Grand Pardon 2025 : samedi 26 juillet

Une foule immense pour la messe pontificale du 26 juillet 

Présidée par le Cardinal Sarah, concélébrée par 13 évêques et de très nombreux prêtres, la grand-messe en l’honneur de sainte Anne, le 26 juillet à 10h30, a rassemblé de très nombreux pèlerins : le Mémorial était comble, avec une foule estimée à plus de 30 000 personnes. Une affluence record qui a dû réjouir le cœur de sainte Anne ! 

Un Grand Pardon dans la grande tradition des pardons bretons 

Après une journée du vendredi déjà bien dense (arrivée de la Troménie et première soirée du Grand Pardon), le Grand Pardon a encore gagné en intensité et en ferveur ce samedi 26 juillet au gré des festivités, spirituelles ou profanes, dans l’esprit des pardons bretons : une première messe en breton qui a rassemblé dès 9h du matin une pleine basilique de fidèles, suivie de la grande procession et de la messe pontificale présidée par le Cardinal Sarah, puis des moments musicaux offerts par les musiciens et choristes de l’Académie de Musique et d’Arts sacrés, des processions, les vêpres et le salut du Saint-Sacrement, un fest deiz au son du bagad de la Kevrenn Alre, un concert du groupe de reggae chrétien les Guetteurs et enfin, un feu d’artifice offert par la municipalité de Sainte-Anne-d’Auray.  

Recueillement et musique 

Au cours de cette deuxième journée, les instants de profond recueillement, individuel et collectif, ont alterné avec de joyeuses retrouvailles en famille, en paroisse, entre amis, au son des cantiques à sainte Anne, des orgues et des chœurs, des bombardes et des cornemuses, dans une effervescence empreinte tout à la fois de gaieté et d’une grande sérénité. 

Aubade par le Bagad
Danses sur le parvis
Concert par Les Guetteurs

L’exhortation du Cardinal Sarah au peuple chrétien de Bretagne 

En cette année jubilaire, la traditionnelle grand-messe pontificale a tout particulièrement attiré, et les pèlerins ont afflué aux pieds de sainte Anne. « Le Pape prie pour vous en ce jour. Par son envoyé, il vous témoigne de son affection paternelle » a déclaré le Cardinal Sarah, légat du Pape Léon XIV, en introduction de son homélie, sous les applaudissements de l’assemblée. Puis il a livré une longue exhortation, enjoignant le peuple breton à glorifier Dieu par toute sa vie, dans un esprit d’adoration, « dans le silence du cœur, pour écouter Dieu ». Comme Yvon Nicolazic a rebâti la chapelle de sainte Anne pour que Dieu soit glorifié, nous sommes appelés à bâtir ou rebâtir l’église de notre âme « sur le roc, sur le Christ-Jésus lui-même ». Comme sainte Anne, demeurer dans l’adoration au cœur de nos épreuves nous permettra de recevoir « la lumière de l’espérance ». 

Extraits choisis de l’homélie  (à écouter plus bas en intégralité)

« Chers frères et sœurs bretons, sainte Anne a dit à Yvon Nicolazic : Dieu veut ce lieu. Dieu a choisi cette terre pour en faire un lieu saint. (…) Il a choisi ces lieux pour y être honoré. (…) Rendre gloire à Dieu n’est pas un choix optionnel. C’est un devoir, c’est une nécessité. (…) C’est dans l’adoration de Dieu que nous découvrons notre véritable dignité, la raison ultime de notre existence. C’est à genoux devant Dieu pour l’adorer que l’homme découvre sa véritable grandeur et sa noblesse. Et si nous n’adorons pas Dieu, nous finirons par nous adorer nous-mêmes. (…) Pour adorer Dieu, il faut se mettre à part dans le silence. N’inondez pas ce lieu de bruit. Mais venez ici, dans le silence du cœur, pour écouter Dieu. C’est ce qu’on appelle entrer dans une attitude sacrée. Il y a des lieux sacrés, des lieux réservés à Dieu, choisis par Dieu. (…)  

Je veux dire merci aux Bretons et aux Bretonnes qui savent porter les plus beaux vêtements traditionnels pour rendre gloire à la majesté divine. Il ne s’agit pas ici de folklore. Alors, l’effort extérieur que vous faites pour vous habiller n’est que le signe de l’effort intérieur que vous faites pour vous présenter à Dieu avec une âme pure, lavée par le sacrement de la confession, ornée par la prière et l’esprit d’adoration. Les lieux sacrés ne nous appartiennent pas. Ils sont à Dieu. Pas plus que les chants sacrés ou toute liturgie sacrée ne nous appartiennent. La liturgie a pour objectif la gloire de Dieu et la sanctification des fidèles. Et la musique sacrée est un moyen privilégié pour faciliter une participation active et pleinement consciente des fidèles à la célébration sacrée des mystères chrétiens. (…) Dieu vient nous dire aujourd’hui à chacun d’entre nous « J’ai choisi ton âme. J’ai choisi ton cœur comme une terre sacrée pour y être adoré. Ton âme de baptisé est un lieu sacré. (…) Et si l’église de ton âme est ruinée, alors entends l’appel de Dieu. Il est temps de la rebâtir. Et de la rebâtir sur le roc. Le roc, la fondation solide sur laquelle nous devons bâtir notre vie et notre espérance d’une vie éternelle, c’est le Christ Jésus lui-même. Oui, il est temps de rebâtir l’église de notre âme. (…) 

Sainte Anne porte en ce lieu un message particulier. Elle qui, avec Joachim, n’avait pas d’enfant, à cause de son âge avancé, a dû souffrir de cette situation. Son cœur devait être plein de peines et d’inquiétudes. Quelle souffrance pour le cœur d’une femme qui aspire à devenir mère et qui voit son attente se prolonger. Combien sainte Anne a dû s’interroger « Est-ce de ma faute ? » Pourquoi une telle épreuve ? (…) Que fait-elle ? Entre-t-elle dans la révolte contre Dieu ? Se détourne-t-elle de Dieu ? Non. Elle demeure dans l’adoration. Dieu est plus grand que nos incompréhensions, que nos doutes. Dieu est plus grand que notre cœur. Face au mal, nous n’avons pas des réponses toutes faites. Nous n’avons pas des réponses humaines. Face au mal, à la souffrance des innocents, nous n’avons qu’une seule réponse. L’adoration. Notre seule réponse face au mystère du mal est l’adoration. Silencieuse

(…) L’adoration patiente et silencieuse de sainte Anne a permis que naisse Marie, la Mère du Sauveur, la plus belle, la plus pure, la plus sainte de toutes les créatures

Vous tous dont le cœur porte souffrance et peine. Votre espérance dans la confiance en Dieu, alors que la nuit se fait ténèbres, votre adoration, portera du fruit en espérance. L’adoration persévérante et acharnée déchire les ténèbres et apporte la lumière de l’espérance. 

(…) Mes frères et sœurs, il est une grâce qui ne sera jamais enlevée. C’est la capacité d’adorer Dieu et d’aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos forces. Et nous sommes venus ici pour apprendre avec sainte Anne à adorer Dieu, à aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos forces. Alors que tout parfois semble sombre, alors qu’il est humainement trop tard, nous pourrons toujours dire, avec notre bien-aimé le pape Léon XIV, « le mal ne l’emportera pas, le mal ne prévaudra pas ». Dieu, notre Dieu est infiniment bon, infiniment beau, infiniment grand. 

Qu’aujourd’hui, avec sainte Anne, en ce lieu béni et choisi par Dieu, que s’élève en chacun de nos cœurs, ce cri d’amour : venez, adorons le Seigneur, venez, adorons-le. Prosternons-nous devant lui, plions nos genoux devant l’Éternel, notre Créateur, car il est notre Dieu. 

Amen. 

Écoutez l’homélie en intégralité :

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