De retour à Sainte-Anne d’Auray après sa grande troménie, la statue de sainte Anne et de la Vierge Marie, dûment couronnées, a été portée en procession dans la basilique. Derrière elle, des milliers de pèlerins ont afflué, se massant également sur le parvis sans interrompre leur prière et leurs chants en l’honneur de sainte Anne et de sa fille.
Après le chapelet, l’hymne « Comme un flambeau » a introduit les premières Vêpres, suivi des psaumes et leurs antiennes, célébrant sainte Anne, fille de David, mère de Marie, aïeule de Jésus. La grâce du chant liturgique opérant, les fidèles sont entrés plus activement dans la Parole de Dieu. L’office s’est poursuivi par le cantique des éphésiens, dont les versets alternaient avec l’antienne toute circonstanciée : « C’est dans la descendance d’Anne et Joachim que Dieu a réalisé son dessein d’amour ».
Puis le passage des Actes des apôtres est venu interpeler les pèlerins : « c’est vous êtes qui êtes les fils des prophètes, les héritiers de l’alliance que Dieu a conclue avec vos pères quand il disait à Abraham : ‘en ta descendance, seront bénies toutes les familles de la terre’ » (Actes 3, 24-35).
Après la prière du Magnificat associant sainte Anne à l’exultation de sa fille – « Réjouis-toi, sainte Anne, Mère de Marie : pour toi le Seigneur a fait merveille, Alleluia ! » – Monseigneur Centène a conclu par l’oraison : « Seigneur qui as choisi Anne pour mettre au monde la mère de ton fils, accorde-nous-en ce jour de sa fête l’appui de son intercession auprès de toi ».
Bienvenue Cardinal Sarah
Dans l’élan de ces premières vêpres, tous se sont dirigés vers le Mémorial pour la messe d’ouverture des fêtes de sainte Anne, présidée par le Cardinal Robert Sarah, préfet émérite de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements et envoyé extraordinaire du Pape Léon XIV. La lettre de sa nomination par le souverain pontife a été lue par le Père André Guillevic, ancien recteur du sanctuaire :
« Le Très-Haut daigne révéler les mystères ineffables du Royaume des Cieux, surtout aux tout-petits. C’est pourquoi par la grâce de Dieu, sainte Anne, mère de la très douce Vierge Marie, apparut miraculeusement au paysan Yvon Nicolazic afin que la foi du peuple d’Armorique soit ravivée d’une flamme spirituelle. Nous encourageons tous les participants à cet évènement à garder vivante l’espérance d’obtenir les promesses de Dieu avec une force et un zèle renouvelé car ce jubilé leur a apporté d’abondantes bienfaits spirituels et les grâces de la bonté céleste qui leur seront d’une grande aide dans leur travail quotidien de persévérance ».
La bénédiction apostolique donnée par le saint Père se veut un gage des « dons célestes » qu’il désire transmettre à tous les participants aux célébrations du 400ème anniversaire des apparitions de sainte Anne.
Un moment de grâce exceptionnel
Après avoir remercié et souhaité la bienvenue en Bretagne à son Éminence le Cardinal Sarah, Monseigneur Centène a souligné combien sa présence en tant que délégué extraordinaire de sa sainteté le pape Léon XIV représentait « un honneur insigne et un signe manifeste de l’importance que le saint Père accorde à cet évènement marquant de notre histoire et de notre foi (…) Ce jubilé est pour nous , bretons et pèlerins de sainte Anne un moment de grâce exceptionnel (…) En cette année jubilaire nous rendons grâce pour les merveilles accomplies par sainte Anne et pour la persévérance de la foi de notre peuple, nous prions pour que cette célébration du 4e centenaire renouvelle nos cœurs, affermisse notre espérance et nous engage toujours plus fidèlement sur le chemin de la sainteté, à l’exemple d’Yvon Nicolazic, humble serviteur de Dieu ».
Sainte Anne éducatrice
À sainte Anne qui s’est vue confier l’éducation humaine et religieuse de la Vierge Marie, Dieu a également confié la mission d’éduquer les bretons, les français et tous les hommes à être attentifs à la volonté de Dieu, a affirmé le Cardinal dans son homélie. Il a rappelé ce qui fait le cœur de cette tradition de venir en pèlerinage à Sainte-Anne d’Auray, à savoir l’exemple de sainte Anne qui transmet la foi. En effet, il ne s’agit pas de venir en pèlerinage à Sainte-Anne d’Auray pour demander à Dieu de « faire prospérer nos affaires » mais la seule ambition chrétienne est bien de suivre le Christ jusqu’au sacrifice et au don de sa vie. Et d’évoquer l’exemple des martyrs. « Et vous chrétiens de Bretagne, chrétiens de France, votre ambition est-elle chrétienne ou mondaine ? Désirez-vous le martyre ? », a-t-il interrogé.
Mentionnant le témoignage du quotidien, « goutte à goutte », comme la forme de martyre la plus répandue aujourd’hui,le Cardinal a évoqué « ceux qui chaque jour héroïquement sont moqués, humiliés et méprisés pour leur foi » puis les parents qui chaque jour se donnent pour leurs enfants. A ces parents chrétiens qui se donnent corps et âmes à leurs enfants, il a souhaité rendre hommage. « Vous êtes des martyrs, des témoins de notre temps (…) N’oubliez pas leurs besoins spirituels, n’oubliez pas de leur transmettre la foi ». La suite de son homélie a insisté sur le rôle décisif et la responsabilité des parents dans la transmission de la foi et de la vie chrétienne.
« Parents, n’ayez pas peur de transmettre la foi à vos enfants ! »
S’adressant aux mères et pères de familles : « vous portez un trésor précieux dans des vases d’argile. Malgré votre faiblesse, l’âme de vos enfants vous est confiée. Quelle énorme responsabilité ! Dieu vous confie un enfant qu’Il appelle à la sainteté, pour préparer son cœur pour qu’il accueille librement la grâce divine ».
Enseigner le catéchisme, expliquer la parole de Dieu, éduquer à la prière et conduire les enfants à la messe dominicale sont les piliers de cette transmission de la foi.
« Regardez les images bien connues de sainte Anne avec Marie, encore jeune enfant, qui apprend avec elle à lire les saintes écritures sur les genoux de sa maman. C’est sur ses genoux que la Vierge Marie a appris à chanter les psaumes, à prier, à attendre le messie d’Israël. C’est sur les genoux de leurs parents que les jeunes enfants baptisés doivent apprendre leurs premières prières et les rudiments du catéchisme. N’ayez pas peur de transmettre ! ». Dieu confie aux parents la mission de transmettre la vie humaine mais Il leur demande aussi de transmettre à leurs enfants le plus beau des cadeaux : la vie divine. « Le don de la grâce ne vient pas de nous mais il vous revient d’ouvrir les cœurs à ce don ».
« La transmission de la foi est l’âme de toutes vos traditions »
« La Tradition avec un T majuscule, c’est cela : transmettre ce que nous avons reçu, poursuit le Cardinal Robert Sarah. Nous formons une chaîne ininterrompue dont le Christ est le premier maillon. Nous n’avons pas le droit de rompre cette Tradition, avertit-il. Or, la famille chrétienne est le lieu où la tradition, la transmission s’accomplit. « Il est beau de transmettre vos traditions nationales, régionales, vos langues, vos coutumes et vos costumes mais tout cela serait vide et absurde si vous ne transmettez pas la foi qui est l’âme de toutes vos traditions ».
Sainte Anne, modèle d’espérance
Dans le prolongement de la messe et comme un prologue à la veillée, une animation spirituelle était proposée au Mémorial sur le thème de « Sainte Anne, modèle d’espérance ». A partir de l’expérience spirituelle d’Yvon Nicolazic auquel sainte Anne est apparue, et au fil des méditations éclairées par des versets bibliques et des psaumes, les auditeurs étaient invités à entrer dans une démarche d’espérance. « La confiance d’Yvon Nicolazic, au-delà des doutes, des peurs et des nombreux obstacles, sera source de nombreuses grâces pour lui (…) Comme pour Yvon Nicolazic, sainte Anne veut nous conduire ce soir et nous rassurer sur ce chemin de conversion : ne crains pas, nous dit-elle (…) Ouvrons nos portes au Christ. Avec sainte Anne et à son exemple, soyons des témoins du Christ vivant ! ».
Veillée aux flambeaux
A partir de 21 h, une foule nombreuse a empli le site du Mémorial pour assister à la grande veillée, un des temps forts du Grand Pardon. Le récit des apparitions de sainte Anne à Yvon Nicolazic, paysan breton, a été lu à quatre voix.
Point d’orgue de ce récit des évènements qui se sont déroulés de 1623 à 1625, la statue de sainte Anne accompagnée du flambeau s’est déplacée au milieu de l’assemblée. Sur son passage, tous étaient invités à confier leurs joies et leurs peines à sainte Anne, mère de Marie.
Après la liturgie du feu, la masse de pèlerins, portant des milliers de cierges allumés, a processionné dans le parc au rythme des « je vous salue Marie », passant devant la statue monumentale représentant sainte Anne éducatrice et Marie au livre, puis remontant le parvis jusqu’à la basilique.
Là, sur le seuil de l’édifice illuminé, la fête de la bienheureuse Anne, mère de Marie a été solennellement annoncée. « Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur car la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de la bienheureuse Anne. Cette solennité réjouit les anges et avec eux tous en chœur, nous louons le fils de Dieu ». Jubilate Deo omnis terra !
Pour clore cette première journée de commémoration en l’honneur de sainte Anne, bonne mère et patronne des bretons, la prière du jubilé a été lue avec ferveur. Puis, à genoux devant le Saint-Sacrement, les fidèles ont prolongé leur prière dans le silence et le cœur à cœur avec Jésus, au cours de la nuit d’adoration qui a suivi.
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