Congrès Mission 2019

Du 27 au 29 septembre 2019, près de 5000 personnes et acteurs de l’évangélisation se sont retrouvés à Paris pour la 5ème édition du Congrès Mission. Tables rondes, conférences, temps de prière, village des associations avec près de 150 stands… des délégations de notre diocèse étaient présentes.

 » Nous voulons offrir à tous les acteurs de l’évangélisation une plateforme de prière, de rencontre et d’échange sur toutes les bonnes pratiques autour de l’évangélisation directe et du souci missionnaire. Le but est d’échanger ce que nous portons pour reprendre des forces et mieux repartir ensuite sur nos différents terrains d’évangélisation« , confie Arnaud Bouthéon, cofondateur du Congès Mission, à Aleteia (Voir sur le site)

« Nous sommes tous appelés à être missionnaires sur nos terrains. L’équation du Congrès Mission, c’est “1+1=3”, le “3” étant l’Esprit saint. Il faut que cela soit un lieu d’expression très libre de ce qui se vit dans l’Église », poursuit-il. Ici se côtoient des visages d’Église variés, et non propres à une seule sensibilité : association de chrétiens en monde rural, couples missionnaires, évangélisateurs par le web, éducateurs, artistes… Cette diversité témoigne, selon Arnaud Bouthéon, d’une volonté de « respirer un vent d’Église large et profond ».

« Il n’y a pas un seul modèle de missionnaire », dit le Père Vincent Breynaert, directeur du Service National pour l’Evangélisation des Jeunes. « Comme dit le Pape François, tu es une mission. Tu es témoin de Jésus Christ avec ta culture, ta personnalité, tes charismes et ton caractère. Chacun apporte le don de l’Evangile à ses amis, avec ce qu’il a reçu ».

Le père Jean-François Audrain, archiprêtre du pays de Pontivy, est allé au Congrès Mission avec 4 de ses paroissiens, dont Marie, jeune maman.

« En cette année de la visitation que nous avons instaurée dans notre secteur, nous voulions aller voir à l’extérieur comment Dieu est à l’oeuvre. »

« En effet« , reprend-il, « aujourd’hui, nos campagnes s’appauvrissent, économiquement parlant mais aussi spirituellement. Il nous faut (ré)ouvrir les yeux et le coeur à ce que nous pouvons être, montrer que Dieu travaille aujourd’hui encore, donner envie d’être des témoins de cette vie en Dieu. Et la grâce se réveille en voyant ce que les autres font. »

Au congrès Mission, que cela s’adresse aux pères, aux mères, aux couples, aux jeunes, que ce soit par le biais du web, etc., la diversité des propositions d’évangélisation révèle en même temps une profonde unité : la même envie de transmettre. Toutes les tranches d’âge étaient représentées, unies autour d’un même objectif. « Il était d’ailleurs frappant de voir que ce sont des jeunes qui ont organisé le Congrès, qui en étaient les acteurs n°1« , poursuit le père.

Et après ?

« Dans un premier temps, et avant de nous lancer, nous allons continuer à aller voir ailleurs, afin de trouver ce qui correspond vraiment à notre territoire. Nous ferons au mois de mai un temps de relecture de tout ce que nous avons vu et entendu, dans une démarche de « mini-synode territorial » si on peut dire, afin de faire des choix plus concrets l’an prochain ».

L’enjeu est d’ouvrir les gens à la diversité de la mission, en milieu rural. « Nous voudrions donner une dynamique générale et transformer notre communauté en communauté missionnaire pour le plus grand nombre« , explique le père Audrain. « et pour cela, il faut d’abord croire à cette vie et donner envie !« 

« Je suis heureux de voir que des paroissiens accrochent et ont envie de communiquer cette dynamique aux autres » confie le père.

©DR-Famille chrétienne

Marie, 35 ans, s’est sentie concernée par la mission. Elle a accompagné l’équipe de paroissiens au Congrès Mission 2019.

« L’appel des prêtres de notre secteur à vivre une année de la visitation et à s’ouvrir à l’Esprit-Saint m’a convaincue d’aller au Congrès Mission, afin de voir comment ça se passe ailleurs« , nous dit Marie.

« Ce qui me touche le plus c’est la volonté d’engager une réflexion sur le projet missionnaire de la paroisse« , « en co-responsabilité prêtres-laïcs où les rôles sont partagés et la place des laïcs définie, dans une vraie communion« . Car le constat est lourd : on ne revoit plus les gens que l’on prépare aux sacrements…

« Nous revenons du Congrès avec des batteries rechargées, l’envie de partager aux paroissiens ce que nous avons vécu, de faire bouger les choses, même modestement. Il nous faut montrer une Eglise vivante ! Pour cela surmontons nos peurs, formons-nous et soutenons nos prêtres, dans un abandon toujours plus grand à l’Esprit-Saint« . Et soyons inventifs, à l’image de ce Congrès Mission 2019 !

Emmanuel Didier, chargé de Mission par notre évêque pour le projet d’Institut de Formation à la mission, témoigne.

« Dans le prolongement du jubilé saint Vincent Ferrier, histoire de « surfer » sur ce temps fort diocésain en vue d’une évangélisation renouvelée, je suis allé au Congrès Mission 2019 à Paris, pour y glaner de bonnes et nouvelles idées. Et je n’ai pas été déçu, glanant des suggestions, méthodes et témoignages dans les domaines de la famille, de la jeunesse, de la ruralité, du monde du travail, de la culture, des paroisses, …

Au-delà des idées et pratiques très concrètes, fort utiles pour nos communautés, j’ai retenu les tendances suivantes : d’une part, ce genre de « Salon » ou de « bourse aux idées » nous invite à la créativité pour annoncer de façon vivante et joyeuse la Bonne Nouvelle du Christ ; d’autre part, la diversité des sensibilités ecclésiales des participants s’exprimant dans une ambiance générale très chaleureuse illustre, s’il en était besoin, que notre Eglise de France sait passer sans état d’âme de son enfouissement d’hier à un renouvellement pastoral vivifiant, évitant au passage le risque de
l’entre soi et du syndrome de la forteresse assiégée ; enfin, pour rendre crédible et pérenne le message évangélique auprès de personnes parfois loin de l’Eglise, ou « recommençantes », ou insuffisamment formées, il convient de concilier systématiquement fraternité et formation, à l’instar de ce qui se vit profondément dans les journées d’accueil paroissiales, les
parcours Alfa et autres Fraternités missionnaires.

A l’aune de cette dernière observation, il me revient cette phrase d’un journaliste chrétien : « La vérité sans la charité durcit, la charité sans la vérité pourrit » (Marcel Clément).
Alors, pour notre diocèse de Vannes, fort du témoignage de saint Vincent Ferrier toujours très actuel et remis à l’honneur ces quinze derniers mois, souhaitons maintenant « l’imagination au pouvoir et l’Esprit Saint à la manœuvre ! »

Pierre, 24 ans, en fin d’études, a participé au congrès Mission.

« J’ai été impressionné par l’offre foisonnante d’idées et de réalisations pour la mission. Des initiatives existent pour tous les publics : les ruraux, les jeunes, les vieux, les catholiques ou non, les musulmans, etc.
Beaucoup de gens de tous âges et de toutes conditions, prêtres, évêques, laïcs, sont motivés, s’engagent à fond et mettent en place de nouveaux projets, grands ou plus modestes. Il y a un vrai bouillonnement. L’Église n’est pas morte du tout, ou du moins, ne meurt pas en silence ! On touche
du doigt qu’il y a de la place pour tous pour l’évangélisation, et que la mission demande de se mouiller.

Une initiative m’a particulièrement plu : les Week-ends mission, prière, service en paroisse (WEMPS), qui ont été créés pour redynamiser les paroisses rurales. J’ai pu constater que les projets missionnaires les plus intéressants et engagés sont portés soit par des paroisses, soit par des
structures de laïcs récentes qui se mettent au service des paroisses. J’ai vu des curés de petites paroisses se creuser les méninges pour évangéliser à leur échelle et je comprends de plus en plus que la mission est vraiment paroissiale : elle s’inscrit dans un lieu, dans une communauté, et la personne touchée par l’évangélisation va naturellement se tourner vers une paroisse.

J’ai été bluffé aussi par la qualité de l’organisation du congrès, très adapté aux visiteurs et aux demandes. La messe d’ouverture m’a particulièrement touché. Voir l’église Saint-Sulpice bondée et le nombre de prêtres présents était revitalisant.

Je suis reparti plus motivé que jamais pour annoncer le Christ et donner aux gens ce cadeau de la rencontre avec le Seigneur. »