Sur les traces de saint Vincent le thaumaturge au pays de Pontivy

Apôtre infatigable, saint Vincent Ferrier est passé deux fois à Pontivy et dans sa région, entre mars 1418 et début 1419.  Pour nous donner à voir l’amour infini et sans mesure dont le Père nous aime, il a accompli en ces lieux quelques uns des 873 miracles admis à son procès de canonisation.  Arpentons à sa suite les chemins de la magnifique vallée du Blavet à la découverte des chapelles, véritables joyaux du patrimoine.

Notre périple débute au sud de Pontivy, avec la chapelle Notre-Dame-du-Gohazé à Saint-Thuriau.

En ce lieu édifié au XVe siècle fut sans doute fondée la première paroisse chrétienne de la région. Lors de l’épidémie de dysenterie qui touche la région en 1695-1696, le recours à Notre-Dame-de-Joie est gratifié de l’arrêt de la propagation de la maladie. La statue de la Vierge aurait fait plusieurs allées et venues entre l’église de Pontivy et Le Gohazé. Dans la tradition populaire, on représente la Vierge sous le symbole d’un cierge allumé, descendant le Blavet jusqu’à son lieu de repos privilégié, les rives de Gohazé.

Entourée d’un enclos et son calvaire, la chapelle se dresse sur les bords du Blavet. Pénétrons à l’intérieur de ce lieu de prière, également lieu de la célébration de l’Eucharistie. Après avoir franchi le jubé (clôture séparant la nef, où sont réunis les fidèles, du chœur), nous pouvons nous recueillir devant la statue de saint Vincent, celle de Notre-Dame-de-Joie avec l’Enfant-Jésus et de bien d’autres saints.

☺ Le Pardon a lieu le troisième dimanche de mai.
☺ Les clefs se trouvent au presbytère de Pontivy : 02.97.25.02.53 et à la mairie de Saint-Thuriau : 02.97.39.83.13

↪ Cette chapelle fait partie du circuit de « L’art dans les chapelles ». Ouverture tous les jours sauf le mardi, du 6 juillet au 31 août, de 14h à 19h ; du 1er au 15 septembre les samedis et dimanches de 14h à 19h.

Poursuivons notre route vers la chapelle Notre-Dame-de-la-Houssaye à Pontivy.

Sa construction débute en 1435 par le chœur et le transept et s’achève au XVIIIe avec la tour et le porche. Cet édificeflamboyant nous entraîne dans une catéchèse. Dès l’entrée, le bénitier nous permet un rappel de notre baptême par le signe de croix. Le jubé franchi, nous découvrons le retable, pure merveille, constitué de cent deux figures en costumes du pays et en armures du XVIe, narrant en treize scènes, toute la Passion du Christ jusqu’à son Ascension (photo p. 16). Cette synthèse du mystère de la foi, située au-dessus de l’autel est irradiée par la lumière du Levant, symbole du Christ ressuscité. Ne manquons pas, entre autres, les figures de la Vierge Marie, saint Vincent et sainte Apolline.

☺ Le pardon a lieu le 25 août.
☺ Les clefs sont à récupérer à la paroisse de Pontivy.

Poursuivons notre route vers la chapelle Notre-Dame-de-la-Houssaye à Pontivy.

Sa construction débute en 1435 par le chœur et le transept et s’achève au XVIIIe avec la tour et le porche. Cet édifice flamboyant nous entraîne dans une catéchèse. Dès l’entrée, le bénitier nous permet un rappel de notre baptême par le signe de croix. Le jubé franchi, nousdécouvrons le retable, pure merveille, constitué de cent deux figures encostumes du pays et en armures du XVIe, narrant en treize scènes, toute la Passion du Christ jusqu’à son Ascension (photo p. 16). Cette synthèse du mystère de la foi, située au-dessus de l’autel est irradiée par la lumière du Levant, symbole du Christ ressuscité. Ne manquons pas, entre autres, les figures de la Vierge Marie, saint Vincent et sainte Apolline.

☺ Le pardon a lieu le 25 août.
☺ Les clefs sont à récupérer à la paroisse de Pontivy.

Petite halte à la Basilique Notre-Dame-de-Joie à Pontivy.

Construite en 1534 à l’emplacement d’une église plusancienne, elle subit des transformations au cours des siècles. Elle abrite les figures de Notre-Dame-de-Joie, taillée dans un tronc de chêne, et deNotre-Dame-de-la-Délivrance, vénérée par les femmes enceintes. Samedi 8 juin à 18 h, au cours de la Vigile de Pentecôte, aura lieu l’inauguration de la statue saint-Vincent-Ferrier, restaurée par l’Atelier CoRéum. La chorale Cantabile chantera la messe de Kernascléden.

Écoutons deux des nombreux témoins au procès de canonisation du grand saint :

« Jeanne, femme d’Yvonet Clerici, originaire de Noyal-Pontivy, citoyenne de Vannes, âgée de vingt-quatre ans, dépose qu’ayant pris la fuite à cause de la peste qui régnait à Vannes en1453, et que s’étant retirée à la Ville-des-Naché, elle devint malade, perdit la parole et fut considérée comme mourante ; priant saint Vincent, elle recouvra parole et santé. »

« Étienne Le Métayer, de la paroisse de Noyal-Pontivy, rapporte qu’il tomba gravement malade à l’âge de 7 ans, alors que Maître Vincent venait de mourir en 1419. Son entourage invoqua celui que l’on disait déjà saint et il guérit. »

Nous voici à la Chapelle des Saints-Drédeno à Saint-Gérand (XVesiècle).

Le mystère subsiste quant à la signification de Dredeno, peut-être un dérivé de En Drended, la Trinité en breton.

Cet édifice en forme de croix latine conserve un chancel en bois sculpté séparant le chœur, espace sacré, de la nef. Plusieurs saints habitent le chœur, dont saint Vincent et les jumeaux saints Dredeno. Ces deux saints portent une blessure au front et présentent un livre, l’un ouvert l’autre fermé. La légende affirme qu’ils furent découverts par un cochon ! Ils veillent sur les premiers pas des enfants et guérissent les maladies de peau. On ne les trouve nulle part ailleurs en Bretagne.

☺ Le pardon a eu lieu le 11 mai.
☺ La mairie de Saint-Gérand détient les clefs : 02.97.51.40.09.

↪ Cette chapelle fait également partie du circuit de « L’art dans les chapelles » aux mêmes conditions d’ouverture que la chapelle du Gohazé.

Un miracle est relaté au procès de saint Vincent : « Jean Avice, 28 ans, de la paroisse de Saint-Gonery, (5 km de saint-Gérand) infirme boiteux, invoqua saint Vincent et guérit ».

Nous achevons notre pèlerinage à la chapelle gothique Notre-Dame-de-Quelven.

Sanctuaire marial construit à la fin du XVe près de Guern, il foisonne de richesses : un vitrail représentant l’arbre de Jessé, saint Georges terrassant le dragon, un bas-relief du couronnement de la Vierge en albâtre, etune statue d’une extrême rareté, car on n’en compte que deux en Bretagne, une vierge ouvrante en bois, datant de la fin du XVIe, début du XVIIe, couronnée le 15 août 1921. La Vierge assise s’ouvre à partir du cou, telle une armoire, et laisse voir un triptyque qui, en douze bas-reliefs, relate les mystères douloureux et glorieux de la vie du Christ. L’artiste qui la réalisa fut guidé par la parole de Luc, 2, 19 : « Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ». L’eau de la fontaine est réputée guérir les femmes stériles et les enfants malades.

☺ La chapelle est toujours ouverte.
☺ Le pardon a lieu en la fête de l’Assomption.

Deux miracles de paroissiens de Guern : « Pierre Guillermi, raconte la guérison de sa femme, gravement malade et longuement alitée, après qu’elle ait fait le vœu de visiter le tombeau du saint à Vannes, et Jean Le Scellour, 60 ans, fut guéri de la goutte après avoir fait un vœu analogue. »

Avec la Vierge Marie, cheminons de la résurrection à lavenue de l’Esprit Saint, dans cette nature propice au silence et, à la suite de saint Vincent, écoutons la voix de Celui qui est. 

I. Bourdais, CDAS
En collaboration avec Emmanuel Didier

Les miracles sont extraits de Vie de saint-Vincent-Ferrier,  M. l’abbé J.-M.Mouillard, 1856 – Imprimerie G. de Lamarzelle.