Une rentrée « hors normes »

À J+4, la direction diocésaine de l’Enseignement catholique du Morbihan dressait hier un premier bilan d’une rentrée scolaire « hors normes ». Reprise du rythme scolaire, remobilisation dans les apprentissages, respect du protocole sanitaire : les enjeux de ce redémarrage sont tous azimuts.

« Attendue et espérée ­» comme rarement avant elle, la rentrée 2020 est aussi celle de toutes les vigilances.
Pour les élèves des établissements implantés dans les tous premiers clusters, à l’instar des lycéens d’Auray, jusqu’à six mois se sont écoulés depuis leur dernier jour de scolarité. En outre, le suivi des élèves orientés en fin d’année dans un contexte inédit constitue un autre défi. Des ré-aiguillages devraient intervenir, notamment en voie professionnelle.
Et pourtant, chez les chefs d’établissements et les enseignants, comme chez les élèves et leurs parents, la joie de retrouver ensemble un équilibre devrait l’emporter sur les appréhensions.

S’adapter « au fil de l’eau »

Outre les repères sanitaires donnés aux responsables, l’accent a été mis au niveau diocésain sur la qualité de l’écoute et sur le temps nécessaire à l’accueil et aux échanges. Katherine Vernier, responsable du service psychologie, a mis en place un module spécifique pour aider les équipes à repérer et accompagner les élèves qui se sentiraient en insécurité ou qui peineraient à retrouver le rythme. Il est essentiel de leur redonner un cadre. « Nous avons décidé de prolonger la permanence téléphonique mise en place durant le confinement à destination des parents et des personnels ». Une équipe de six psychologues se relaie pour prendre en charge les appels (tous les mercredi, jusqu’aux vacances de la Toussaint).

S’agissant des élèves les plus fragiles, relevant de l’école inclusive, le défi est « d’autant plus difficile à relever », note Rose Desmaret, coordinatrice école inclusive pour l’Enseignement catholique du Morbihan. Plusieurs dispositifs sont mis en oeuvre par l’Enseignement catholique afin de répondre aux besoins spécifiques de ces élèves.« Nous proposons cette année à tous les enseignants d’entrer dans une démarche de formation, en suivant un magistère dédié à l’inclusion scolaire. Nous leur proposerons également de s’interroger sur la qualité de leur accueil et les améliorations possibles ».

  • 7 dispositifs « plus de maîtres que de classes », dont 4 nouveaux cette année
  • 3 postes Français Langue Seconde pour les élèves allophones
  • 1 unité pédagogique pour les élèves allophones arrivant
  • 36 ULIS (tous niveaux)
  • 6 SEGPA
  • 18 postes d’enseignants pour accompagner les élèves fragiles (besoins éducatifs particuliers ou situation de handicap)

Carte scolaire : nouvelle donne en terrain mouvant
La carte scolaire envisagée en février-mars dans le Morbihan sur la base des prévisions d’effectifs du Rectorat de Rennes a été remaniée à la suite du confinement pour aboutir aujourd’hui à une carte « très particulière ».
Dans le primaire, le rectorat estimait la baisse à 572 élèves. Les chiffres définitifs seront prochainement confirmés.
Pour l’enseignement catholique, des fermetures ont été évitées dans les écoles Saint Cyr à Moréac, Sainte Thérèse à Augan, Sainte Jeanne d’Arc à Loyat, Notre-Dame à Férel, Notre-Dame à Campénéac, Saint Gildas à Marzan Saint Hervé à Caro et Saint Pierre à Molac ont finalement pu ouvrir ce 4 septembre. Des classes ont pu ouvrir à Meucon, Sainte Anne d’Auray, Guémené sur Scorff, Bréhan, Pleugriffet et la Croix-Hélléan.

Les fluctuations d’effectifs imposent de multiples adaptations dans le secondaire également. « Nous avons dû ouvrir des divisions de 6ème et de Seconde. Toutes les cartes ont été rebattues cette année », développe Stéphane Gouraud, directeur diocésain.

Du nouveau !

BTS, Bac Pro, CAP : les offres de formations s’étoffent dans le diocèse. Face au nombre exceptionnel de bacheliers, des groupes supplémentaires de BTS ont été créés afin d’accueillir une quarantaine d’élèves.

L’apprentissage de la langue bretonne progresse dans l’enseignement catholique de Bretagne. Engagés dans la sauvegarde de ce patrimoine culturel, les diocèses bretons se félicitent de l’ouverture de six nouvelles filières bilingues dont trois dans le Morbihan : deux en primaire à Kervignac et Monterblanc et une au lycée de Sainte-Anne d’Auray.

Une autre dynamique est l’ouverture à l’international et la progression de l’enseignement linguistique. Six nouveaux établissements rejoignent cette année les 21 écoles, collèges et lycées déjà labellisés « établissement international » dans le département.

En ce qui concerne la pédagogie Montessori, une dixième école a fait reconnaître une filière Montessori : Notre Dame de Joie à Merlevenez. Au total, 18 classes mettent en oeuvre cette pédagogie, qui devrait poursuivre son déploiement dans l’enseignement catholique du Morbihan.