Mobilisés contre le projet de loi bioéthique

Plus d’un millier de personnes ont manifesté contre le projet de loi bioéthique dans les rues de Vannes, samedi 10 octobre, à l’appel du collectif « Marchons enfants », porté dans le Morbihan par les Associations familiales catholiques (AFC) et Alliance Vita.

Dans le cortège, des Bretons de tous âges, venus des quatre coins du Morbihan ou des départements voisins, ont exprimé paisiblement leur opposition à la filiation sans père, à une procréation de plus en plus artificielle et eugéniste, à la GPA, au non respect de la vie. « Peut-on aussi protéger les humains ? » questionnaient les affichettes brandies au milieu des drapeaux rouges et verts « liberté, égalité, paternité ».

Dénonçant « une bioéthique qui permet des IMG jusqu’au terme pour une nébuleuse détresse psycho-sociale », le projet de loi bioéthique voté en urgence en deuxième lecture au milieu de l’été, la marchandisation du vivant, les chimères, Vincent Wallut, président des AFC du pays de Vannes a déclaré à l’issue de la manifestation : « Nous agissons aujourd’hui comme des lanceurs d’alerte pour réveiller le bon sens et la conscience de nos concitoyens. Nous serons toujours là pour ne pas laisser la technique et le marché être tout puissant, pour rappeler que l’homme n’est pas une marchandise et que c’est à la protection qu’elle apporte aux plus faibles qu’on reconnaît la valeur d’une société. Au nom des AFC que je représente, nous demandons la suspension de ce projet de loi, un grand plan de lutte contre l’infertilité, l’inscription du principe de précaution pour la procréation humaine et la filiation, enfin l’abolition de la GPA dans le monde et son interdiction formelle en France. »

Dans la foule, David venu en vélo avec sa fille, est venu exprimer son mécontentement : « Si nous ne disons rien, personne ne saura que des gens ne sont pas contents. Je veux exprimer que ces lois vont dans le mauvais sens. Ça n’est pas parce que certains députés votent des lois que la France est d’accord ! Tout ce qui concerne la vie est important : pour moi, pour notre civilisation, pour le monde. Manifester est le seul moyen de pouvoir le rappeler. »

Laure, 12 ans, a tenu à accompagner son papa : « C’est important pour notre génération de respecter la vie. On a besoin d’un père pour faire des enfants et les aider à grandir mais bientôt, les enfants n’auront plus de papa ! Je ne comprends pas. »

Antoine Pichon, maire de Quistinic, a défilé avec son écharpe. « Je suis venu manifester car les lois bioéthiques sont un sujet important, d’importance nationale. Je ne suis pas député, je ne suis pas sénateur, mais je suis maire d’une commune et je considère que ce projet de loi concerne tous les citoyens et notamment le père de famille que je suis. L’écharpe de maire que j’arbore aujourd’hui donne un peu d’encouragement à tous ceux qui manifestent. Nous avançons petit à petit et de plus en plus vers l’inacceptable. La dernière proposition de loi qui veut donner à la mère un certificat pour supprimer, jusqu’à la fin de sa grossesse, l’enfant dont le seul délit est d’avoir été conçu dans une famille psycho-socialement en détresse, ne peut pas nous laisser indifférents. Il nous faut réagir ! »

Pour Anne-Cécile, jeune maman d’un garçon et d’une fille en bas âge : « Les enfants sont la richesse de la France et de la famille. Je veux montrer notre investissement à les protéger en marchant aujourd’hui. Je suis parfois découragée face au dédain du gouvernement qui ne nous écoute pas, mais je refuse de baisser les bras et je veux continuer à me battre pour les générations à venir. »

Benoît, père de cinq enfants, est venu pour faire entendre sa voix : « Il est malheureusement très difficile d’échanger sur ces sujets de société qui nous bouleversent, au travail, au sport ou entre amis. On est tout de suite stigmatisés comme les « méchants cathos », comme si ces idées étaient liées à la foi. Le bon sens a déserté l’esprit des gens. Aujourd’hui, voir que je ne suis pas seul à réfléchir et penser à ces sujets, me donne du courage. »

Pierre-Étienne défend simplement « le droit pour tout enfant d’avoir un père et une mère ».

Anne-Marie dénonce la manipulation idéologique de l’opinion : « C’est une des premières fois que je manifeste. Je suis contre cette loi ni bio, ni éthique, qui n’a aucun respect pour les origines des enfants. On est dans une « bio manipulation », sous couvert d’une sacro-sainte égalité. »

Solène, de son côté, en a assez « de ces lois qu’on nous passe dans le dos. Les gens ne se posent plus de question sur ce qui se passe dans le pays. Je m’inquiète pour le devenir de la famille. Mes enfants ont demandé à m’accompagner, ils voient que nous ne sommes pas seuls à penser que ces lois ne sont ni justes, ni éthiques. J’espère qu’ils auront aussi, plus tard, le courage de donner leur avis, de dire pourquoi ils ne sont pas d’accord. »

Joseph, jeune papa, réagit à la marchandisation du corps : « L’éventualité de la GPA, ce retour à l’esclavage pour les femmes, me révolte ! Et les lobbys qui manœuvrent pour avoir plus de droits sur l’embryon m’écœurent. J’ai peur de la façon dont l’être humain devient une marchandise à tous les niveaux. Les dérives deviennent de plus en plus graves. Je suis là aujourd’hui pour ne pas baisser les bras, pour être en paix avec ma conscience, pour mes enfants, en espérant faire réfléchir des gens qui chercheront à en savoir plus sur le pourquoi de cette manifestation. Et manifester est actuellement le seul levier d’expression en France. »

Pascale participe à chaque manifestation avec son mari : « Je veux redire mon attachement à la protection de la famille et au respect de la vie. Protéger l’humain, c’est essentiel. Nous sommes déçus de ne pas être écoutés, d’être caricaturés, mais nous tenons bon ! »