmières à faire l’unité entre la vie religieuse et les « œuvres de miséricorde », entre l’amour puisé en Dieu et la qualité humaine du service aux malades.

A son retour, elle retrouve ses malades. Un chirurgien de passage dira : « Ce n’est pas exactement Lourdes, mais tout fait penser pareillement que tout ici est saint ».

En 1943, en déplacement à Paris, elle est arrêtée et torturée par la Gestapo, elle s’échappe « miraculeusement », il s’ensuit un temps d’épreuve avec accusation et soupçons de ses amis.

En mars 1943, le couvent est réquisitionné par les Allemands mais, au péril de sa vie, Yvonne-Aimée continue d’accueillir clandestinement parachutistes et résistants, et soigne les blessés allemands.

A la fin de la guerre, elle reçoit six décorations, dont la légion d’honneur, remise par le général de Gaulle et est élue supérieure générale de la Fédération des Augustines hospitalières.

Sa santé se détériore, elle meurt le 3 février 1951, à son bureau, en plein travail.

Le Père Paul Labutte, ami et fils spirituel dira : « Il n’y aura jamais qu’un moyen de connaître Mère Yvonne Aimée c’est de l’invoquer. L’expérience le montre : sitôt qu’on s’adresse à elle, elle se dévoile en répondant. »


[1] « Un amour extraordinaire, Yvonne-Aimée de Malestroit » René Laurentin, O.E.I.L. 1985.

[2] Idem

En savoir plus sur le site des soeurs Augustines de Malestroit
Retrouvez l’article dans la revue « Chrétiens en Morbihan » du 3 février 2020

Prière « Pacte d’amour avec Jésus »

O mon petit Jésus,
Je me donne à toi entièrement et pour toujours.
Je voudrai toujours ce que tu voudras.
Je ferai tout ce que tu me diras de faire.
Je ne vivrai que pour toi.
Je travaillerai en silence
Et, si tu veux, je souffrirai beaucoup, en silence.
Je te supplie de me faire devenir sainte,
une très grande sainte, une martyre.
Fais-moi être fidèle, toujours.
Je veux sauver beaucoup d’âmes
Et t’’aimer plus que tout le monde,
Mais je veux aussi être toute petite,
Afin de te donner plus de gloire.
Je veux te posséder, mon petit Jésus, et te rayonner.
Je veux n’’être qu’’à toi,
Mais je veux surtout ta volonté.
Ta petite Yvonne.

Bibliographie

« Yvonne-Aimée de Malestroit, Maître de vie spirituelle » René Laurentin, éditions F.X. de Guibert, réédition 2020.

« Un amour extraordinaire, Yvonne-Aimée de Malestroit » René Laurentin, éditions F.X. de Guibert, 1985.

« Yvonne-Aimée de Jésus « ma mère selon l’Esprit » – Témoignage et témoignages », Paul Labutte, éditions F.X. de Guibert, 1997.

« Une amitié voulue par Dieu 1926-1951 », Paul Labutte, éditions F.X. de Guibert, 2000.

« Prier 15 jours avec Yvonne-Aimée de Malestroit », Véronique Grollier, Nouvelle Cité, 2018.

Livres pour enfants : « Monette et le Général », « Monette et le tablier bleu », « Monette en habit de lumière », « Monette, les noisettes et la petite araignée : l’enfance de Mère Yvonne-Aimée de Jésus », de Martine Bazin et les sœurs Augustines de Malestroit, éditions Pierre Téqui, 2002, 2005, 2010, 2019.

Site internet : www.augustines-malestroit.com