Saint Philippe Néri : un oratoire à Lorient

Bonne fête à tous les Philippe ! Savez-vous que, dans le diocèse de Vannes, l’oratoire Saint-Philippe-Néri, s’inspire directement du grand saint fêté le 26 mai ? Trois prêtres diocésains vivent en effet  en communauté dans le sillage de saint Philippe Néri et essayent, par la charité vécue au quotidien entre eux et dans leur mission, de rayonner l’amour du Christ.

Prêtres au service de la paroisse Saint-Louis, à Lorient, les pères Jean-François Audrain, curé des lieux, Olivier Lorne et Antoine de Roeck, vicaires, se placent dans la lignée de saint Philippe Néri, ce grand saint italien du XVIe siècle, connu pour son humour et sa proximité avec tous, à une époque charnière de l’histoire de l’Église. « C’est d’abord sa figure de prêtre qui nous inspire, explique le père Antoine de Roeck. Il a fédéré autour de lui une communauté très vivante fondée sur le goût de la parole de Dieu et l’exercice de la charité. » Rien de très nouveau, finalement, dans la manière de vivre le sacerdoce, mais une forme de vie stimulante !  « Nous pouvons déployer notre ministère en nous fondant sur une entraide et sur une amitié spirituelle qui nous lie les uns aux autres, qui nous entraîne à développer notre vie spirituelle et notre vie intellectuelle de prêtre, de partager autour de notre apostolat. Nous essayons de développer la mission à partir de ce petit cœur, « foyer de charité d’où rayonne l’amour du Christ », selon le mot du cardinal Newman, prêtre oratorien. »

Une vie fraternelle au quotidien

Le principe de la vie à l’oratoire, c’est le partage d’une « vie familière » sous le même toit, dans une maison où il fait bon vivre. « Au quotidien, nous essayons de prendre soin des autres et de vivre la charité spirituelle avec, en perspective, notre mission de prêtres au service des personnes qui nous sont confiées, au sein d’une communauté chrétienne », précise le père Olivier Lorne. Les trois prêtres partagent au moins un repas par jour, prient ensemble un office et un temps de prière silencieuse, partagent chaque semaine un temps de lectio divina à partir de l’évangile du dimanche suivant. « Nous entretenons, les uns avec les autres, notre relation au Christ et la grâce de notre vie de prêtres comme disciples », continue le père Olivier. « Et nous sommes ensemble pour porter notre mission, de façon solidaire, avec un sens de la co-responsabilité fort. »

Dans le sillage de saint Philippe Néri

Pour le père Jean-François Audrain : « Il y a une force de rayonnement liée à la vie commune, à la charité que nous essayons de vivre au quotidien entre nous. Jésus le dit : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples » et « Que tous soient uns afin que le monde croit. » Ces versets nous encouragent à faire le lien entre une vie de charité concrète et notre mission. Si au cœur de la communauté, les prêtres vivent ainsi, cela anime forcément la communauté dans son ensemble ! »

 Les trois prêtres ont la volonté de diffuser dans tout ce qu’ils font  l’esprit de saint Philippe : charité, simplicité, familiarité avec les gens. « Nous portons cette année une attention spéciale aux couples et aux familles ; elles ont besoin de soutien, c’est tellement difficile de tenir en couple et d’élever des enfants dans le contexte actuel ! », constate le père Jean-François. La communauté des prêtres a mis en place le groupe Beltrame-Quatrocci qui propose, chaque mois, aux parents et grands-parents d’approfondir un thème tandis que les enfants sont répartis en groupe. Selon l’inspiration de saint Philippe, les rencontres allient convivialité, approfondissement de la foi et prière.

Liberté et joie

Comment saint Philippe Néri peut-il inspirer chacun de nous aujourd’hui ? Le père Jean-François, qui a consacré sa thèse de doctorat à ce grand saint, répond d’emblée : « Par sa liberté et sa joie dans l’Esprit Saint ! Philippe est vraiment l’homme de l’Esprit Saint, il est surprenant, il n’a pas de grande règle et se laisse porter par ce feu intérieur qu’il a reçu, qui l’éclaire et le guide. La charité qui l’anime va attirer énormément de gens. Sa spontanéité laisse transparaître cette présence d’un Autre, de ce paraclet qui vit au-dedans de lui. Il est dans une grande liberté. On gagne tous les uns et les autres à se laisser saisir par cette présence intérieure qui nous rend libre devant le Seigneur et animés d’une joie profonde, la joie de l’évangile ! »

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