Préparation spirituelle au Grand Pardon avec le Père Philippe Lefèbvre, dominicain

Serein branle-bas et joyeuse effervescence au sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray à la veille d’un Grand pardon exceptionnel qui, en cette année jubilaire, se tiendra sur trois jours ! Tandis que les divers préparatifs matériels battaient leur plein ces deux derniers jours, 80 retraitants du diocèse et d’ailleurs ont vécu une préparation spirituelle prêchée par le Père Philippe Lefèbvre, dominicain de Fribourg.

Professeur d’ancien Testament et membre de la commission biblique pontificale, le Père Philippe Lefèbvre intervenait ainsi pour la troisième année consécutive. « Tout au long de ces trois années jubilaires, il est intervenu : à l’été 2023 sur la figure de sainte Anne comme figure du seuil et en 2024, sur le thème « ouvrir la Bible avec Marie », comment mieux approcher la Vierge Marie comme la Vierge au Livre », explique le Père Simon Liot de Norbécourt, vicaire au sanctuaire et aux études à Fribourg (Suisse).
Enfin, cette retraite préparatoire qui s’est déroulée sur un jour et demi consistait en « un cheminement spirituel pour rentrer pleinement dans ce Grand Pardon, à l’aide de la bible (…) et prendre le temps de penser de manière intégrale ce mystère des apparitions ».

Les temps d’enseignement ont porté sur la notion d’apparition. Sainte Anne étant apparue à Nicolazic enter 1623 et 1625, comment mieux appréhender ce mystère ? Les temps de prière communautaire – liturgie des heures, messe, etc. – mais aussi des temps plus personnels de méditation et des temps de partage, ont permis aux participants de « vivre une véritable dynamique communautaire, afin d’entrer dans ce Grand Pardon 2025, en Église », se réjouit le Père Simon.

Le Père Lefèbvre s’est attaché à donner des clefs aux retraitants pour être plus attentifs à la Parole de Dieu, à la fois dans l’écriture sainte et dans leurs vies personnelles et pour mieux discerner les enjeux des apparitions de sainte Anne à Yvon Nicolazic. « Anne est un personnage intéressant car elle est présente malgré le faut qu’elle ne soit pas dans le corpus biblique, relève frère Philippe Lefèbvre. C’est beau de voir que ces personnages puissent faire irruption dans notre monde, et en particulier une femme, creuse-t-il, une femme qui demande d’être honorée et de bâtir un sanctuaire, car elle en a eu un qui a disparu avec le temps. Or, dans la bible, le mot bâtir apparaît pour la première fois au sujet de la femme (Gn 2). Donc quand Anne demande d’avoir un bâtiment, c’est le propre des femmes : elle demande un lieu où on peut venir, être accueilli, être entouré et c’est ce qui se passe maintenant ici à Sainte-Anne d’Auray ».

Il conclut en lançant une invitation au plus grand nombre à venir à Sainte-Anne d’Auray ces prochains jours, « dans cette ambiance festive, accueillante, avec au cœur de tout une femme, Anne, accueillante et bienveillante pour tous ».

Anne, du Finistère
Retraitante

« Je m’appelle Anne et c’est l’occasion rêvée de venir d’une part mieux connaître ce qui s’est passé ici il y a quatre siècles, de réfléchir sur tout le cheminement pour arriver au sanctuaire tel qu’il est maintenant et d’approfondir par ailleurs le lien avec la Bible. Même si sainte Anne n’est pas spécifiquement dans les textes de la Bible, on a pu aborder la notion d’apparition, non pas comme une chose mystérieuse inabordable mais une connaissance de l’humain, un cheminement qui fait qu’on voit apparaître dans la bible des personnalités qui ne sont pas toujours les plus en vue. Ce n’est pas toujours ce qui fait le plus de bruit, qui est le plus voyant qui finalement émerge et apporte un message ».

Enora, de Plumergat
Retraitante

Je suis une fidèle du Grand Pardon, depuis toute petite. Du fait de l’année jubilaire, j’avais envie de vivre ce Grand Pardon 2025 de façon plus approfondie. On a toujours le même côté de la lorgnette quand on vit quelque chose depuis très longtemps et cette retraite m’a permis de rompre un peu avec cette habitude, de voir les choses différemment, d’avoir une lumière particulière. Le Père nous a parlé notamment du terme apparition. Il nous a apporté un éclairage sur certains mots, sur le nom d’Anne par exemple à travers les réalités bibliques, j’ai trouvé ça très lumineux !
Comme bretonne, je suis extrêmement attachée à ce lieu vraiment fabuleux et porteur de conversion. J’espère qu’à travers ce grand pardon un peu particulier du fait du Jubilé, Jésus va pouvoir entrer dans les cœurs à travers le message de sa grand-mère !