Après le film Sacerdoce en 2023, le réalisateur Damien Boyer consacre un documentaire aux prêtres des Missions étrangères de Paris (MEP). Baroudeurs du Christ nous entraîne en Asie et à Madagascar à la rencontre de cinq missionnaires, dont un prêtre de notre diocèse, le Père Gabriel de Lépinau. Une première séance s’est tenue le 5 novembre à Carnac en la présence de ce dernier.
Ordonné en 2018 par Monseigneur Centène, le Père Gabriel de Lépinau vit son ministère sacerdotal à Madagascar pour les Missions Étrangères de Paris. À Carnac, le 5 novembre, 250 spectateurs ont pu visionner le film Baroudeurs du Christ en sa présence, échanger avec lui et se laisser emporter par ce film extrêmement touchant, ode à une évangélisation à la fois courageuse, douce et aimante.
Missionnaires d’hier et d’aujourd’hui
Depuis leur fondation en 1658, 4 319 prêtres de la Société des Missions étrangères de Paris se sont consacrés à l’annonce de l’Évangile en Asie et dans l’Océan indien, « ad extra, ad gentes, ad vitam », c’est-à-dire au loin, vers ceux qui ne connaissent pas encore l’Évangile, et pour toute la vie, pour communiquer l’amour de Jésus dans le respect des cultures.
Baroudeurs du Christ trace comme un pont spirituel entre les générations : des images d’animation mettent en scène les lettres écrites par des missionnaires au cours des trois derniers siècles, narrant leurs joies, leurs espoirs et leurs difficultés, parfois jusqu’au sacrifice de leur vie. Comme en écho à ce passé, le réalisateur nous entraîne aussi en Corée, à Taïwan, au Cambodge, en Inde et à Madagascar, auprès de cinq prêtres MEP qui partagent aujourd’hui la vie de populations souvent très démunies auxquelles ils apportent un précieux témoignage de foi et d’amour.
La caméra capte le quotidien de ces hommes, dans le don humble et radical de leur vie. Immergés dans une culture très différente, ils osent le défi de la rencontre, expérimentent à la fois la joie, la solitude, la persévérance, la charité inconditionnelle, le service, la détermination, l’incompréhension parfois, mais toujours l’espérance et l’ouverture aux autres.
L’héroïsme humble du don de soi
Loin de donner l’image de baroudeurs conquérants et indomptables, c’est à travers leurs doutes et leurs fragilités que transparait leur immense foi. Dans le quotidien d’un bidonville, d’un dispensaire, d’une maison d’accueil pour réfugiés, on découvre que leur force nait de l’offrande de leur vie, de la richesse de la rencontre, d’une vie de prière fidèle, incarnée avec créativité dans le service du prochain.
Leur aventure intérieure vécue au loin se fait alors toute proche et nous entraîne à devenir à notre tour des Baroudeurs du Christ, à partager le sort de nos frères, à chercher à les comprendre, à prier encore et toujours et, comme le Christ, à guérir, soigner, sauver, enseigner…
« Ma force, je la puise dans la célébration de l’eucharistie et dans l’émerveillement que suscitent en moi les Malgaches, leur amour de la vie, leur confiance. J’aime les regarder vivre. Il faut beaucoup de temps, des années, toute une vie, pour maîtriser la langue, la culture, la manière de penser.« Être chrétien, c’est construire des ponts. Mon appel, comme prêtre, c’est de vivre avec Dieu, dans cette autre culture », concluait le Père de Lépinau à l’issue de la projection.
Baroudeurs du Christ est une invitation urgente à la conversion intérieure et à l’évangélisation humble et joyeuse, pour annoncer au monde combien est grand l’amour de Dieu pour tout homme. Espérons qu’il sera programmé dans de nombreuses salles de cinéma !
