Circuit des abbayes

Tout au long de l’année, les quatre abbayes du diocèse accueillent largement les visiteurs de passage, jusqu’à leur clôture, dans leurs églises, leurs hôtelleries et leurs magasins abondamment pourvus de livres pour tous les âges, d’objets de leur fabrication, et de denrées naturelles de leur production. Pour porter la prière des moines et des moniales, et celle des visiteurs, leurs églises ouvertes utilisent aussi le ressort de la beauté si propice au chemin vers le château intérieur.

Notre-Dame-de-Timadeuc  

Abbaye des frères trappistes – Rohan              

La plus ancienne des abbayes morbihannaise ne date que du XIXème siècle. Elle est bien connue des gourmands pour ses pâtes de fruits et son Timanoix, fromage affiné à la liqueur de noix. L’église abbatiale, érigée en 1846, frappe d’abord par son ampleur. D’architecture néo-médiévale, mêlant références romanes et gothiques, elle est baignée d’une abondante lumière dans laquelle jouent quelques éléments colorés que l’on voit, par beau temps, courir au gré des heures sur les piles de granit. Les bas-côtés sont rythmés par de petites chapelles latérales, dédiées chacune à un saint dont une devise représentative de la vie est citée en médaillon dans les vitraux.

La longue nef attire vers le choeur, très dépouillé selon la tradition cistercienne. Elle est scindée en deux parties : celle des fidèles, puis celle des moines, meublée des stalles de bois qui abritent leurs sept offices quotidiens. Après le Concile Vatican II, les moines de Timadeuc ont entrepris de traduire leur liturgie en français, et ont composé des mélodies adaptées qui permettent aux laïcs visiteurs de s’associer plus facilement à leur prière. La liturgie eucharistique distingue les deux grands temps de la messe : celui de la Parole pendant lequel les moines sont dans les stalles, puis celui de l’Eucharistie proprement dite, sommet de la liturgie, pour lequel les moines se réunissent dans le choeur autour de l’autel et invitent les fidèles qui le veulent à s’avancer dans les stalles pour une plus grande immersion au coeur de la liturgie.

Notre-Dame de Timadeuc, Bréhan
Horaires : 02 97 21 50 29 – abbaye-timadeuc.fr

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La Joie Notre-Dame

Abbaye des soeurs cisterciennes – Campénéac

Fondée en Morbihan en 1920, la communauté des soeurs cisterciennes fut d’abord installée à Sainte-Anne-d’Auray avant de déménager en 1953 à Campénéac, dans l’abbaye toute neuve construite pour elles par leurs frères de Timadeuc. Elles reprennent alors le nom de l’ancienne abbaye cistercienne de la Joye d’Hennebont, 1ère fondation dans le diocèse de Vannes (1260-1792), dont témoignent encore quelques bâtiments anciens.

A Campénéac, l’architecture est claire et sobre : arcs en plein cintre dans les galeries qui annoncent le cloître, toits d’ardoise, murs blanchis et charpente apparente dans l’église, signalée au milieu des bâtiments par un petit clocheton. Le choeur des soeurs occupe la partie principale de la nef scandée par des arcs de béton en ogive aigüe qui lui procurent une belle élévation. Des fenêtres hautes y apportent la blanche lumière du jour. Le choeur au contraire semble dans l’ombre, sobre lui aussi, présentant en son centre une élégante table d’autel de granit. Dans l’axe, au-dessus de l’autel, trois fenêtres hautes portent des vitraux qui imitent l’albâtre, matériau noble et translucide apportant une lumière tamisée, mais propre au recueillement. Au fond du choeur, brille également la niche du tabernacle qui invite soeurs et pèlerins à la contemplation. Les coeurs allégés pourront goûter ensuite les délices cuisinés par les soeurs : petits gâteaux et chocolats.

Abbaye la joie Notre-Dame, Campénéac
Horaires, séjours, retraites : 02 97 93 42 07 abbaye-lajoie-nd.com

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Sainte-Anne de Kergonan

Abbaye des frères bénédictins – Plouharnel

Joyau de l’art néo-roman, l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan est construite en granit gris et ardoise, matériaux propres au pays breton. L’église des moines a été édifiée en 1968, à partir des dessins du père Loïc le Hénaff. La toiture qui descend bas, comme les murs inclinés, est inspirée des greniers à sel visibles sur la côte de Carnac toute proche. Un grand « clocher » la domine et sert de repère pour identifier l’église parmi les bâtiments conventuels. Pourtant il ne faut pas s’y tromper : il ne s’agit pas d’un clocher qui porte des cloches, mais d’une pyramide-lanterne qui forme un puit de lumière pour éclairer le choeur, selon une esthétique inspirée de l’oeuvre de Yves Guillou à Caudan.

A l’intérieur, l’espace de prière est baigné de la lumière colorée des vitraux de Maurice Rocher. Une grande croix réalisée d’après un modèle de Dom Henri de Laborde, moine de Solesmes, est suspendue au-dessus de l’autel. Elle capte bien le regard par son fond rouge agrémenté de motifs blancs et noirs, parmi lesquels on reconnaît le soleil et la lune. Une figure de Sainte Anne, patronne de l’abbaye, attend les visiteurs dans le haut de la nef des fidèles, sous la forme d’une sculpture de l’école flamande du XVIème siècle, typique de l’iconographie médiévale. La Vierge Marie, assise au côté de l’aïeule qui domine la composition, retient l’enfant-Jésus, qui y ouvre d’autorité le Livre des Écritures qu’il va accomplir par sa vie. Depuis septembre 2016, de nouvelles orgues aux lignes géométriques très pures, dues au facteur Jean-François Dupont, accompagnent les offices grégoriens depuis la tribune suspendue à gauche du choeur.

Abbaye Sainte-Anne de Kergonan, Plouharnel
Horaires, séjours, retraites : 02 97 52 30 75 – hotellerie@kergonan.org – www.kergonan.org

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Saint-Michel de Kergonan

Abbaye des soeurs bénédictines – Plouharnel

A quelques centaines de mètres de leurs frères, les soeurs bénédictines de Kergonan possèdent, par accident, la plus récente des églises abbatiales morbihannaises, qui vient juste de fêter ses 10 ans. L’église, fondée à l’orée du XXème siècle, mais achevée seulement en 1971, est en effet partie en fumée dans un dramatique incendie le 19 avril 2007.

Reconstruite en quatre ans grâce à de nombreux donateurs émus par la détresse des soeurs, et les compétences d’entreprises locales qui réalisaient là, pour certaines, leur première église, la nef présente aujourd’hui une apparence claire avec ses murs blancs, sa charpente apparente et sa voûte de lambris reposant sur des piliers de bois brut. Les nombreuses fenêtres hautes aux vitraux à dominante bleue s’éclaircissent au fur et à mesure qu’on s’approche du choeur. Comme les vitraux de l’église incendiée, ils sont dûs à Jacques Loire, qui a accepté de reprendre l’oeuvre détruite.

Des structures décoratives en bois rythment la nef et le choeur des moniales : ils ont une fonction acoustique voulue par M. Louër, l’architecte vannetais, et M. Bullot, l’acousticien, tant est importante la qualité du chant dans la vie monastique. Des lustres monumentaux en métal ajouré contribuent à la chaleur visuelle de la chapelle. La clôture des soeurs est matérialisée par une belle grille de fer forgé soigneusement ornée de motifs géométriques d’inspiration végétale. Au fond du choeur, rayonne la porte du tabernacle due à l’artiste ploërmelais Michaël Thomazo, sous le calvaire de bois polychrome qui résista miraculeusement aux flammes. Depuis cette reconstruction, le choeur des moniales est installé dans l’axe de la nef, comme dans les autres abbayes morbihannaises, afin de faciliter la communion de prière avec les fidèles qui viennent assister aux offices. Une salle aménagée dans le collatéral nord permet aux parents d’enfants bruyants de suivre tranquillement les offices. A la demande des fidèles, les soeurs ont installé leur piéta à l’entrée de leur choeur pour faciliter la dévotion de leurs visiteurs. Qui a dit que la clôture était une barrière ?

Abbaye Saint-Michel de Kergonan, Plouharnel
Horaires, séjours, retraites : 02 97 52 32 14 – abbaye.smk@orange.fr – www.saintmicheldekergonan.org