Une messe en breton présidée par deux évêques : un événement historique

Le 26 juillet, au cœur du Grand Pardon, une basilique comble a vibré au son du breton : pour la première fois, Mgr Dognin et Mgr Moutel ont présidé ensemble une messe entièrement célébrée dans cette langue, geste fort en faveur du patrimoine spirituel et culturel breton.

Si la venue du Cardinal Robert Sarah, légat du Pape, a marqué les esprits cette année lors du Grand Pardon de Sainte-Anne-d’Auray, un autre moment historique a eu lieu dès le début de la journée du 26 juillet. Dans une basilique comble, une messe entièrement célébrée en breton a rassemblé fidèles et pèlerins. Traditionnellement, une messe en breton est célébrée en breton à l’occasion  du Grand Pardon. 

Deux évêques à l’autel, pour présider en breton

Pour la première fois, deux évêques ont célébré la première messe de la journée :  Mgr Laurent Dognin, évêque de Quimper & Léon, et Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, ont présidé ensemble cette liturgie en langue bretonne. Autour d’eux, prêtres et diacres issus des cinq diocèses bretons, eux-mêmes bretonnants, ont uni leurs voix pour porter cette célébration. L’homélie a été prononcée par Philippe Guillou, du diocèse de Quimper et Léon. Ce geste fort a montré à la fois l’importance de la langue bretonne dans la vie de l’Église et la capacité à dépasser les barrières de la langue. Que ce soit pour des messes totalement en breton ou avec simplement des cantiques bretons.

La langue bretonne, patrimoine spirituel et missionnaire

Dans ses orientations pastorales 2025, Mgr Dognin rappelle  « qu’ en Bretagne, le patrimoine religieux témoigne d’une terre évangélisée de génération en génération. (…) De même, les Pardons, la langue bretonne, les chants, les musiques sont l’expression d’un peuple de croyants et de priants où l’Évangile est fécond. » Il souhaite que les cantiques bretons trouvent toute leur place dans la liturgie et que certaines messes puissent être célébrées régulièrement en breton.

De son côté, Mgr Moutel affirmait déjà en 2013 : «  Il faut faire droit à cette part importante de notre héritage. Ce serait une erreur de perdre cette richesse d’expression, cette manière de dire la foi… Que ceux qui parlent breton soient porteurs de cette fierté ! ».

Mgr Centène, évêque de Vannes, soutenant lui aussi l’usage du breton dans l’Église, a publié une lettre pastorale sur le sujet, et a signé la charte Ya d’Ar Brezhoneg.

Un symbole interdiocésain

La messe en breton du 26 juillet 2025 restera comme un symbole de communion entre les diocèses de Bretagne, et une invitation adressée à toutes les paroisses à valoriser cet héritage spirituel et culturel.
La langue bretonne n’est pas seulement une tradition : elle est une façon vivante et actuelle d’annoncer l’Évangile.