Troménie : sainte Anne accueillie triomphalement chez elle

La boucle est bouclée ! Après son périple débuté le 7 mars dernier, la statue de sainte Anne a achevé son tour du diocèse après avoir traversé 130 paroisses dans une belle dynamique missionnaire. La 115ème et dernière journée de marche est partie de Mériadec au matin du 25 juillet : pour son retour chez elle, Sainte Anne était accompagnée de quelque 2 000 personnes, pour parcourir sa ville jusqu’au parvis de la Basilique.  

Cette fois, on y est ! Les festivités d’un Grand Pardon déjà exceptionnel ont débuté ce 25 juillet, et sainte Anne s’est hâtée de rentrer chez elle pour accueillir les très nombreux pèlerins qui vont affluer vers le Sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray jusqu’au 27 juillet, pour le 4ème centenaire de ses apparitions. 

La Troménie, un élan grandissant 

En marchant, en chantant, en priant, en dansant, les Bretons de toutes générations ont permis à leur sainte patronne de visiter de multiples écoles et Ehpad, de passer devant les chapelles et les habitations de nombreux villages, rejoignant chacun dans ses occupations quotidiennes et glanant au fil des rencontres d’innombrables intentions de prière. Partout où ils sont passés, les organisateurs de la Troménie avaient à cœur que sainte Anne, mère de Marie, nous conduise tous à Jésus.  

Ces derniers jours, la file des marcheurs qui suivent la calèche s’était étoffée considérablement, à la faveur des vacances et du beau temps, mais surtout en vue de l’arrivée triomphale de sainte Anne à destination. Le Père Gaétan Lucas, curé-doyen d’Auray, accompagne le dernier tronçon, traversant tous les quartiers de son secteur, salué au passage par ses paroissiens connus ou inconnus : « C’est une occasion formidable de rencontrer des personnes qu’on ne voit pas souvent à l’église. Et d’autre part, pour les croyants de nos paroisses, la Troménie est une initiative très fédératrice, toutes les bonnes volontés se rencontrent et s’unissent. J’ai quelques ampoules aux pieds, mais je viens de passer trois belles journées ! ». 

25 juillet : de Mériadec à Sainte-Anne-d’Auray 

Durant la journée du 24 juillet, les pèlerins sont parvenus à Mériadec. Le Cardinal Sarah, envoyé par le pape Léon XIV pour les célébrations du Grand Pardon, est venu rejoindre les marcheurs et faire connaissance de la statue de sainte Anne, avant une dernière soirée de spectacles et de recueillement. 

Au matin du 25 juillet, après la messe, la statue a parcouru les derniers kilomètres, portée successivement par tous les responsables de tronçons. À l’heure du déjeuner, un groupe déjà nombreux a fait halte pour pique-niquer à la Maison Saint Joachim. Un moment de prière a rassemblé les résidents de la Maison, les prêtres aînés de notre diocèse, et la quinzaine de jeunes séminaristes de notre diocèse qui vivent leur session d’été à l’occasion du Grand Pardon.  

Vers 14 heures, la calèche a repris sa route vers la Maison d’Yvon Nicolazic, avant une dernière procession dans la ville, marquant une station par la Croix Nicolazic. Parcourant ainsi les divers lieux d’apparition de sainte Anne, le Père Gwenael Maurey, recteur du Sanctuaire, rappelait avec force qu’ « ici, le Ciel a rencontré la Terre », et rendait hommage à la foi d’Yvon Nicolazic. Arrivée à destination, au pied de la Scala Sancta, Mamm Gozh a passé la porte jubilaire portée par les bénévoles permanents de la Troménie. Sur le parvis, enfin, Monseigneur Centène les a accueillis, avant un lâcher de ballons porteur de messages pour le Ciel ! 

Une aventure humaine et spirituelle inoubliable 

Rémi et Blandine Seigle ont vécu intensément ces derniers kilomètres. « Pour nous, il n’est pas encore l’heure de la nostalgie, assurent-ils. Nous allons vivre encore cette belle journée ! Nous sommes émerveillés de toutes ces rencontres, de ces amitiés profondes tissées sur la route. Toutes les générations se retrouvent autour de sainte Anne, qu’on soit croyant ou non. Nous avons vécu une expérience inoubliable à travers la mission que nous avait confiée Monseigneur Centène. Elle ne nous appartenait pas, et nous l’avons vécue avec simplicité et liberté intérieure : tout est gratuit, tout est grâce. La foi passe par la grâce de Dieu, notre seule mission est de créer le climat favorable pour rencontrer le Seigneur ». 

Des fruits pour la Troménie 

Rémi Seigle achève sa mission de pilote de la Troménie, mais il sait que l’histoire ne s’arrête pas avec ce grand Pardon : « Je ressens une grande et profonde joie. Ce n’est pas fini ! à l’avenir, charge à nous tous de cultiver et récolter de bons fruits ! ». « Sur le plan local, la Troménie va continuer à vivre grâce à la dynamique missionnaire et à la cohésion qu’elle a permis de développer, abonde le Père Antoine de Roeck, vicaire général. À l’avenir, nous souhaitons que tous ceux qui se sont engagés restent des relais de la dévotion à sainte Anne, en suscitant régulièrement des pèlerinages locaux à Sainte-Anne-d’Auray, en cultivant l’attachement à sainte Anne, en la faisant venir dans les chapelles et églises de nos paroisses, etc. ».  

Après le bel élan de la Troménie, suscité par l’engagement de nombreuses équipes sur deux années, que se poursuive ainsi le profond attachement de notre région à sainte Anne, pour que les générations à venir continuent à l’aimer et, par elle, à venir à Jésus. En cette soirée du 25 juillet, alors que les lumières du sanctuaire s’allument peu à peu et que s’ouvre la veillée aux flambeaux, c’est l’heure du recueillement et de l’action de grâce.