Projet missionnaire « Christus vivit » : des paroisses passent à l’action

L’exhortation apostolique « Christus vivit » a donné son nom à l’un des trois axes proposés au diocèse pour vivre plus concrètement l’« Église en sortie ». À l’issue du mois missionnaire extraordinaire et deux mois après la rencontre diocésaine de rentrée, comment le projet avance-t-il ? Quel retentissement dans les paroisses ? Quelles modalités de mise en œuvre sur le terrain ? Point d’étape.

Lors de la rencontre diocésaine de rentrée, Monseigneur Centène a clairement indiqué la visée du projet Christus vivit : prolonger les effets bénéfiques du mois d’octobre, mois missionnaire extraordinaire voulu par le Pape François. L’objectif est double : « donner une saveur missionnaire à toutes nos activités » et « proposer des missions sous différentes modalités dans les paroisses qui veulent participer », rappelle le Père Philippe Le Bigot, vicaire général, dans un entretien à RCF-Sud Bretagne.
Les prémisses remontent au dernier conseil presbytéral, où des prêtres ont exprimé une forte aspiration à vivre la mission. Après quelques réunions de défrichage, une rencontre a lancé la phase « action », le 24 octobre dernier. Sept paroisses y ont participé, franchissant un premier pas pour réfléchir et s’approprier le projet : Allaire, Elven, Guer, Questembert, Rochefort en Terre, Pontivy, Rohan.

Le Père Philippe Le Bigot se réjouit de la richesse des propositions : « une réunion comme ça permet à chacun d’entendre ce que les autres font. Il y a un échange où chacun découvre ce que l’autre fait ; se créent une véritable vitalité et communion du Corps ».

Prochaine rencontre : Vendredi 17 janvier 2020
Toutes les paroisses intéressées
peuvent rejoindre le projet « Christus vivit ».

Par et pour des paroisses

Christus vivit ; Il vit, le Christ.
L’intitulé même dépasse « l’effet de mode ». Loin de l’estampille gadget ou de l’élément de langage éphémère, le projet « Christus vivit » se construit dans le diocèse de Vannes « de sorte à éviter le feu de paille, le piège de l’évènement de quelques jours…  » souligne Philippe Josse, délégué diocésain à la communication.
Concrètement, les paroisses sont invitées à mettre en place des « visitations » entre elles ou « jumelages », axés sur l’évangélisation du semblable par le semblable, avec l’appui des diverses ressources et services diocésains.
Ainsi, la paroisse de Guer envisage une visitation avec une paroisse du littoral morbihannais. Ou encore la paroisse de Pontivy qui vivra une visitation avec la paroisse de Dinard le 15 février prochain.

Une approche « terrain » : l’Évêque a donné le ton à la rentrée. « Ce ne sera pas un groupe de missionnaires tombés du ciel ou envoyés de l’évêché qui ira prêcher dans les paroisses. Mais les paroisses, c’est-à-dire les paroissiens, se feront des visites les unes aux autres pendant lesquelles il y aura des temps d’évangélisation. L’évangélisation ne tombe pas d’en haut ! C’est le semblable qui évangélise son semblable parce qu’il a lui-même rencontré le Christ et qu’il veut que l’autre aussi Le rencontre. »

L’Esprit-Saint, protagoniste

Sous le signe de l’Esprit-Saint, véritable protagoniste de la mission, les initiatives sont nécessairement « fondées » dans la prière et portées par elle.

Quant à la méthode, le projet reprend la démarche expérimentée à l’occasion des récentes visites pastorales de Pays ; il s’agit de faire émerger depuis les territoires des priorités, des chantiers missionnaires. Dans la continuité de ces visites, des secteurs paroissiaux sont passés à l’action, comme à Gourin par exemple où le travail est en cours avec la commission diocésaine d’art sacré.
« La méthode consiste à s’appuyer sur les paroisses désireuses de vivre un temps de mission. Cette dimension locale très forte constitue une approche différente, qui part du terrain. Il n’y a pas de schéma imposé mais le projet se vivra sur la base des réalités et de l’élan local, commente Philippe Josse. Les services diocésains devront s’adapter aux réalités pour répondre aux besoins sous l’angle du terrain ».

De la réflexion à l’action : 7 paroisses se lancent

Jumelage entre paroisses, visitations ponctuelles, mission locale, … Les paroisses qui se saisiront du projet le déclineront comme elles souhaitent. De ce fait, « la suite est très locale », poursuit le Père Philippe Le Bigot. Le travail va démarrer sur Rohan et Elven où un projet missionnaire se concrétisera dans l’année à venir. Équipes paroissiales et membres de l’équipe diocésaine vont désormais réfléchir sur « les opportunités à saisir localement, les enjeux de leurs objectifs missionnaires, les carences, ce qu’ils peuvent apporter aux autres ou ce qu’ils peuvent solliciter de la part des services diocésains ou des autres paroisses participantes ».

Rohan : portes ouvertes vers le bief de la mission
A l’issue de cette première rencontre, le Père Julien Naturel, fraîchement nommé curé de Rohan (5 paroisses), a partagé au micro de RCF-Sud Bretagne sa joie de voir la mission s’incarner localement. « L’enjeu est de faire connaître le Christ et de pouvoir remettre en route des gens qui vont pousser la porte de l’Eglise ». Depuis son arrivée en septembre, il observe une soif spirituelle chez de nombreuses personnes, bienveillantes vis-à-vis de l’Eglise et attirées par le Christ. « À nous de leur montrer la porte, afin qu’ils puissent la pousser s’ils le veulent ! ».
Un évènement missionnaire est envisagé en fin d’année scolaire, sur le Canal de Nantes à Brest, aux abords de la chapelle Notre-Dame de Bonne Encontre (Saint-Samson). En effet, le canal est à la fois un trait-d’union entre les clochers du secteur paroissial et un point de passage pour de nombreuses personnes : « à pied, à vélo, etc. ; les gens qui passent là nous rencontrent aussi, nous qui y habitons à l’année. La chapelle Notre-Dame de Bonne Encontre offre une belle image, un peu symbolique, de la rencontre qui va se dérouler. Elle va être un trait d’union pour leur proposer, à travers des évènements ponctuels et peut-être plus réguliers à l’avenir, de rencontrer le Christ ».
Prochaine « écluse » ? Associer et réfléchir avec tous les paroissiens sur la mise en œuvre de cette mission.

Source de renouveau pour l’Eglise diocésaine

Nommée coordinatrice du projet missionnaire diocésain par Monseigneur Centène, Sœur Agnès-Marie Le Derrien de la congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny (Ti Mamm Doué, Cléguérec), s’impliquera là où il existe un élan concret. Courroie de transmission entre paroisse visitée/paroisse visitant, elle coordonnera la mission, fluidifiera la circulation des bonnes idées, favorisera la relecture des expériences, etc. Voir son témoignage en vidéo

Pour le Père le Bigot, Christus vivit est une manière de se mettre toujours plus au service des paroisses : « ce qui me touche, c’est d’aller de manière très concrète soutenir les paroisses, et spécialement dans le monde rural – on sait les difficultés de certains pasteurs, prêtres, laïcs, … – leur apporter du réconfort et les aider, les soutenir dans leur travail, en prenant les réalités du terrain ».