3 questions à l’abbé Fagot

L’abbé Frédéric Fagot est Délégué Diocésain à l’Enseignement Catholique, et prêtre accompagnateur à l’UCO Bretagne-Sud et à l’ISFEC. Il a participé à la réalisation et la mise en scène de nombreux spectacles.

Pourquoi participer à ce spectacle ?
L’abbé Weber m’a présenté le projet et m’a demandé si j’acceptais de participer à l’aventure. J’ai tout de suite répondu oui car ce type d’événements est pour moi l’une des clefs pour l’évangélisation de notre société. C’est la première fois qu’un tel spectacle est monté à Lorient. Au-delà du spectacle, il s’agit d’une véritable aventure humaine; cela permet de montrer qu’il est possible de réaliser un projet au-delà des générations et des milieux, dans une société où l’on parle beaucoup d’entraide, de charité, de solidarité. Là le projet rejoint une réalité sociale importante de Lorient et du quartier saint Louis, avec la présence significative de la Société Saint Vincent de Paul.Ce que je trouve essentiel au travers de ces spectacles, et c’est sans doute dû à ma formation d’historien, c’est que le contexte historique permet au spectateur de se réapproprier  l’Histoire, son histoire, la petite et la grande. C’est particulièrement vrai pour les jeunes de nos établissements scolaires. Pour moi il est urgent que la jeunesse retrouve ses racines. Pour savoir où l’on va il faut savoir d’où l’on vient. C’est aussi une transmission de la mémoire afin de préparer l’avenir. Et ceux qui participent à l’aventure parlent d’une véritable formation humaine.

Etes-vous spécialiste des sons et lumières ?
Ce n’est pas tant le son et lumière qui est important mais tout ce qui tourne autour de cette formidable aventure humaine : recréer un vrai tissu social, donner un idéal à la jeunesse. La confiance d’élus dans le passé, notamment Philippe de Villiers, et l’expérience m’ont mis le pied à l’étier. J’ai eu la chance de pouvoir monter un certain nombre de son et lumière : Sainte Bernadette à Vannes, saint François d’Assise à Locmiquélic, Saint Gilles à Hennebont, Le mystère de Noël à Port-Louis, le saint curé d’Ars avec les séminaristes en 2010 à Rome, etc… et bien sûr Yvon Nicolazic à Sainte Anne d’Auray depuis 5 ans avec près de 300 bénévoles.

Pour moi il s’agit d’évangéliser et de re-christianiser au travers de ces reconstitutions, de mettre en valeur des hommes et des femmes qui ont existé, et de proposer en exemple à la jeunesse ces grands personnages, plutôt que tous ces héros virtuels qu’ils trouvent dans les jeux vidéos et films, ce que j’appellerai « l’exemplarité virtuelle » .

Quels sont vos projets d’avenir ?
Poursuivre cette aventure des « mystères » joués par les élèves et les équipes éducatives de nos écoles. Que chaque école joue la vie de son saint patron, sur les places ou dans les églises, à la bougie : de l’évangélisation par le spectacle et la culture ! Et cela peut permettre de créer des ponts entre les écoles et les paroisses. Nous prévoyons aussi un spectacle sur la Vierge Marie à la Roche-Bernard, « Le mystère de Notre Dame ». Et pour le Jubilé de Saint Vincent Ferrier en 2018, un spectacle sur le procès en canonisation de ce saint dans la cathédrale de Vannes ; 4/5 mystères seront joués par des élèves comme au Moyen-Age, sur les places et les lieux publics, retraçant quelques miracles de saint Vincent Ferrier.