Voeux du diocèse à Monseigneur Centène et réponse de l'évêque

Comme le veut la coutume, le diocèse présente ses voeux à notre évêque par l’intermédiaire du doyen du chapitre cathédrale, auxquels l’évêque répond. Tous les diocésains sont invités à y assister, puis un temps convivial est prévu à l’issue autour d’un apéritif. Le Père Jean-Yves Le Saux, vicaire général, a auparavant présenté une rapide rétrospective de l’année 2019.

Cette année, c’est le chanoine Bernard Théraud qui s’est adressé à Monseigneur Centène, les pères Adolphe Mayeul et Paul Fisher n’étant plus en capacité de le faire.

« C’est au nom de tous vos diocésains que je vous présente mes voeux de bonne, heureuse et sainte année, et de bonne santé ! pour faire face à la multiplicité de vos tâches apostoliques diocésaines et nationales.

Je vous souhaite une belle année 2020, pleine d’Espérance. […] Dieu espère en nous : « Ce qui m’étonne dit Dieu, c’est l’Espérance », écrit Charles Péguy. « Cette petite Espérance qui n’a l’air de rien du tout, cette petite Espérance, immortelle ! ».

Suivez l’intégralité des voeux du père Théraud :

Puis Monseigneur Centène répond : (extraits)

« Vous avez voulu placer l’année 2020 sous le signe de l’Espérance. […]

Je voudrais que mes voeux s’enracinent dans ce que vous vivez actuellement, et qu’ils puissent rejoindre chacune et chacun d’entre vous, dans ses épreuves personnelles et familiales, mais aussi dans ses attentes et ses espoirs. […] Puisse 2020 vous donner [de] chercher sans cesse de nouveaux chemins de vérité, confiance, fraternité.[…]

[…]C’est la même volonté de domination, le même souhait d’enrichissement, le même désir de se faire Dieu à la place de Dieu, qui ont entraîné la dérégulation de l’économie et le dérèglement écologique.

Le rêve chimérique de la toute-puissance semble être rendu à portée de main par les progrès scientifiques et technologiques. Si bien que chacun ne veut suivre que la loi qu’il entend se donner à lui-même, repoussant toujours plus loin les limites.

L’Histoire Sainte est riche d’exemples éclairants qui nous montrent que, plusieurs fois déjà, l’humain s’est retrouvé dans une impasse.

Dieu de l’Alliance

[L’Alliance de Dieu], c’est une alliance avec tous les êtres animés, vivants […] que Dieu a chargé l’homme de sauver avec lui. Ainsi, parler de l’Alliance en passant sous silence les plantes, les animaux la nature toute entière, c’est LIMITER notre regard et ETRIQUER notre Foi.

Tout est lié

« Paix, justice et sauvegarde de la Création sont trois thèmes absolument liés qui ne peuvent être traités séparément » dit le pape François. Parce que tout est lié, l’Espérance de surmonter la crise actuelle ne peut reposer que sur une redécouverte et un approfondissement de l’Alliance. C’est ce voeu de conversion que je voudrais formuler en ce début d’année.

Conversion

Saint Vincent Ferrier a proclamé l’urgence de la conversion. Il y a des moments où nous percevons la nécessité de la conversion jusqu’à l’angoisse.

Il nous faut re-entrer dans l’Alliance avec Dieu. […] L’étude de l’art roman nous aide à comprendre que la solidité vient du haut. C’est la transcendance de la clé de voute qui assure la stabilité de l’édifice en équilibrant la poussée des forces contraires.

Lorsque dans notre organisme les cellules se refusent à tourner autour de leur noyau, le cancer généralisé nous guette. « L’homme n’est ce qu’il doit être que dans la mesure où il est ordonné à Dieu« , dit Vauvenargues au XVIIème siècle. […] Ce n’est qu’en se tournant vers Dieu que l’homme peut trouver sa vraie place dans la Création, celle du cultivateur et du gardien.

Le bourgeon que la bourrasque détache de la branche qui le porte, et qui croirait éprouver un sentiment grisant de liberté dans le bref instant qui le sépare du sol où il va se dessécher, est comparable à l’homme qui regarde son propre nombril au lieu de regarder vers Dieu.

L’homme n’est vivant et libre que dans le milieu divin qui est le sien. Cette prise de conscience est le premier acte de la conversion […]. Parce qu’elle nous donne notre propre place par rapport à Dieu, à sa transcendance, à son dessein d’amour sur le monde, à notre environnement, la conversion nous donne notre propre place par rapport à nous -même, à l’humain que nous sommes et à tous les humains.

Nous avons transformé en machine l’être humain lui-même, d’abord sur le plan économique… […] et les progrès technologiques aidant, dont les contours éthiques sont indéfinis… […] Après avoir commencé à détruire la planète, allons-nous défigurer notre humanité elle-même ?

La conversion nous tourne vers Dieu, vers les autres humains et surtout vers les plus pauvres… « La clameur de la terre et la clameur des pauvres sont indissociables » dit le pape François.

L’Espérance n’est pas un simple espoir

C’est une espérance mobilisatrice qui nous engage à oeuvrer pour la conversion […] pour la paix dans notre société et dans le monde.

Que le Seigneur nous donne la joie de voir ce qui est juste et la force de l’accomplir. C’est ainsi que 2020 sera l’année bonne, sainte et heureuse que je vous souhaite à toutes, à tous et à chacun. »