Iris, 30 ans, future baptisée

iris et thérèse site« J’ai le sentiment d’avoir deux vies : celle d’avant et celle d’aujourd’hui », explique Iris. A 30 ans, cette jeune maman sera baptisée lors de la prochaine Vigile pascale. Transformation, conversion, renaissance, … Des mots pour traduire l’insaisissable mystère d’une existence qui bascule.  

« Guéris-moi ! »

Atteinte d’une maladie rénale dégénérative, Iris a vécu cette angoisse, terrible, de voir son état de santé se dégrader. Un jour, tandis qu’elle faisait du tourisme à Paris, la jeune femme pénètre dans la cathédrale Notre Dame. Si l’architecture et le patrimoine religieux l’ont toujours fascinée, c’est aussi par ce que la foi est capable de faire réaliser aux hommes : les vitraux, les églises,…  « Toutes ces heures passées, ces vies entières, … Comment une personne peut-elle croire en Dieu au point de se tuer à la tâche pour fabriquer de tels édifices ? » s’interroge-t-elle.

Sous les voûtes de ce joyau gothique, cernée par les chefs d’œuvre des maîtres verriers, et malgré ses distances vis-à-vis d’une religion dont elle ignorait tout, Iris se surprend à prier. « Puisque tu peux tout faire, guéris-moi ! ». Entre effronterie et inquiétude, elle mettait ainsi Dieu à l’épreuve.
Peu de temps après cet épisode, les résultats de ses analyses médicales connaissaient une très nette amélioration. Simple coïncidence ? Et si….

Du doute à la foi

A quelques pas de la Chapelle-Gaceline où elle réside, encore Notre-Dame… La chapelle Notre-Dame de Fondelienne. Attirée par ce lieu, toujours ouvert, Iris y entre souvent. Elle en ressort toujours avec quelques exemplaires de la revue « Magnificat », laissés là, un peu comme en libre-service. « Je les prenais et les ramenais après les avoir lus ».

Maintes appréhensions ont jalonné le parcours d’Iris, vers le baptême. « Personne n’est chrétien dans ma famille. Je me demandais comment cela allait se passait. J’avais peur d’être jugée, que ma vie privée soit passée au crible. Je me demandais aussi si ma vie d’avant allait être compatible avec la nouvelle vie que je désirais…. ».

Si les premières pierres sont posées, tout est encore à construire pour la jeune femme. « Je n’aurais jamais pu faire ça toute seule, sans Thérèse ». Le regard qu’Iris pose alors sur Thérèse, son accompagnatrice depuis deux ans, est éloquent. Un lien profond unit les deux femmes. Iris se souvient encore de son anxiété, le jour où, commençant à composer  le numéro de téléphone donné par le presbytère, elle raccrocha le combiné à deux reprises avant d’aller au bout !

Accompagnée par Thérèse, Iris se sent progressivement plus forte ; la soif de découvrir l’emporte.  » J’ai lu peut-être 6 ou 7 fois le Nouveau Testament ; ce sont les propres paroles de Jésus, transmises par ses disciples ! » s’émerveille-t-elle. Elle aime également réciter la prière du Notre Père en araméen. « C’est fou de penser que c’est la prière telle qu’il l’a dite, ce sont ses mots à lui ! Quand je lis le Nouveau Testament, j’essaie de me mettre à la place d’une personne qui l’accompagne… Je me sens très proche… ».

« Tout est possible »

thrèse accompagnatrice catéchuménatAccompagner Iris sur son chemin vers le Christ a été pour Thérèse une occasion de toucher « un peu le mystère du Cœur de Dieu ». « Dieu va chercher loin ses enfants, et d’une manière si discrète, si attentionnée (…), témoigne-t-elle. « C’est quelque chose de tout à fait mystérieux qui nous renvoie à notre propre relation à Lui. On est dans le mystère, dans la crainte. Je n’en reviens toujours pas ! ».

Comment cette jeune femme, qui considérait les choses avec tant d’ironie jadis, s’est-elle laissée imprégner ? Iris était en effet volontiers ironique vis-à-vis des traditions religieuses, « opium » selon le terme de Marx, traduisant davantage une peur de la mort. Pour elle,  » la mort, c’était le néant, il n’y avait rien derrière ; elle était comme une extinction de la personne, de la même façon que nous n’avons pas conscience d’exister avant de naître ».

Quel saut ! Car aujourd’hui sa foi semble  inébranlable : une adhésion inconditionnelle et sans réserves. « Je peux croire à tout ce qui est écrit dans la Bible ; tout est vrai ! A partir du moment où Dieu existe, tout est possible : la résurrection des morts, etc… ». Elle qui redoutait tant les cimetières et  voit aujourd’hui dans la mort un passage. « Ni peur, ni tristesse. Ma vision de la mort a radicalement changé ! ».

A présent qu’elle a découvert Dieu, quelque chose s’est renversé. « Les chrétiens vivent selon Dieu Créateur : ce que je pensais jadis être une faiblesse s’avère être une force ». Et de conclure, sereine et habitée : » La vie est faite de choix. Le seul choix, c’est de choisir Dieu, c’est le choix parfait, sans risque ! Lui seul sait ce qui est bon pour nous. »