Du 22 au 28 mai , 1100 personnes du diocèse se déplacaient à Lourdes pour le pèlerinage annuel diocésain des malades, entourant Monseigneur Centène.
Parmi eux, l’association La Tilma de Vannes (reportage à venir), les jeunes de MEMO, des secondes du Lycée Latouche de Ploërmel, ainsi que des élèves de l’Institut de Formation des Aides-Soignant (IFAS) de Malestroit.
Les élèves de l’Institut de Formation des Aides-soignants de Malestroit
Une expérience forte pour ces jeunes, au service des malades, dans un contexte bien souvent méconnu par eux. Aventure toute à la fois humaine, professionnelle par la mise en oeuvre de pratiques apprises à l’école d’aides-soignants, mais aussi spirituelle.
« Ce pèlerinage revêt trois dimensions : c’est pour les élèves l’occasion de mettre en pratique la formation reçue, mais aussi de découvrir l’église -et parfois la Foi car la plupart de ces jeunes sont loin de l’Eglise et certains font un véritable chemin de conversion- , enfin d’accompagner les malades dans toutes leurs dimensions, notamment humaine et spirituelle. Tous repartent grandis humainement, enrichis d’une meilleure compréhension de leur vie et de leur travail, » témoigne Soeur Laure, accompagnatrice des élèves aides-soignantes.
Margaux, (qui préfère rester anonyme et changer de prénom pour ce témoignage) participe pour la première fois à un pèlerinage, avec 12 autres élèves. Avec soeur Laure et soeur Jeanne-Aimée, Augustines de Malestroit et formatrices, elle vit ces 6 jours intensément, et va de découverte en découvertes : « ce qui m’a le plus touchée c’est de voir le travail des hospitaliers, leur disponibilité, nuit et jour, leur dévouement et le don d’eux-mêmes au service des malades. Certains sont âgés, reviennent depuis plusieurs années. J’ai été impressionnée aussi par certains malades, parfois lourdement handicapés, heureux d’être là, joyeux. Voir leur courage et leur force m’a marquée. »
La procession mariale internationale a été un moment fort, montrant le visage 
universel et miséricordieux de l’Eglise à ces jeunes qui sont restés sur une image parfois rétrograde et sévère de celle-ci.
« Personne ne m’a fermé la porte parce que je ne suis pas baptisée. J’ai été accueillie, intégrée en toute simplicité » continue Margaux. « J’ai porté des cierges pour la messe. Cela m’a touchée qu’on me le demande à moi, et cela m’a donné envie de participer moi aussi . » « Pour la première fois j’ai prié Marie, j’ai appris la prière du Je Vous Salue MArie que je ne connaissais pas. En rentrant chez moi, je me suis surprise à la redire. »
« Toutes les filles de notre groupe sont d’accord pour dire que c’étaient des moments forts, les choses étaient naturelles, les partages très forts. Les soeurs ont été formidables, disponibles. Elles nous ont accompagné en nous laissant cheminer. Le prêtre aussi était très accessible, j’ai pu avoir un entretien. »
« Maintenant il faut que je laisse décanter tout cela » dit-elle avec pudeur. « Ce qui est sûr, c’est que maintenant je vais pouvoir en parler et partager cela avec ma petite fille qui est en école privée et qui connaît mieux que moi ces choses-là. Les soeurs et l’aumônier m’ont dit aussi qu’ils étaient disponibles si j’ai besoin d’échanger. Et puis je sais que je peux revoir certains des hospitaliers qui habitent près de chez moi… »
Et il reste encore le groupe des élèves aides-soignantes, devenu une équipe soudée par ces moments forts vécus ensemble, ne serait-ce que ce dernier soir de partage très émouvant en dégustant une glace avec les soeurs…
MEMO
Jennifer raconte : « La Mission Etudiante du Morbihan est partie avec le pèlerinage diocésain à Lourdes du 24 au 28 mai. C’est la troisième année que nous accompagnons notre diocèse et cela a été une nouvelle fois une très belle expérience !
Les secondes du lycée Latouche de Ploërmel :
Chaque année depuis 2011, une délégation d’élèves de seconde professionnelle d’aide à la personne, participe au pèlerinage diocésain de Lourdes. Cette année ils étaient neuf jeunes, garçons et filles, encadrés d’un professeur, de l’animatrice en pastorale et du prêtre accompagnateur. Présents dans le cadre de leur formation du soin à la personne et de leur apprentissage des pratiques professionnelles, c’était pour certains l’occasion de découvrir la vie en Eglise, par les célébrations et les processions. Pour d’autres, c’était la découverte de la vie de Foi, par les temps de prière, par le chapelet – un beau moment fut la bénédiction des chapelets offerts à chacun des jeunes par le père Xavier – . Mais c’était aussi pour tous l’occasion de vivre la fraternité et la charité, que ce soit avec les hospitaliers, avec les malades, ou même avec les autres participants bretons du pèlerinage. Tel ce jeune qui témoigne : « j’ai été touché de voir combien les personnes malades étaient heureuses d’avoir de la compagnie jeune. », « je suis étonné de la reconnaissance de la part des hospitaliers, des pèlerins, même des élèves aides-soignantes qui étaient aussi au pèlerinage » ou cet autre : « ça fait du bien de s’occuper des autres, on voit les choses autrement, et on se rend compte qu’on a de la chance« .
Les contacts humains ont été au cœur de ce pèlerinage, forts pour certains, dans les confidences des malades, les soins donnés et « rendus par le sourire, les « câlins » et même les rires », dans l’appui rassurant des hospitaliers. Une certaine solidarité se dégage entre tous. Et les moments marquants n’ont pas été rares : les piscines : « la piscine m’a changé« , la procession mariale, le point culminant semblant être, de l’avis de ces jeunes, l’onction des malades où chacun des jeunes a pu ensuite donner une rose à chacune des personnes. Moment émouvant …
« Ce qui fait plaisir, c’est de voir que cela permet aux élèves de vivre une expérience spirituelle unique, au-delà de la dimension pratique de leur apprentissage, de la découverte du travail, du handicap, des relations avec les hospitaliers« , témoigne cette encadrante.
Le mot de la fin revient à ce jeune parlant du pèlerinage : « Difficile à décrire, il faut le vivre » !
Enfin, le père Xavier Laporte-Weywada témoigne :
« On ne revient jamais « indemne » de Lourdes, sans avoir reçu quelque chose d’une paix et d’une joie profondes. Ces élèves du lycée la Touche (de Ploërmel ; classes SAPAT « service aux personnes et aux territoires ») étaient venus « se mettre au service » des personnes malades, mais ils ne s’attendaient pas à être eux-mêmes « servis ». Ils ont été bénis, à travers des rencontres fortes et marquantes, avec les malades, des pèlerins de toute nationalité, d’anciens toxicos « convertis » du Cenacolo, etc..
Que l’on soit croyant, catholique, ou non, on ne peut pas rester indifférent devant la présence de ces milliers de pèlerins venus des 4 coins du monde prier la Vierge, devant la joie et la paix qui règnent dans ce lieu. L’eau de la source, la présence surnaturelle de la Vierge et de Sainte Bernadette, nous guérissent malgré nous, « tout en douceur », que l’on soit assis sur un fauteuil roulant, ou celui qui le pousse. Je fais le voeu qu’il y ait de plus en plus de jeunes qui puissent faire cette expérience unique de Lourdes, lieu béni, et « signe de contradiction » pour notre monde. »
Quelques photographies du pèlerinage :
Procession mariale filmée par un paroissien : voir sur Facebook