Le chantier de la pastorale des jeunes

Les équipes pastorales et l’équipe épiscopale ont travaillé la question de l’accompagnement des jeunes sur le Pays de Guer-Malestroit. Le Père Jean du Parc, prêtre référent de la pastorale des jeunes sur ce territoire, revient sur les enjeux abordés.

Dans un premier temps, chacun des protagonistes a présenté les réalités vécues localement, avec les jeunes.

Les jeunes avec les résidents du foyer logement pour un mardi gras inter-générationnel et coloré ! 

Jean-Yves Cogard, laïc en mission ecclésiale, a ainsi partagé l’expérience vécue sur le doyenné de Malestroit, en particulier à travers l’ouverture de la pastorale des jeunes à d’autres dimensions ecclésiales. L’accent est mis sur la rencontre (foyer-logement, communauté de la Belle Porte, soeurs augustines, foyers chrétiens, mouvements caritatifs, bénévoles de la Madone des motards, etc.) et sur le service, comme pour le pardon des camping-cars début septembre. « Lors d’une première rencontre avec des jeunes confirmés, je leur avais demandé ce qu’ils souhaitaient faire. Ils avaient répondu « rendre service » ».
En rendant service, aux côtés d’autres acteurs de la vie paroissiale, les jeunes s’ouvrent et grandissent. 
Service et rencontre : deux maître-mots auxquels les jeunes aspirent et qui les rendent acteurs de la pastorale. Si bien que cette année encore, pas moins de 4 étudiants et 3 lycéens participent aux activités, désormais comme aide-animateurs : « Au fil des années, un roulement se fait : les anciens encadrent ceux qui demain reviendront ! C’est une autre dynamique lorsque des grands jeunes s’impliquent auprès des plus jeunes ! », se réjouit Jean-Yves. 

Cette richesse n’a pas manqué de stimuler la réflexion de l’équipe qui, sur Guer, s’efforce de développer des propositions en direction des jeunes (Lire ci-dessous). 

Se coordonner à l’échelle du Pays

Les divers acteurs ont pris conscience de la nécessité de se coordonner afin de s’entraider et d’élargir les propositions, notamment pour les jeunes de Carentoir et de la Gacilly, où les réalités sont plus pauvres. « En début d’année, Malestroit et Guer pourraient faire connaître leur programme d’année et prendre contact avec des familles de la Gacilly et Carentoir ».  Des rencontres permettraient d’échanger les « bonnes recettes » et les informations. « Je sais que je vais essayer d’utiliser des choses de Malestroit, par exemple les jeunes vont découvrir en début d’année la madone des motards. C’est une bonne idée », illustre le Père Jean du Parc.

Le troisième point abordé concerne la pastorale sacramentelle. « Une demande de sacrement arrive en novembre, une autre en avril…, observe le Père Jean du Parc. En fait, il faut être disponible totalement individuellement. Comme Monseigneur l’a souligné, nous ne sommes plus dans une Eglise où tout est cadré avec des schémas préexistants : tel sacrement à tel âge. Il faut pouvoir apporter une réponse à chacun ».
S’agissant de la préparation des enfants et jeunes aux sacrements, 
un autre point d’attention est l’accueil et l’ouverture aux parents : « il y a une demande de leur part. Beaucoup réalisent qu’ils ne connaissent plus grand chose, donc il y a un réel besoin de les nourrir ».

Enfin, un enjeu essentiel est de continuer à proposer des choses aux jeunes après leur confirmation, pour les enraciner dans leur foi et les accompagner tout au long de cette période qu’est la jeunesse. « Qu’ils ne lâchent pas ! D’où idée de développer une vie d’aumônerie commune pour qu’il n’y ait jamais de « trou » entre les âges ». 


Zoom sur la pastorale des jeunes de Guer

Le doyenné de Guer bénéficie d’un atout : le camp et les écoles militaires implantés à Coëtquidan.  « Nous avons beaucoup de familles et de jeunes ; lorsque nous montons une initiative, nous observons beaucoup de répondant de leur part ! », se réjouit le Père Jean du Parc, prêtre référent pour le Pays de Guer-Malestroit. S’« il y a une base privilégiée avec les enfants du camp, la question maintenant, c’est comment élargir ? »

Dans cette perspective, le doyenné a vu fleurir les initiatives ces deux dernières années.
Une aumônerie s’est montée au collège de Brocéliande, à partir de la soif d’une jeune collégienne en marche vers le baptême. « Je lui ai proposé d’abord une formation sur les béatitudes, raconte le Père Jean du Parc. Puis, avec Rémi Loche, le directeur du collège, nous avons décidé  d’ouvrir cette formation à ceux qui voulaient ». Rapidement, une dizaine de collégiens prend part à la formation : la dynamique est lancée. « Aujourd’hui, ils sont  25 jeunes à venir un vendredi sur deux ».  Des activités « extra » sont aussi organisées dans l’année, à Noël et à la fin de l’année scolaire.

Un groupe d’une vingtaine de lycéens a également vu le jour l’année dernière. Ils ont sollicité le Père Jean du Parc pour les accompagner et se retrouvent au presbytère de Guer une fois par mois, le samedi soir. Au programme : formation, échanges fraternels et prière. 
Ils sont une vingtaine à chaque fois. 

Développer le patronage

Le dernier né est en fait une résurgence : le patronage paroissial ! « Il y avait à Guer un énorme patronage « Les enfants de Guer ». Aujourd’hui composée de « sections » sportives (foot, basket, badminton, course, yoga), cette association n’est plus en lien avec la paroisse. Convaincu de l’opportunité de renouer avec la tradition afin de rejoindre les familles guéroises, le Père Jean du Parc a retroussé les manches et ressuscité le patronage. Depuis la rentrée scolaire 2018, une quinzaine de jeunes se réunit une fois par mois, le mercredi, pour un repas fraternel, un temps d’aide au devoir et un temps de prière. « On va essayer de développer ce patronage, parce que c’est vraiment pour les familles d’ici ».

Le 19 juin prochain, ces groupes d’âges différents vivront une activité commune d’aumônerie, au Mont Saint-Michel. « Nous envisageons de faire une aumônerie commune et d’accueillir les jeunes en un lieu commun ». Où et quand ?  La réflexion est en cours pour monter une association et la rendre visible.