Propédeutes et séminaristes en immersion à Muzillac

Quelques jours avant l’ordination diaconale de l’un d’entre eux à Muzillac, (Lire le retour sur l’ordination d’Étienne Portalis), les séminaristes et propédeutes du diocèse ont vécu leur session de rentrée, placée sous le signe de l' »immersion pastorale », dans ce même doyenné de Muzillac.

En 2019-2020, le diocèse de Vannes compte 10 séminaristes envoyés dans différents instituts de formation :
– 3 au séminaire interdiocésain de Rennes
– 3 au studium Notre-Dame de Vie à Vénasque
– 2 au séminaire de Fribourg en Suisse
– 2 en insertion sur le diocèse

À la rentrée, trois jeunes ont intégré la propédeutique Bienheureux Pierre-René Rogue, pour vivre une année de discernement et de formation humaine, doctrinale et spirituelle, au foyer Jean-Paul II à sainte-Anne d’Auray. « C’est une année pour répondre à la question : « Pour vous, qui suis-je ? » et éventuellement à l’invitation du Christ : « Viens et suis-moi » !, résume le Père Patrice Marivin, délégué diocésain à la formation au ministère presbytéral.

Durant l’année, quatre sessions rassemblent l’ensemble des séminaristes répartis dans différentes maisons de formation au sacerdoce et les jeunes de la propédeutique Bienheureux Pierre-René Rogue : une en septembre, de type « immersion » dans un doyenné du diocèse , une session adossée au temps fort liturgique de Noël, une session pendant la semaine sainte (qui aura lieu à Lorient cette année, ainsi que la messe chrismale) et enfin, en juillet, un temps de travail avec le service diocésain d’art sacré.

« Le presbyterium de demain »

Pour le Père Patrice Marivin, « ces sessions communes fondent une culture, une fraternité entre séminaristes : ils apprennent à se connaître, à s’apprécier, à réfléchir, à prier ensemble pour former le futur presbyterium ».

Comment s’est déroulée cette session de septembre ?
C’est vraiment une session de rentrée, où nous commençons par relire ce qui s’est vécu dans le champ pastoral pendant l’été. Nous nous écoutons, nous partageons et nous prions ensemble.

La session de septembre est aussi une session d’immersion dans un doyenné du diocèse de Vannes. Après Elven il y a deux ans, et Gourin l’année dernière, nous découvrons ici la réalité du doyenné de Muzillac dans toutes ses composantes – sociale, économique, politique, humaine, spirituelle, pastorale – et à travers différentes rencontres : visite d’usines et d’une ferme bio, rencontre avec l’équipe pastorale, visite d’écoles, rencontre avec les acteurs de la charité, de la solidarité, découverte du patrimoine… (Lire ci-dessous le Père Yann Lamouroux).

Cela permet à des séminaristes de se rendre compte qu’il est important d’avoir une flexibilité entre l’idéal d’une formation humaine, spirituelle, théologique et intellectuelle et la réalité de notre diocèse de Vannes.
En filigrane, nous lisons la lettre du Pape François aux prêtres du 4 août 2019, à l’occasion des 160 ans de la mort de saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars.

4 jours d’immersion dans le doyenné de Muzillac

Durant la session, les jeunes gens ont été hébergés par des paroissiens, au sein de foyers chrétiens : une expérience enrichissante, pour les séminaristes comme pour les familles accueillantes.

Selon son curé-doyen, le Père Yann Lamouroux, le doyenné de Muzillac est assez représentatif de l’ensemble du diocèse de Vannes : « c’est un morceau fidèle à la réalité diocésaine : entre mer et terre, entre estivants et habitants à l’année, entre petites routes et 2 x 2 voies, etc. ».
Il revient sur le programme de la session, élaboré en vue de faire saisir aux jeunes quelques enjeux pastoraux appliqués à un territoire. Variées, les rencontres sont venues nourrir leur discernement et leur cheminement vers le ministère sacerdotal.

Père Yann Lamouroux, curé-doyen

1er jour : Rencontre avec des chefs d’entreprise chrétiens (métallerie, couverture). « C’était très intéressant de les entendre nous parler de leur histoire de chef d’entreprise et de la manière dont ils envisageaient la vie d’entreprise, l’embauche, le travail, etc. De beaux témoignages ».


2e jour : Visite des écoles catholiques du doyenné
« Le milieu scolaire est un lieu formidable, une expression de la vie de la société telle qu’elle est dans les jeunes générations (enfants et parents). Et nous pouvons y voir la merveille du Christ qui veut se diffuser par porosité… Les propédeutes et séminaristes ont été marqués par les qualités d’écoute des enseignants ».

Visite d’une entreprise du monde agricole
« Dans notre secteur, le milieu agricole a été façonné ces dernières décennies par les mouvements d’Action Catholique. Ici, des chrétiens se sont efforcés de diffuser dans la vie sociale l’enseignement de l’Eglise.
Les séminaristes et propédeutes ont eu sous les yeux l’effet concret du travail réalisé par l’Eglise : son action dans la région à travers ses prêtres, ses mouvements, etc. et son influence dans la vie sociale aujourd’hui. Nos prédécesseurs nous lancent un défi : quelle efficacité de l’Évangile, quel impact du travail pastoral sur la société ?
« .


3e jour : Les jeunes ont rencontré l’équipe pastorale du doyenné puis, l’après-midi, ils ont découvert Kerio, un lieu de piété mariale, où la Vierge est peut-être apparue à deux enfants devenus frères de Ploërmel. Le Ciel se penche sur nous, ici dans notre doyenné !


4e jour : Visite de l’église d’Ambon
« Nous avons découvert la magnifique église d’Ambon, qui porte la trace d’un édifice de la fin de l’Antiquité chrétienne : soit un millénaire et demi de continuité chrétienne. Voilà un autre défi que le temps lance à ces séminaristes, qui peut-être deviendront prêtres et qui auront la même parole que celle qui irrigue cette terre depuis un millénaire et demi : est-ce que leur vie de prêtre donnera un élan suffisant pour que le christianisme se transmette, vive, rayonne, pour que la vie de Dieu soit reçue et qu’elle éclate dans les cœurs de nos contemporains ?
Le défi est immense ! Plus modestement, que faisons-nous avec les personnes que nous voyons ? ».

Agnès Eon, membre de l’équipe pastorale du doyenné de Muzillac.

Nous avons essayé de leur concocter 4 jours pour aller à la visite d’écoles, d’entreprises et à la découverte du patrimoine. C’est très important pour nous de leur montrer l’importance d’aller à la rencontre du public en milieu rural, chez nous à Muzillac : directeurs d’établissements, enfants, chefs d’entreprise, etc. Ces derniers ont été ravis de leur faire part de leurs préoccupations. Quant aux enfants, ils ont même demandé à avoir une correspondance avec eux cette année pour savoir ce qu’ils allaient devenir, à quel moment ils allaient être ordonnés, etc.